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jeudi 6 avril 2017 à 20h30

2 parties : 1 2

Projection débat « 317» (Garde-à-vue)

Documentaire auto-produit et réalisé par le collectif « les 317 »

Au début de l'après-midi du 29 novembre 2015 avant l'ouverture de la COP21, quelques 5000 personnes, refusant de laisser le sort de l'environnement aux seules mains des dragons industriels et de leur alliés gouvernementaux, se rendent place de la République à Paris, malgré un encadrement militarisé de la place et une interdiction de manifester. Le départ en manifestation est tout de suite avorté et les personnes présentes sont agressées verbalement et physiquement, à des degrés divers par les forces de l'ordre. Tout le monde y voit plutôt flou dans les nuages lacrymogènes quant aux intentions de la police. Finalement, environ cinq cent personnes sont nassées à divers endroits de la place pendant plusieurs heures.

317 d'entre elles (et il n'y avait manifestement pas assez de place pour tout le monde) se font arrêter et repartir dans différents commissariats.

Numériquement, c'est une première dans l'histoire de la répression d'une manifestation française de ce 21 siècle

La garde-à-vue durera 24 heures pour la plupart des interpellé-es, 48 heures pour 9 d'entre ell-eux, certain-es passeront en comparution immédiate, condamné-es à payer des amendes ou simplement rappelé-es à l'Ordre.

Cette rafle renoue avec des pratiques policières digne des périodes les plus noirs de l'histoire de la police.

Un espace pour parler de nous.

On sort d'une GAV traumatisé.e.s, en colère ou parfois tout simplement épuisé.e.s par les péripéties administratives et les manipulations policières.

Nous nous sommes retrouvé.e.s à Paris dans les jours qui ont suivi, malgré la pression policière, pour faire éclore les paroles en lutte contre l'oubli. Nous avons échangé et imaginé. Le collectif des 317 a recueilli les témoignages des réprimé.e.s, et a traduit les expériences des gardé.e.s à vue en images et en son. Dans le secret et la confiance naissent des paroles uniques qui racontent la violence telle qu'elle s'est ancrée dans l'histoire et dans les corps de chacun.e.

Notre documentaire est avant tout un acte politique qui veut rendre visible l'inacceptable, afin d' alimenter le débat sur l'évolution contemporaine des violences policières, ainsi que sur la répression effrontément politique.

Les prétextes des lois antiterroristes servent à écraser chacune de nos contestations, avec ses notes blanches, ses assignations à résidences, ses garde a vue, qui sont des actes de tortures psychologique et physique. C'est bel et bien l'annonce d'une méthode volontairement terrorisante par le pouvoir politique et ses agents éduqué idéologiquement à maintenir l'ordre social pour réduire et isoler les mouvements les plus déterminés au changement.

Les voix des intervenant.e.s (qu'ils.elles soient, chercheuses.eurs, militant.e.s ou les 2) se mêlent aux témoignages pour porter un regard critique sur cette COP 21 aux allures de spectacle absurde oú se révèle, l'hypocrisie et les limites de ce genre de rencontre, la violence institutionnelle et systémique sur tous ceux qui contestent leur hégémonie.

Sans négociation possible, nous continuerons de refuser l'impunité d'une autorité arbitraire, policière et judicaire, à l'heure où ses agents réclament toujours plus d'opacité sur leur agissements.

www.les317.wordpress.com

https://les317.files.wordpress.com/2016/12/affiche-317-5.jpg?w=225&h=300

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/54297
Source : message reçu le 29 mars 20h


Projection débat « 317 »

Face au maintien de l'état d'urgence et à la criminalisation de la contestation
retour sur les 317 arrestations arbitraires du 29 novembre 2015, SÉANCE UNIQUE suivie d'une rencontre le 6 avril à 20h30 à Utopia Saint-Ouen L'Aumône avec le collectif 317 et Serge Quadruppani écrivain, contributeur du site Lundi matin

Film « 317 »

(Contribution au débat sur la répression politique sous état d'urgence) Collectif 317 - documentaire France 2016 1h -

« La garde à vue, soit elle te brise, soit elle te radicalise. Moi-même j'en sors plus radical, au sens noble du terme : dans mes convictions écologistes et anti-capitalistes » Extrait du témoignage de H., lu part E., gardé à vue, le 29 novembre 2015

29 novembre 2015, la plupart d'entre vous ne se souviennent pas de cette date. La mémoire collective des luttes ne retient (mal)heureusement que les victoires (et ça fait bien longtemps qu'on n'en compte plus) ou les événements tragiques. Et heureusement ce jour-là, point de Charonne, de victimes comme Malik Oussekine ou Rémi Fraisse. Et pourtant le 29 novembre 2015, ce qui restait probablement du simulacre démocratique s'est éteint dans les rues de Paris, plus précisément Place de la République, ce lieu qui fut - et le sera encore quelques mois plus tard lors des semaines de combat contre la loi Travail - le point de convergence des colères légitimes. Alors c'est à ce moment là que 90% d'entre vous se disent : « le mec d'Utopia c'est un anarchiste, il dramatise, bientôt il va nous dire que le fascisme est en marche blablabla… » Mais petit flash back pour le rappel des faits.

Le 29 novembre 2015, nous sommes à peine deux semaines après les terribles événements du Stade de France et du Bataclan et toute la France est murée dans la douleur et la terreur. Certes. Et moins d'un an après les attentats de Charlie. Certes. Du coup, quand le gouvernement décrète l'État d'urgence, dispositif qui donne à la police et à la justice des outils de répression et de surveillance inégalés et contraires pour beaucoup aux principes de liberté individuelle fondateurs de la République, toute la classe politique acquiesce, députés communistes compris. Seuls 6 députés, socialistes et écologistes, ne le voteront pas. Pour rappel, l'État d'urgence n'avait été décrété précédemment que durant la Guerre d'Algérie et les révoltes urbaines de 2005. Mais qui vont être les premiers sévèrement réprimés par le nouveau dispositif ? Les terroristes islamistes pour lesquels il a été décrété ?

Eh bien non. Car le 30 novembre 2015 doit débuter à Paris la COP 21, cet immense rassemblements d'États pollueurs et de leurs chefs d'entreprises qui doivent faire semblant durant 10 jours de consentir des efforts pour sauver la planète menacée. Et le 29 novembre est prévue de longue date une grande marche pacifique pour dénoncer la mascarade. La manifestation, Etat d'urgence oblige, est soudainement interdite, et de nombreux opposants identifiés sont carrément assignés à résidence, des activistes écologistes se retrouvent fichés S au même titre que les abrutis islamistes. Mais environ 5000 personnes décident de braver l'interdit et de se rassembler place de la République. Le dispositif policier est gigantesque… Depuis Mai 68 on n'avait pas vu de telles rafles policières : 317 personnes seront embarquées et placées arbitrairement en garde à vue. Pour faire passer la pilule auprès de l'opinion, les médias inventeront même le saccage par les manifestants du mémorial de fleurs en hommage aux victimes des attentats alors que ce sont les CRS qui l'on piétiné dans la bousculade.

317, film collectif et anonyme - car l'anonymat sinon la clandestinité est un outil de résistance sous État d'urgence - a recueilli les témoignages des 317 gardés à vue, nous montrant en quoi, ce 29 novembre 2015, nous avons franchi une nouvelle étape bien sinistre dans notre histoire française, et pour beaucoup sans nous en rendre compte, mais il n'est peut être pas trop tard.

317

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...