vendredi 18 avril 2008 à 13h
Procès des militantEs accuséEs de solidarité avec les sans-papiers,
https://paris.demosphere.net/rv/5408
RDV :
- le 15 avril au tribunal de Créteil (pour tags)
- le 18 avril à 13h, au TGI de Bobigny, 16ème chambre au (4 passagers pour « entrave à la circulation aérienne »)
[...] Le 27 février quatre passagers d'un avion de la Royal Air Maroc sont descendus de l'avion, pour s'être opposé à l'expulsion de deux maliens raflés deux semaines plus tôt au foyer pour travailleurs étrangers de la rue Terre-aux-curés dans le XIIIe arrondissement. À force de ténacité face aux policiers, les deux sans papiers ont été redescendus et n'ont pas été expulsés. Mais les quatre passagers passent en procès le 18 avril au TGI de Bobigny pour « entrave à la circulation aérienne ». [...]
Source : http://resistons.lautre.net/article.php3?id_a...
Source : liste de diffusion infozone, reçu le 9 avr
Source : communiqué ci-dessous
Source : message reçu le 17 avr
« Noël en centre de rétention, pâques en prison »
SOLIDARITE CONTRE LA MACHINE A EXPULSER
Derrière les murs des centres de rétention, les sans papiers tentent régulièrement de s'organiser contre leur enfermement. Le fonctionnement de ces prisons administratives (la surveillance permanente, le turn over des « retenus », la pression policière) rend difficile d'autres formes de révolte que la grève de la faim, ponctuelle et isolée. Cet hiver pourtant, la colère des prisonniers sans papiers s'est manifestée pendant trois mois sans interruption. Dans les prisons pour étranger de Vincennes, du Mesnil-Amelot, de Rennes, dans la zone d'attente de ZAPI 3 à Roissy, grèves de la faim, communiqués, refus de rentrer dans les chambres, refus d'être comptés, incendies de cellules, et malheureusement, tentatives de suicide et automutilations se succèdent.
Et pour une fois, une lutte menée par des prisonniers sans papiers n'a pas rencontré que de l'indifférence à l'extérieur. A force de voir ses situations se multiplier, la course aux expulsions s'accélérer, beaucoup de gens ont fini par transformer leur indignation en révolte. Depuis la résistance aux rafles dans les quartiers et les transports publics, jusqu'aux interventions dans les aéroports pour éviter une expulsion, en passant par les coups de téléphone quotidiens dans les centres et la présence dans les tribunaux, des réseaux de solidarité s'organisent et des gens agissent directement.
Enfin, voilà des milliers de personnes devant un centre de rétention plusieurs semaines de suite criant « liberté » d'une même voix avec les « retenus ». Cette lutte a su, un temps au moins, dépasser la simple revendication d'une amélioration des conditions de rétention. Comme tous lieux d'enfermement, on ne peut imaginer et voir ces centres « s'humaniser » ou se limiter à la privation de liberté et rien d'autre. Les sans papiers le crient eux-mêmes suffisamment.
À l'intérieur, la répression est constante et brutale. On transfère, on tente d'expulser les soi-disant leaders sans papiers sans réussir à éteindre le mouvement. Alors, on fait stationner des cars de CRS en permanence devant le centre de Vincennes. Ils interviennent à l'intérieur pour mater la révolte : enfermement dans les chambres ; mise à l'isolement ; comptages et fouilles à poil en pleine nuit dans la cour ; tabassages en règle au moindre prétexte. Le harcèlement est permanent pendant deux mois. Pour empêcher toute communication entre les prisonniers et les manifestants, les abords du centre sont verrouillés par des cordons de gardes mobiles. Malgré tout, les sans papiers continuent de s'organiser et de se battre.
À l'extérieur, on tente de briser les solidarités. Plusieurs personnes qui ont en commun d'avoir exprimé leur solidarité avec ces hommes et ces femmes sont arrêtées, inculpées et pour certaines emprisonnées. Quatre personnes sont arrêtées lors d'un feu d'artifice devant le centre de Vincennes le 31 décembre 2007. Elles sont relâchées dans la nuit grâce à la mobilisation. Lors de la marche sur le centre de rétention du 05 janvier 2008, un militant est arrêté sur le parking du centre car il a voulu s'approcher des détenus. Accusé de « coups et blessures sur agent », il passe en procès le 17 juin à 9 heures à la 30ème chambre du tribunal de Paris. Sur le chemin de la manifestation nationale contre l'allongement de la durée de rétention du 19 janvier, trois personnes sont arrêtées pour avoir eu dans leur sac des fumigènes et des pétards. Une enquête est ouverte pour « association de malfaiteurs, détention et transports d'engins incendiaires ou explosifs en vue de détruire des biens ou de commettre des atteintes aux personnes ». Des appartements sont perquisitionnés et saccagés. Deux personnes, Ivan et Bruno, sont depuis plus de deux mois en détention préventive à Fresnes et à Villepinte où elles attendent qu'une date de procès soit fixée. Dans la nuit du 12 au 13 février, après que les détenus du centre de Vincennes aient une nouvelle fois subi les tabassages et les tasers de la police (une enquête a depuis été ouverte sur cette nuit), quatre personnes sont arrêtées et accusées d'avoir tagué « fermeture des centres de rétention » sur les murs de la gare RER voisine. Placées sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans le Val-de-Marne, elles passent en procès le 15 avril au tribunal de Créteil. Le 27 février quatre passagers d'un avion de la Royal Air Maroc sont descendus de l'avion, pour s'être opposé à l'expulsion de deux maliens raflés deux semaines plus tôt au foyer pour travailleurs étrangers de la rue Terre-aux-curés dans le XIIIe arrondissement. À force de ténacité face aux policiers, les deux sans papiers ont été redescendus et n'ont pas été expulsés. Mais les quatre passagers passent en procès le 18 avril au TGI de Bobigny pour « entrave à la circulation aérienne ». Le 29 février, idem : la police tente d'expulser deux autres habitants de ce même foyer raflés eux aussi parmi 115 personnes le 13 février au matin. Là encore, les passagers refusent de voyager aux côtés de personnes entravées et bâillonnées. Les sans papiers ne sont pas expulsés mais un passager est lui aussi descendu de l'avion et poursuivi. La date du procès n'est pas fixée.
Pendant ce temps, dans la presse, montages et mensonges se succèdent. Une fois de plus, la « couverture médiatique » contribue à éteindre le feu. Passée la période des fêtes, des rédactions vides et de la bonne conscience de quelques reportages, les caméras filment ce que le ministère dit de filmer pour démontrer que la lutte est bien finie dans les centres de rétention. Quant à la rafle du foyer terre-aux-curés, elle est présentée comme une « action de lutte contre les marchands de sommeil ». Le montage ne tient pas longtemps et plus d'une centaine de personnes arrêtées ce jour-là sont libérées par la suite, grâce à la mobilisation dans la rue, les tribunaux et les aéroports. Tout aussi grave, dans les jours qui suivent l'arrestation des porteurs de fumigènes, quelques journaux reprennent mot à mot la version policière à coup de titres racoleurs. Cette construction médiatico-judiciaire a des objectifs évidents : isoler, diviser et faire taire. Isoler les gens arrêtés du reste du mouvement en les qualifiant de « junior terroriste » irresponsables et déconnectés du reste de la société et des luttes et révoltes qui la traversent. Faire taire en inspirant la peur. Faire taire tous ceux qui luttent contre l'enfermement et le traitement que l'Etat fait subir en France aux classes populaires et aux étrangers.
Aujourd'hui c'est à nous tous de refuser que l'Etat, sa police, ses journalistes aux ordres nous dictent quels moyens de lutte sont légitimes. L'Etat n'expulse pas des chiffres mais fracasse des vies pour les besoins de l'exploitation quotidienne. La menace de l'arrestation et de l'expulsion constitue un moyen de pression sur les sans papiers qui subissent des boulots pénibles et sous payés dans des secteurs comme le bâtiment, la restauration, le nettoyage. C'est aussi un moyen de pression sur les « étrangers légaux » qui craignent de se voir refuser le renouvellement de leur titre de séjour. A nous de continuer à nous battre contre les rafles quotidiennes de sans papiers, l'allongement de la durée de rétention, la construction de nouveaux centres de rétention.
Les dates de procès : le 15 avril au tribunal de Créteil ; le 18 avril au TGI de Bobigny ; le 17 juin à 9 heures à la 30ème chambre du tribunal de Paris. D'autres, dedans et dehors, attendent une date de procès. Soyons nombreux dans les tribunaux.
Source: message reçu le 9 avr 13:50
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