thème : international
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samedi 19 avril 2008 à 14h30

2 parties : 1 2

Rassemblement de soutien à Mumia Abu Jamal

Mumia Abu-Jamal vient de voir sa peine de mort annulée par une Cour d’appel fédérale. Toutefois, la Cour ne remet pas en cause sa culpabilité. La peine est commuée en détention à vie mais un recours contre cet arrêt pourrait aboutir à une nouvelle condamnation à mort. Il importe donc de ne pas relâcher la mobilisation. Le collectif unitaire national de soutien, auquel participe la LCR, appelle à un rassemblement pour exiger justice et liberté pour Mumia.

Source : http://lcr18.free.fr/breve.php3?id_breve=493


Manifestation Mumia Abu-Jamal est innocent !
Libération immédiate de Mumia !

Le Comité de défense sociale mobilise un contingent lutte de classe pour la manifestation annoncée par le Collectif Unitaire National ‘Ensemble, sauvons Mumia’.

Samedi 19 avril, 14h30, place de l’Hôtel de Ville à Paris

Rejoignez le cortège du CDDS au rassemblement de Paris

Mumia Abu-Jamal est innocent ! Libération immédiate de Mumia ! Abolition de la peine de mort raciste ! Il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes ! Mobilisez la puissance de la classe ouvrière – Pour des manifestations de masse !

Les racistes qui gouvernent l’Amérique veulent faire taire la voix puissante de Mumia Abu-Jamal. La décision du troisième circuit de la Cour d’appel fédérale, le 27 mars, a confirmé la condamnation truquée de Mumia pour le meurtre, en 1981, de l’agent de police Daniel Faulkner ; cette décision démontre, une nouvelle fois, qu’il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes. C’est une gifle pour tous les adversaires de l’injustice raciste. Mumia a maintenant devant lui la perspective d’une nouvelle audience pour décider de la peine qui lui sera appliquée. A l’issue de cette audience – qui ne serait pas un nouveau procès –, la condamnation à mort pourra être rétablie, ou il pourra être enterré vivant, condamné à la prison à vie. Nous ne devons pas laisser faire cela ! Mumia doit être libéré immédiatement ! Tous dans la rue, le 19 avril à Paris. Rejoignez le contingent lutte de classe du Comité de défense sociale pour le rassemblement annoncé par le Collectif Unitaire National ‘Ensemble, sauvons Mumia’, derrière les mots d’ordre : « Mumia Abu-Jamal est innocent ! Libération immédiate de Mumia ! Abolition de la peine de mort raciste ! Il n’y a pas de justice dans les tribunaux capitalistes ! Mobilisons la puissance du mouvement ouvrier – pour des actions de protestation de masse ! »

Le jugement du troisième circuit est simplement une nouvelle version de la décision rendue en décembre 2001 par le juge du tribunal fédéral de première instance William Yohn, qui avait annulé la condamnation à mort de Mumia tout en confirmant sa culpabilité. Comme le déclarait Mumia en 2002, après la décision de Yohn : « Je continue d’être innocent. Un tribunal ne peut pas transformer un innocent en coupable […]. Une année de lutte de plus, une année de combat de plus, pas pour vivre dans une cage, mais pour la liberté. »

Mumia a été la victime d’une machination à cause de son combat de toute une vie contre l’oppression raciste et la terreur policière – d’abord comme porte-parole des Black Panthers, ensuite comme partisan de l’organisation MOVE et comme journaliste réputé, surnommé « la voix des sans-voix ». Les flics, les procureurs et les tribunaux – avec le soutien des politiciens capitalistes, Démocrates et Républicains – voient dans Mumia le spectre de la révolte noire, une voix d’opposition farouche à l’oppression des Noirs, laquelle est une pierre de touche du capitalisme américain. Il faut remarquer que la décision du 27 mars est arrivée juste avant les primaires démocrates de Pennsylvanie dans lesquelles Barack Obama et Hillary Clinton soutiennent la peine de mort. Un des principaux soutiens de Clinton est le gouverneur démocrate Ed Rendell, qui était le procureur de Philadelphie en 1982, pendant le procès de Mumia, et qui s’est engagé à signer un ordre d’exécution si la condamnation à mort est rétablie. Ce n’est pas une coïncidence si la décision du tribunal est tombée juste avant l’audience de libération conditionnelle prévue en avril pour les huit membres survivants des « 9 de MOVE », qui ont passé trente ans en prison. Libération immédiate des prisonniers de MOVE !

Il est d’autant plus urgent aujourd’hui de relancer des actions de protestation de masse pour libérer Mumia, sur la base qu’il est innocent et qu’il est la victime d’une machination raciste et politique, et de faire le lien entre son combat et la lutte pour l’abolition de la peine de mort raciste. La lutte de Mumia est la lutte contre les injustices inhérentes au capitalisme : la misère, l’oppression raciste, la guerre. Le combat pour Mumia est le combat pour les droits des Noirs, pour les droits des minorités ethniques et raciales, pour les droits des travailleurs, pour les droits de tous les opprimés. La vendetta du pouvoir contre Mumia, c’est une vendetta contre tous ceux qui remettent en cause la répression des flics, contre les syndicalistes qui défendent leurs piquets de grève et ceux qui protestent contre les exactions de l’impérialisme américain en Irak, en Afghanistan et ailleurs. Après plus de 25 ans dans le couloir de la mort, Mumia est toujours debout, et continue d’écrire des articles en défense des droits des Noirs, des immigrés, des syndicats. Les travailleurs, les Noirs, les immigrés, les jeunes de banlieue et tous les adversaires de l’oppression raciste doivent se mobiliser maintenant pour la libération de Mumia.

Mumia est la victime non pas d’un flic isolé, d’un procureur « trop zélé » ou d’un juge raciste, mais du système d’injustice capitaliste tout entier. On n’obtiendra pas sa libération en faisant confiance aux tribunaux ou aux politiciens capitalistes, mais par la mobilisation indépendante de la puissance sociale de la classe ouvrière. Ce sont des actions de protestation internationales, auxquelles a participé le mouvement ouvrier dans le monde entier, qui ont empêché la mise à mort de Mumia quand un ordre d’exécution a été signé en 1995. Mais ce mouvement de millions de personnes a été démobilisé par les groupes de gauche réformistes, comme en France le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le Parti des travailleurs (PT) ou Lutte ouvrière (LO) – et par les divers comités que ces organisations ont mis sur pied et soutenus. Ces groupes ont subordonné le combat pour la libération de Mumia à l’appel à un « nouveau procès », en colportant le mensonge que Mumia pourrait bénéficier d’un traitement équitable de la part des tribunaux qui le maintiennent derrière les barreaux et qui ont rejeté l’un après l’autre tous les recours qu’il avait engagés.

Aux millions de militants qui ont reconnu dans la lutte de Mumia leurs propres luttes, le message des réformistes était de ne pas se battre, mais au contraire de se tourner vers le « prochain tribunal ». A en croire les réformistes, ce même Etat capitaliste qui a tué 38 membres des Black Panthers, qui en 1985 a massacré onze Noirs en lançant une bombe incendiaire contre la maison de MOVE à Osage Avenue, à Philadelphie, qui incarcère près d’un million d’hommes et de femmes noirs, cet Etat allait rendre justice à Mumia ! Derrière l’appel à un « nouveau procès », il y a un programme politique directement opposé à une mobilisation de la puissance de la classe ouvrière pour libérer Mumia. La décision du 27 mars doit être un signal d’alarme pour réveiller les militants qui ont avalé les mensonges des réformistes sur « l’impartialité » des tribunaux.

Mais en France, le PCF, LO, la LCR et le PT affirment tous que cette nouvelle décision de justice est une sorte de victoire ; LO et le PT (et initialement l’Humanité, le journal du PCF) ont même prétendu que Mumia n’était plus dans le couloir de la mort ! Leur confiance dans l’Etat capitaliste découle de leur conviction que les tribunaux et la police sont une espèce de service public neutre, comme la poste. Il n’y a pas de justice pour Mumia dans les tribunaux capitalistes aux Etats-Unis, tout comme il n’y a pas de justice en France pour les opprimés, comme le prisonnier politique corse Yvan Colonna, qui a été condamné alors que les juges n’ont jamais même prétendu qu’ils avaient la moindre preuve de sa culpabilité. Il n’y a pas de justice pour les jeunes de banlieue qui ont été condamnés en masse après la révolte des banlieues en 2005, ou plus récemment la rafle policière raciste de Villiers-le-Bel. Il n’y a pas de justice pour les sans-papiers, dont des dizaines de milliers sont condamnés chaque année par les tribunaux français à être expulsés. Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés !

Nous insistons que si toutes les voies de recours juridique doivent être utilisées dans la lutte pour libérer Mumia, la pression qui pourra faire plier les tribunaux, ce sont des actions massives de protestation internationale basées, c’est crucial, sur la puissance du mouvement ouvrier. Ce qui est nécessaire, c’est une défense lutte de classe basée sur la compréhension que la société capitaliste est fondamentalement divisée en deux classes hostiles – les exploiteurs capitalistes et la classe ouvrière – et que l’Etat capitaliste et ses tribunaux sont des organes de répression contre les travailleurs et les opprimés. Nous luttons pour une défense de front unique authentique : la mobilisation, dans l’action, d’organisations représentant différents points de vue politiques, sur la base de mots d’ordre acceptés par tous, avec la pleine liberté de critique, et où les stratégies préconisées par les uns et les autres dans le combat pour la libération de Mumia peuvent être débattues ouvertement.

Le pouvoir sait que Mumia est innocent. Rachel Wolkenstein, conseillère juridique du Partisan Defense Committee (l’organisation sœur du CDDS aux Etats-Unis), et Jonathan Piper, qui ont fait partie de l’équipe des avocats de Mumia de 1995 à 1999, ont commencé il y a plus de 15 ans à découvrir des tas de preuves supplémentaires de son innocence. Ceci incluait le témoin William Singletary, qui a affirmé que Mumia n’était pas celui qui avait tiré sur Faulkner ; les témoins Veronica Jones et Pamela Jenkins, qui ont affirmé que les témoins de l’accusation avaient été contraints de mentir ; les rapports d’autopsie démontrant que la version de la fusillade présentée par l’accusation était pure invention ; les aveux sous serment d’Arnold Beverly affirmant que c’était lui, et non Mumia, qui avait abattu l’agent Faulkner. Mais, l’un après l’autre, les tribunaux ont rejeté ces preuves, ou refusé ne serait-ce que de les examiner.

Le combat pour la libération de Mumia touche au cœur le capitalisme américain raciste et son Etat. Et ce combat trouve un écho ici, dans la France capitaliste impérialiste, à cause de l’intense oppression raciste dont sont victimes les jeunes à la peau foncée, d’origine principalement maghrébine ou ouest-africaine. Le programme des réformistes, c’est de gérer le capitalisme au niveau municipal ou au niveau national dans le cadre d’une nouvelle coalition avec des partis capitalistes « de gauche », c’est-à-dire un nouveau front populaire (comme sous Jospin ou Mitterrand). Nous insistons au contraire que l’oppression raciste est inhérente au capitalisme. En combattant toutes les formes d’oppression raciste, nous soulignons que l’égalité complète pour les masses opprimées nécessite que la classe ouvrière arrache l’économie des mains de la bourgeoisie raciste et la réorganise sur une base socialiste. Cela signifie une révolution socialiste. C’est alors seulement qu’il sera possible d’éliminer les racines matérielles de l’oppression, dans une société socialiste égalitaire basée sur une économie collectivisée, avec des emplois, des logements, un système de santé et une éducation de qualité pour tous.

La classe ouvrière multiraciale a toutes les raisons de se battre pour Mumia. Il faut de façon urgente des mobilisations de front unique de masse pour arracher sa libération et envoyer un message au pouvoir capitaliste raciste et à ses tribunaux : Nous ne laisserons pas Mumia mourir ou pourrir un jour de plus en prison ! Libération immédiate de Mumia ! Tous dans la rue le 19 avril !

– Comité de défense sociale, le 3 avril 2008

Le CDDS est une organisation de défense légale et sociale, non sectaire, se basant sur la lutte de classe et prenant fait et cause pour les intérêts de tous les travailleurs. Cet objectif est en accord avec les conceptions politiques de la Ligue trotskyste de France.

CDDS, MBE 168, 108 rue Damrémont, 75018 Paris
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Source: message reçu des organisateurs le 7 avr

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/5381