thème : travail
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jeudi 9 mars 2017 à 19h30

2 parties : 1 2

Rencontre-débat avec Julian Mischi

« Le bourg et l'atelier. Sociologie du combat syndical »

Agone, 2016

On a joué de malchance avec Julian quand on voulait qu'il vienne nous causer de son excellent livre "Le communisme désarmé", paru en 2014. Il nous a donné l'occasion de l'inviter à nouveau, ici en partenariat avec l'Union Locale CGT, en récidivant chez nos amis des éditions Agone.

Dans "Le bourg et l'atelier", fruit d'une enquête de terrain menée pendant cinq ans, le sociologue s'attache à appréhender le syndicalisme "par en-bas" et au quotidien. Analysant les ressorts de l'adhésion, ceux de la transmission, de l'acquisition de savoir-faire militants ou de leur reconversion.

On y voit des permanents et militants syndicaux ancrés dans leur milieu, soumis au contrôle de la base, et capables d'une montée en politique réussie au niveau local. Loin des lieux communs propagés par les médias ou des approches focalisées sur les appareils, c'est une véritable redécouverte de l'engagement syndical que nous propose ce livre.

Et la soirée qui lui est consacrée pourrait bien nous inciter à nuancer le noir tableau des reculades sociales et du fatalisme ambiant si souvent ressassé. Le combat syndical a de l'avenir ! Venez en causer avec nous !

Julian Mischi

Sociologue à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), Julian Mischi est notamment l'auteur de : Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF (PUR, 2010), Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970 (Agone, 2014), Le Bourg et l'Atelier. Sociologie du combat syndical (Agone, 2016).

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/53462
Source : https://www.facebook.com/Librairie-coop%C3%A9
Source : message reçu le 24 février 20h


Le Bourg et l'Atelier

Sociologie du combat syndical

Julian Mischi

Pourquoi et comment des ouvriers continuent à se syndiquer et à militer malgré la force des processus favorisant leur exclusion politique ?

On veut bien travailler, mais au bout d'un moment, quand tu vois que tu passes beaucoup de temps à faire des tracts, des papiers pour tout le monde, pour expliquer telle ou telle chose, et qu'en fin de compte le patron te casse la gueule et que ça sert à rien... Tu as beau faire ce que tu veux, avoir des camarades qui te disent : « Allez vas-y ! Ne t'inquiète pas : ça va payer ! »… Au bout d'un moment, tu es démoralisé, tu les as là.
La culture cheminote, c'est ça qu'ils essaient de casser aujourd'hui : des valeurs de solidarité. C'est une société de plus en plus individualiste. Tout le monde fait les constats, tout le monde dit : « On a le pouvoir d'achat qui baisse. » On est tous d'accord globalement, mais entre faire le constat et emmener les gens dans l'action, il y a de la marge. Alors peut-être qu'un jour, il y aura un déclic. Je ne sais pas. Des fois, je ne sais pas ce qu'il faut pour qu'il y ait ce déclic.

Ce livre s'appuie sur une enquête menée pendant cinq ans sur le quotidien de syndicalistes ouvriers dans un atelier SNCF, au sein d'un bourg industriel de 3 000 habitants. Donnant la parole à des populations souvent associées à tort au seul monde agricole et essentiellement dépeintes par les médias nationaux comme des électeurs du FN, il montre que les ouvriers constituent le premier groupe social des campagnes françaises et tente de répondre à la question : comment s'engager quand tout pousse à la désyndicalisation ?
La restitution d'entretiens et de discussions dans le syndicat, tout comme l'observation des mobilisations, font entrer le lecteur dans l'ordinaire de la vie d'ouvriers syndiqués et montrent des tentatives d'organisation collective concrètes face aux réorganisations managériales. Explorant les réalités du militantisme en entreprise, l'ouvrage souligne que les clivages de classes, loin d'avoir disparu, se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique - contexte où l'engagement à gauche peut aussi se perpétuer dans des conditions renouvelées, voire se développer.

Sommaire : Introduction : S'engager malgré tout ; I. Hiérarchies et culture de classe en atelier ; II. Au-delà de l'atelier : les ressorts de l'adhésion syndicale ; III. « On n'est pas une amicale de pêcheurs à la ligne » ; IV. Le travail militant des responsables syndicaux ; V. Quand les conflits de classes se déplacent de l'atelier à la commune.

couverture

Source : http://agone.org/lordredeschoses/lebourgetlat...