thème : international
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mardi 29 avril 2008 à 20h

2 parties : 1 2

Soirée Noir Canada

A 20h FIAP Jean Monnet - 30 rue Cabanis (Salle Berlin) -Métro Glacière

William Sacher, du collectif Ressource d'Afrique a Montréal, co-auteur du livre "NOIR CANADA, Pillage, criminalité et corruption en Afrique" (Écosociété, avril 2008).

Dans le cadre de la sortie du livre en France et du mois contre la Françafrique.

-  Avec la participation de Xavier Harel, journaliste à la Tribune, auteur de "Afrique pillage à huis clos" - et un autre invité surprise à préciser

"Le Canada dans la Mafiafrique"

Les mines de diamants, de cobalt, d’or et de cuivre, les gisements pétroliers, les barrages éléphantesques, ou encore les sociétés de chemin de fer constituent la part substantielle du gâteau africain que s’est arrogé le Canada. Mais à l’aune de leurs profits astronomiques, ce sont ses sociétés minières qui se taillent la part du lion. Elles peuvent compter sur le soutien diplomatique et politique d’Ottawa, ainsi que sur la présence de personnalités influentes issues de la politique ou des affaires dans leur entourage. Elles s’appuient également sur la Bourse de Toronto qui, en accueillant des sociétés enregistrées partout dans le monde, s’impose comme paradis judiciaire mondial des sociétés minières. Certaines de ces sociétés sont au coeur du conflit qui perdure de façon larvée dans les Grands Lacs africains. Si l’on ajoute les positions idéologiques du Canada à l’ONU et ailleurs, et le rôle de la coopération canadienne, on comprend globalement que le Canada a usurpé sa réputation de "bon gars" à l’échelle internationale.

-  Plus d’informations sur le site du Collectif Ressources d’Afrique (Canada)

-  Avec aussi la probable participation du collectif "Areva hors-la-loi au Niger" (voir aussi jeudi précédent 17 avril)

Source : http://survie-france.org/article.php3?id_arti...
Source : confirmation et rectification reçues des organisateurs le 11/04 (la date est bien le 29 avril)


NOIR CANADA, Pillage, criminalité et corruption en Afrique

(Écosociété, avril 2008)

Le Maclean’s du 3 décembre 2007 titre : The World Loves Canada, But We Don’t Like Ourselves. What Gives?

Nous serions intrinsèquement bons et capables uniquement du bien.

C’est à cette mystification que s’attaque le livre Noir Canada, Pillage, criminalité et corruption en Afrique (Écosociété, avril 2008).

Les effets du Canada, le monde y goûte déjà amplement : ingérence politique et contrats léonins dans la fragile République démocratique du Congo, partenariats avec les seigneurs de guerre, vendeurs d’armes et mercenaires de la région à feu et à sang des Grands Lacs, collusions mafieuses dans l’Ouganda voisin, accentuation des tensions armées autour du pétrole d’Ituri, mineurs enterrés vifs en Tanzanie, corruption au Lesotho, empoisonnement massif et « génocide involontaire » au Mali, expropriations brutales au Ghana, transformation des Ivoiriens en cobayes pharmaceutiques, barrages hydroélectriques dévastateurs au Sénégal, privatisation sauvage du transport ferroviaire en Afrique de l’Ouest…

Des sociétés canadiennes épaulées par notre gouvernement affligent l’Afrique tandis que nous bercent ici, au loin de tellement de violence, les discours lénifiants à notre propre sujet.

Noir Canada recense un nombre inquiétant de cas d’abus commis par des sociétés canadiennes dans le domaine minier, pétrolier, industriel, ferroviaire, pharmaceutique et ferroviaire, souvent en raison des modalités avantageuses d’inscription à la Bourse de Toronto et avec le soutien de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI) et de la diplomatie canadienne.

MÉTHODES

Notre travail, en ces pages, consiste à recenser les abus notoires que nombre de sociétés canadiennes ont commis sur le continent noir, à analyser le soutien politique et diplomatique que leur apportent les autorités politiques du Canada, de même qu’à établir le contexte géopolitique et financier de l’exploitation éhontée de l’Afrique à laquelle des entités canadiennes participent frénétiquement.

Nous consacrons donc notre recherche aux « intérêts canadiens » sous toutes leurs formes et dénotons par cette expression des acteurs de trois ordres : les sociétés qui ont leur siège social au Canada et qui constituent ici des sociétés de droit, les sociétés étrangères qui sont cotées en bourse à Toronto ou dans une autre ville canadienne et enfin les investisseurs du Canada engagés dans des structures enregistrées ailleurs dans le monde (a fortiori s’il s’agit d’un paradis fiscal).

Une jurisprudence qui peine à s’imposer dans le nouvel ordre économique mondial tend à prescrire que les sociétés inscrites en bourse ou enregistrées dans un pays, de même que les ressortissants de ce dernier, doivent répondre des lois ou mœurs politiques en vigueur dans le pays en question. Le « groupe d’experts » mandaté par le Conseil de sécurité de l’ONU, auteur de nombreux rapports sur le contexte mafieux des tractations économiques survenues au Congo oriental (la « République démocratique du Congo ») de 1996 à 2003, a avancé que les sociétés impliquées dans ces affaires ― plusieurs étaient canadiennes ― devaient trouver dans les législations où elles sont « basées » une forme légale d’encadrement quant à ce qu’elles font à l’étranger.

« Les gouvernements des pays où sont basés les individus, entreprises et institutions financières qui se livrent systématiquement et activement à cette exploitation devraient assumer leur part de responsabilité. Ils ont le pouvoir de réglementer leurs actions et de les sanctionner. Ils pourraient, le cas échéant, adapter leur législation nationale de manière à enquêter réellement sur les trafiquants et les traduire en justice. »

Le gouvernement canadien devrait donc, en principe, en avoir plein les bras.

Mais dans le faits, toutes ces entreprises se soumettent au gouvernement canadien parce que toutes, surtout, jouissent des avantages que leur confère le cadre juridique, institutionnel et fiscal du pays.

Le Canada s’est montré jusqu’à maintenant d’un soutien sans faille à l’égard de ses sociétés privées, même lorsqu’elles étaient fautives à l’évidence, leur créant une bourse sur mesure, des programmes fiscaux et industriels de développement, un soutien diplomatique à l’étranger qui n’a pas craint les alliances de mauvais goût, sans parler de la présence embarrassante en Afrique, au nom d’intérêts privés, des ex-premiers ministres Jean Chrétien, Joe Clark et Brian Mulroney.

Les sociétés canadiennes qui sévissent en Afrique évoluent pour la plupart dans le domaine minier et Toronto s’impose sans conteste comme le site de prédilection des sociétés minières dans le monde. On s’interroge par conséquent : le Canada est-il en passe de devenir, à l’instar d’autres lieux mondiaux qui s’improvisent paradis fiscaux ou ports francs, un « paradis judiciaire » pour les sociétés minières (voire pétrolières) ? Déploie-t-il discrètement une aire de souveraineté politique louant sa protection à des instances et entités étrangères de façon à leur garantir l’impunité quant à ce qu’elles commettent à l’étranger ? À l’instar de ce qui se trame quant à l’évasion fiscale et aux trafics illicites dans les paradis fiscaux.

Les données de cet ouvrage nous proviennent de sources crédibles et réputées, de Goma à Kinshasa, en passant par Berlin, Bruxelles, Londres, Paris, New York, Washington, Toronto, Ottawa ou Montréal. Il s’agit de données relevées dans des rapports d’organisations reconnues, d’articles d’organes de presse réputés, de mémoires déposés par des autorités dans le cadre d’auditions d’experts, de documentaires fouillés, de témoignages circonstanciés. Le plus souvent, ces données se sont recoupées. Leur nombre est effarant. En réalité, un tel rapport sur le rôle du Canada en Afrique existait déjà. Il suffisait d’en colliger les données et de les analyser.

Cette recherche ne constitue pas une condamnation sommaire de sociétés qui agissent en terrains mafieux et sur lesquelles il est impossible pour nous d’enquêter en dernière instance, ni une profession de foi aveugle dans les sources que nous avons retenues dès que nous les trouvions pertinentes, mais plutôt un appel à des solutions de recherche pour que soit évalué librement et en toute indépendance le rôle, sujet à controverses, de ces entreprises canadiennes en sol africain. Le gouvernement du Canada lui-même n’est absolument pas en position d’offrir aujourd’hui ce point de vue crédible. Il nous a de toute façon clairement démontré n’en avoir guère l’intention.

Que le public canadien soit informé des crimes qui sont commis en son nom et qu’il se trouve à financer parfois lui-même, via les placements de ses gouvernements, ses portefeuilles d’actions privés, ses REÉR ou ses cotisations aux fonds de retraite, est la première étape pour l’établissement d’un tel cadre indépendant. À certains, qui se font raconter depuis leur tendre enfance que le Canada est l’ami du genre humain et qu’il est moralement dégagé de tout passé colonial, ces récits paraîtront incroyables. Ils se situent en effet à mille lieues de la propagande coutumière sur l’intrinsèque bonté du Sujet canadien.

Source : http://www.ressourcesdafrique.org/index.php?2...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/5175