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jeudi 19 janvier 2017 à 19h

Projection-débat

L'autre 8 Mai 1945: Sétif, Guelma, Kherrata,

Histoire d'un crime d'Etat

Les Amis du Monde Diplomatique vous invitent à une projection-débat : « L'autre 8 Mai 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata, histoire d'un crime d'Etat »

Nous projetterons le film documentaire « Mémoires du 8 Mai 1945 » réalisé en 2007.

Le 8 mai 1945, à Sétif, petite ville de l'Est algérien, on fête l'armistice. Dans le cortège, parmi les drapeaux alliés surgit un drapeau algérien, symbole d'indépendance. La police tire sur la foule. C'est l'émeute. Dans toute la région, la répression menée par l'armée française va faire des milliers de victimes.

Ce documentaire-film est riche en témoignages de personnes ayant vécu le drame du 8 mai 1945 dans plusieurs régions de Sétif, Amoucha, Ain El Kebira, Ain Sebt, Kherrata, Melbou, ainsi que de certaines personnalités comme le président de la fondation 8 mai 1945 M. Bachir Boumaza et le journaliste américain Landrum Bolling qui était sur place le jour des massacres.

La projection sera suivie d'un débat avec Mariem Hamidat, réalisatrice et Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire.

  • Mariem Hamidat : « Enfant d'immigrés de Sétif, personne dans ma vaste famille ne m'a jamais raconté les événements sanglants du 8 mai 1945. Aujourd'hui, j'ai besoin de savoir pourquoi. Des témoins vivent encore et c'est auprès d'eux que j'ai recueilli ces témoignages. Pour comprendre le silence qui a suivi les cris de souffrance de ma part algérienne.»
  • Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire. Avec M. Kaki, président de l'association Les Oranges, à l'initiative de l'appel pour la reconnaissance de ces massacres comme crime d'Etat et du « Collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d'Etat en Algérie » : Il est impossible de célébrer l'anniversaire de la victoire contre le fascisme sans vouloir arracher à l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants.

Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma, Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang ; des dizaines de milliers de civils Algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, les milices armées par les autorités locales, l'Armée Française, agissant sur ordre de l'exécutif. C'est après cette répression massive que l'on a déploré à Sétif et aux alentours une centaine de victimes Européennes.

Amputer notre histoire commune par l'occultation de ce crime d'Etat ne permet pas à la France d'en finir avec la page coloniale de son histoire. Si le 19 mars, le président de la République a reconnu que le système colonial en Algérie était « injuste » et « niait les aspirations des peuples à décider d'eux-mêmes », il faut qu'il aille plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945. Le geste symbolique fait à Sétif en 2015 par le secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire, J-M Todeschini, demeure très en-deçà de cette démarche.

En 2015, le conseil municipal de Paris a demandé à l'unanimité au chef de l'Etat de reconnaître ces massacres comme crime d'Etat. Des vœux dans ce sens ont été adoptés par les villes de Rennes, de Nanterre et d'Ivry-sur-Seine.

Le 14 avril 2015, un collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d'Etat de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) s'est constitué. Outre cette reconnaissance, il demande : l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l'Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l'Education Nationale comme dans les médias publics.

Entrée libre et gratuite, sans réservation

http://www.maghrebdesfilms.fr/memoires-du-8-mai-1945.html

amisex.diplo.7ex5@gmail.excom
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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/51726
Source : message reçu le 3 décembre 17h