jeudi 8 décembre 2016 à 20h
Projection débat « 317 »
répression politique sous l'état d'urgence
https://paris.demosphere.net/rv/51725
Contribution cinématographique au débat sur la répression politique sous l'état d'urgence
Bande annonce: https://vimeo.com/189528816
https://lundi.am/317-Documentaire-60min
Entrée libre
Séance suivie d'un débat.
« Moi je ne connaissais pas tout ça. C'est une violence que j'ai jamais vue et que j'ai jamais envie de revoir. Et ça a été tellement fort, qu'on a franchement cette peur, de se dire qu'on peut être arrêté à tout moment. Que tout est autorisé… » (extrait du témoignage de V, gardée-à-vue, le 29 novembre 2015)
« La garde à vue, soit elle te brise, soit elle te radicalise. Moi-même j'en sors plus radical, au sens noble du terme : dans mes convictions écologistes et anti-capitalistes » (extrait du témoignage de H., lu part E., gardé-à-vue, le 29 novembre 2015)
Quelques 5000 personnes, refusant de laisser le sort de l'environnement aux seules mains des dragons industriels et de leurs alliés gouvernementaux, se rendent à République en début d'après-midi le 29 novembre 2015, malgré l'encadrement militarisé de la place. Encagés et réduits à tourner littéralement autour d'une statue, une puissante tentative d'évasion s'engage. La foule quasi unanime se dirige vers l'un des sept barrages policiers qui ferment les rues et boulevards de la place. Face aux armes de la police, l'effort restera insuffisant.
Un vieillard tombe à terre, matraqué ; il faut faire du chiffre, impressionner les caméras du monde entier : cinq cent personnes environ seront nassées à divers points de la place, des heures durant.
317 d'entre elles (il n'y avait manifestement pas assez de place pour tout le monde) se font arrêter et emmener dans différents commissariats.
Numériquement, c'est une première dans l'histoire de la répression politique française. Du point de vue du spectacle : c'est une performance policière.
La garde-à-vue durera 24 heures pour la plupart des interpellé-e.s, 48 heures pour certain-e.s. Ils et elles en ressortent traumatisé-e.s, indigné-e.s ou épuisé-e.s par les péripéties administratives et le labyrinthe bureaucratique. Sur les 317, 9 passeront en comparution immédiate, condamné-e.s à payer des amendes ou simplement rappelé-e.s à l'Ordre.
L'arrestation des 317 est passée sous silence, il n'y aura pas de suite, ni suivi journaliste ni enquête. Aux français disciplinés on livre un os médiatique à ronger : les hommages aux victimes des attentats du 13 novembre ont été saccagés et piétinés par des petits jeunes sans cœur et sans discipline ! Le « saccage » du monument deviendra le seul souvenir, la seule trace de l'historicité de cette journée. Les hélicoptères et les images prises de ces arrestations annonçaient pourtant un basculement : celui de l'état d'urgence.
Un état d'urgence que la plupart des français ont désiré, accepté et aujourd'hui intériorisé. Ce gros bébé de l'État a maintenant plus d'un an, et tout semble fait pour qu'il grandisse paisiblement. Avec ce film, nous espérons pouvoir encore le délégitimer, poursuivre le débat et radicaliser la lutte contre son enracinement dans nos quotidiens. Ce film tente de produire un « contre-spectacle » (J.L.Comolli) démontrant qu'état d'urgence et criminalisation d'opposants politiques sont les deux faces, indissociables, d'une même pièce.
Le collectif 317 a recueilli les témoignages des réprimé-e.s, et a traduit les expériences des gardé-e.s à vue en images et en son. Contre-informer, traduire, archiver. Un an plus tard, nous concluons un documentaire portant une attention particulière aux récits des gardes-à-vue du 29 novembre 2015, mais aussi une analyse sur le dispositif punitif de la COP21, durant les deux semaines de son déroulement, du 30 novembre au 12 décembre 2015. Des militants de bords divers ainsi que différents chercheur.ses. alimentent cette analyse dans le film (Vanessa Codaccioni, Didier Fassin, Claude Guillon...).
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/51725
Source : https://www.facebook.com/events/9576424443420
Source : message reçu le 3 décembre 17h