vendredi 24 juin 2016 à 18h
Contre l'hydre capitaliste, résistance à la violence d'État
https://paris.demosphere.net/rv/48800
Débat d'ouverture du festival de la CNT avec Jérôme Baschet, Mathieu Rigouste, le CSPCL, Paris Ayotzinapa et cadecol dans le cadre du séminaire « La pensée critique face à l'hydre capitaliste » initié par les zapatistes
à La Parole Errante
Programme complet du festival : https://paris.demosphere.net/rv/45881
« Outre l'exploitation, la dépossession, la discrimination et la répression, l'avancée de l'hydre capitaliste provoque une triple dévastation (s'agit-il de sept têtes ?) : dévastation de la nature (au point que les conséquences de la destruction de la biosphère, et en particulier celles du changement climatique global, seront un paramètre sans cesse plus déterminant pour toute forme de pensée et d'action), dévastation des formes de vie (qui sont, très exactement, ce que les peuples, indiens et non indiens, défendent en même temps que leurs territoires), dévastation intérieure (en nous-mêmes). Le capitalisme est la société la plus pathologique qui ait jamais existé dans l'histoire de la planète Terre. Avec son haleine toxique, avec le feu brûlant qu'elle crache et les déjections qu'elle laisse sur son passage, l'hydre sème maladies et mort pour les végétaux, les animaux et les humains (c'est-à-dire pour les animaux non humains et pour les animaux que nous sommes et qui nous disons humains). Ce sont des maladies du corps qui prolifèrent comme jamais, tels que cancers, désordres endocriniens et bien d'autres. Mais ce sont aussi des maladies de l'esprit, de l'âme, du cœur, comme la dépression, l'impossibilité d'être, le vide au plus profond de soi. Crise de la présence, disent certains [3]. Bon nombre de ces pathologies sont des folies provoquées par l'Argent : obsession pour la consommation et pour les marchandises ; obsession de se conformer aux modèles de la réussite professionnelle et sociale. Hypertrophie aiguë, voire hyperaiguë, de l'ego, qui détruit certaines capacités fondamentales des êtres humains, comme celle de l'écoute ou l'art de faire avec d'autres. Obsession de la compétition, qui imprègne de la conviction pratique que pour être il faut se hisser au-dessus des autres (ce qui fait, par exemple, que de jeunes Chinois seraient disposés à se livrer à des manipulations génétiques pour peu qu'elles leur garantissent des enfants plus beaux, plus intelligents et assurés d'avoir une place à l'université d'Harvard !). Bien sûr, il y a aussi la nécessité de satisfaire les exigences sans cesse plus pressantes et pesantes du travail - ou de la recherche d'un travail - qui multiplient stress, dépression, burn out et jusqu'au suicide dans l'entreprise. Une autre maladie, provoquée par l'overdose des écrans de toutes sortes qui prolifèrent dans les espaces domestiques et privés, est la distraction structurelle et l'incapacité à fixer son attention. Ou encore l'incapacité à être vraiment là où nous sommes (puisqu'il faut être en même temps ailleurs), ainsi que d'autres troubles encore dont, selon le diagnostic précis dont nous a fait part la Compagnie Tamèrantong !, même les enfants souffrent à des âges de plus en plus précoces. »
Séminaire « La pensée critique face à l'hydre capitaliste », organisé par l'EZLN (Oventic - San Cristóbal de Las Casas, Cideci-Unitierra, du 3 au 9 mai 2015).
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/48800
Source : http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?article1198