thème : travail
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jeudi 26 mai 2016 à 18h

2 parties : 1 2

Les surnuméraires

Notre société se comporte comme s'il y avait « des humains en trop », des surnuméraires.
Nous, les surnuméraires en lutte, nous nous adressons aux autres surnuméraires, ceux qui le sont déjà, ou ceux qui sont en voie de le devenir. Nous vous parlons. Nous sommes peut-être votre miroir.
Parmi nous, bien sûr, il y a des différences. Nous sommes nombreux. Il y a des contradictions, des désaccords. On voudrait nous opposer, peut-être même nous opposer à vous, les autres surnuméraires.

Aujourd'hui, nous sommes tous face à un choix de société, non pas face à un choix abstrait, lointain, mais face à un choix qui implique la façon dont nous allons continuer à vivre très concrètement. Nous ne parlons pas de sociétés idéales, ou de modèles politiques à suivre, mais de formes concrètes de vie, dans le seul monde possible qui est celui-ci.

Ce qui est en jeu,
c'est la résistance à un modèle de société,
à un modèle de discipline,
à un mode d'oppression.

Nous ne voulons pas que la vie ait comme sens unique celui de l'utilitarisme. Celui où tout sert à quelque chose, où il y a toujours un but, une fonction pré-établie, où il ne reste plus de temps pour réfléchir, pour questionner... nous sombrons alors dans la société de l'urgence, de toutes les urgences.

Et l'urgence est la meilleure façon de discipliner les gens.
« Nous sommes d'accord, disent les maîtres, bien sûr, mais plus tard, plus tard... »
C'est plus tard pour la vie.
C'est plus tard pour la dignité.
C'est toujours plus tard pour la solidarité.

Les maîtres ne se trompent pas. Notre choix de vie implique un choix de société : celle qui ne veut pas seulement éduquer utile, penser utile, armer les enfants pour l'avenir, gérer efficace, aller vite, produire plus. Une société où la pensée, la poésie, la philosophie, la rêverie ne sont pas considérées comme hors programme. Où la notion de gratuité du temps, de l'échange sont à nouveau une évidence.

Nous sommes ceux qui rappelons une chose très simple à la société :
nous ne savons pas pourquoi nous nous levons le matin,
pourquoi nous aimons,
pourquoi... nous vivons.

Attention, ils nous désignent comme des surnuméraires, et pour beaucoup de gens, tomber sous cette désignation-là, revient aujourd'hui à une condamnation grave : chômage, arrêt de soins, fin de droits, expulsion, isolement, mort. Alors, plutôt que d'essayer de nier, nous disons, oui nous sommes des surnuméraires, mais seulement dans VOTRE modèle de société et même si votre modèle est aujourd'hui dominant, la vie, elle, continue, à travers la création, la solidarité, la pensée, la résistance.

Soit nous désirons à vide et de façon velléitaire un « autre monde »,
et nous subissons la voie de l'utilitarisme.
Soit nous assumons ce monde qui est le nôtre aujourd'hui,
ici et maintenant,
celui où le corps, des corps,
nos corps commencent à se mettre en mouvement.

RDV ce jeudi 26 mai à 18h
Pour une assemblée de lutte
postiers, cheminots, chômeurs, précaires, intermittents, enseignants, travailleurs sociaux... pour imaginer des suites, ensemble, dans le mouvement contre la loi « travaille ! » et son monde à la Bourse du travail, m° Répulique

Les surnuméraires

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/48063
Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...


Les surnuméraires

Notre société se comporte comme s'il y avait « des humains en trop », des surnuméraires.

Nous, les surnuméraires en lutte, nous nous adressons aux autres surnuméraires, ceux qui le sont déjà, ou ceux qui sont en voie de

le devenir.

Nous vous parlons. Nous sommes peut-être votre miroir.

Parmi nous, bien sûr, il y a des différences. Nous sommes nombreux. Il y a des contradictions, des désaccords. On voudrait nous opposer, peut-être même nous opposer à vous, les autres surnuméraires.

Aujourd'hui, nous sommes tous face à un choix de société, non pas face à un choix abstrait, lointain, mais face à un choix qui implique la

façon dont nous allons continuer à vivre très concrètement. Nous ne parlons pas de sociétés idéales, ou de modèles politiques à suivre,

mais de formes concrètes de vie, dans le seul monde possible qui est celui-ci.

Ce qui est en jeu,

c'est la résistance à un modèle de société,

à un modèle de discipline,

à un mode d'oppression.

Nous ne voulons pas que la vie ait comme sens unique celui de l'utilitarisme. Celui où tout sert à quelque chose, où il y a toujours un

but, une fonction pré-établie, où il ne reste plus de temps pour réfléchir, pour questionner... nous sombrons alors dans la société de

l'urgence, de toutes les urgences.

Et l'urgence est la meilleure façon de discipliner les gens.

« Nous sommes d'accord, disent les maîtres, bien sûr, mais plus tard, plus tard... »

C'est plus tard pour la vie.

C'est plus tard pour la dignité.

C'est toujours plus tard pour la solidarité.

Les maîtres ne se trompent pas. Notre choix de vie implique un choix de société : celle qui ne veut pas seulement éduquer utile, penser

utile, armer les enfants pour l'avenir, gérer efficace, aller vite, produire plus. Une société où la pensée, la poésie, la philosophie, la rêverie

ne sont pas considérées comme hors programme. Où la notion de gratuité du temps, de l'échange sont à nouveau une évidence.

Nous sommes ceux qui rappelons une chose très simple à la société :

nous ne savons pas pourquoi nous nous levons le matin,

pourquoi nous aimons,

pourquoi... nous vivons.

Attention, ils nous désignent comme des surnuméraires, et pour beaucoup de gens, tomber sous cette désignation-là, revient aujourd'hui

à une condamnation grave : chômage, arrêt de soins, fin de droits, expulsion, isolement, mort. Alors, plutôt que d'essayer de nier, nous

disons, oui nous sommes des surnuméraires, mais seulement dans VOTRE modèle de société et même si votre modèle est aujourd'hui

dominant, la vie, elle, continue, à travers la création, la solidarité, la pensée, la résistance.

Soit nous désirons à vide et de façon velléitaire un « autre monde »,

et nous subissons la voie de l'utilitarisme.

Soit nous assumons ce monde qui est le nôtre aujourd'hui,

ici et maintenant,

celui où le corps,

des corps,

nos corps commencent à se mettre en mouvement.

RDV ce jeudi 26 mai à 18h

POUR UNE ASSEMBLÉE DE LUTTE

postiers, cheminots, chômeurs, précaires, intermittents, enseignants, travailleurs sociaux...

pour imaginer des suites, ensemble, dans le mouvement contre la loi «travaille !» et son monde

à la Bourse du travail, m° Répulique

Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France / www.cip-idf.org / https://fr-fr.facebook.com/CipIdf / Twitter : @CIPIDF

Pour ne pas se laisser faire, partager infos et expériences, agir collectivement, le LUNDI, de 15h à 18h, des PERMANENCES ont lieu

au Café de la Commune Libre d'Aligre, 3 rue d'Aligre Paris, 12ème. Tel : 01 40 34 59 74