mardi 10 mai 2016 à 21h
Veillée contre le
coup d'État juridique-médiatique-financier au Brésil
https://paris.demosphere.net/rv/47463
Le MD18 (http://www.md18.org/) organise le mardi 10 mai à la place de la République, à partir de 21h,
une Veillée contre le coup d'État juridique-médiatique-financier qui est en train de se jouer actuellement au Brésil.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/47463
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 9 mai 13h
Manifeste - Mouvement Démocratique du 18 Mars
Un coup d'état s'organise au Brésil et si jamais il a lieu, il y aura des répercussions dans le monde entier. Au nom de la démocratie, nous ne pouvons pas l'admettre. Nous sommes réunis en harmonie avec les grandes manifestations qui ont eu lieu le 18 mars 2016 (heureuse coïncidence du 145e anniversaire de la commune de Paris!) pour défendre la légitimité de la démocratie de notre pays.
Nous sommes mus par l'urgence de relayer une véritable information et non pas une intox sur la réelle situation dans laquelle se trouve le Brésil, en dénonçant en particulier la partialité invraisemblable de grands médias brésiliens. Nous souhaitons proposer un regard différent avec le recul d'observateur actif qui nous impose la distance géographique.
Ainsi, nous souhaitons porter témoignage que la tentative de coup d'état contre la présidente Dilma Rousseff fait partie d'une stratégie d'une politique économique internationale, qui met en danger les droits élémentaires du peuple brésilien ainsi que toutes les démocraties.
En effet, l'accroissement des inégalités autour de la planète et des crises économiques ne sont que la tentative désespérée d'un système capitaliste acculé et en stade terminal.
Il est urgent de comprendre que de grands intérêts économiques internationaux se profilent derrière l'opération fort bien montée de désarticulation de la démocratie brésilienne. Ces personnes utilisent une stratégie de destruction de la réputation (et de la valeur en bourse) de la Petrobras, visant sans doute à sa privatisation totale, ceci après la découverte des gisements prometteurs du "pré-sal" (couche de roque constituée de sel pétrifié sous la croute terrestre) et dans un contexte historique de baisse du prix du pétrole.
Il est urgent de comprendre que le grand monopole des médias du Brésil va à l'encontre de toute pratique démocratique et agit uniquement dans son propre intérêt. Ceci dans le but de renverser un gouvernement démocratiquement élu. Alors, on diffuse de faux chiffres, des sondages truqués incitant ainsi un climat de crise.
Comme meneurs de cette croisade malhonnête utilisant comme d'habitude le thème de la corruption politique , thème de prédilection pour faire advenir des dictatures fort souhaitées par l'impérialisme, on trouve des médias tels que Globo, Veja , Folha de S. Paulo, Epoca et Estado de São Paulo aux côtés d'organisations patronales telles que la Fédération des industries de l'État de São Paulo et l'Ordre des avocats du Brésil, entités qui, il faut le rappeler, ont soutenu le coup d'Etat civico-militaire de 1964 et se sont astronomiquement enrichis depuis.
Cela n'est certainement pas un hasard si le groupe Globo a vu son réseau de télévision croître de façon exponentielle tout au long de la dictature. Aujourd'hui, la chaîne de télé Globo contrôle environ 80 % du budget publicitaire dans le secteur, atteint 95 % du territoire national et est regardée par 70 % de la population brésilienne. Dans aucun autre pays démocratique, il n'existe une telle concentration absolue du pouvoir médiatique dans les mains d'un seul groupe privé.
ll est fondamental maintenant d'unir nos voix à celles qui dénoncent ce stratagème depuis longtemps au Brésil et qui ne sont pas entendus à l'étranger. Il est temps aussi de clamer au monde que la justice brésilienne est sous influence politique et se permet même de ne pas respecter la Constitution! L'opération Lava- jato est menée par un juge qui nourrit, de notoriété publique, une sympathie claire pour le plus grand parti d'opposition. Ce parti cumule aussi le plus grand nombre de dossiers de corruption. Le 4 mars 2016 à 6h du matin on voit débarquer dans la résidence de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva 300 policiers alors qu'il ne s'était jamais refusé de prêter concours aux investigations de la justice. Il est exemplaire aussi de remarquer que la presse complice était déjà postée sur place avec tout le matériel et la logistique que cela implique pour filmer cette prise d'otage provocant ainsi un évènement médiatique où il avait un non évènement. Le 16 mars le juge Moro a rendu public une conversation confidentielle entre Lula et la Présidente de la République obtenue de façon scandaleusement illégale. Par la suite cette conversation a été découpée et présentée au journal de 20h rendant suspect un entretien banal.
Si le système judiciaire brésilien s'avère impuissant à punir de tels actes, il est urgent qu'ils soient portés devant La Cour Internationale de Justice (CIJ).
Nous devons signaler que la destitution parlementaire (impeachment), anticonstitutionnelle dans ce cas, de Dilma Roussef est menée par un parlementaire qui est lui-même mis en examen dans une vaste affaire de corruption. Que 36 des députés qui composent la commission parlementaire de l'impeachment sont impliqués dans ce même scandale (Petrobras) sur lequel la Police Fédérale du Brésil enquête dans le cadre de l'opération Lava Jato, opération de persécution politique pure et simplement.
Or le gouvernement Dilma est le premier à avoir mis à l'ordre du jour le combat contre la corruption. Ceci c'est sans doute ce qui explique l'agressivité particulière de certains hommes politiques envers ce gouvernement. Ces parlementaires sont notoirement corrompus cherchant ainsi à faire diversion.
Il est urgent de comprendre que l'opposition de droite soutient en sous-main des groupes d'activistes ouvertement fascistes et encourage l'instauration d'un climat de haine dans un pays connu internationalement par son ouverture d'esprit.
Cette chute d'un gouvernement démocratiquement élu et dont la Présidente de la République n'a commis aucun délit présenterait tous les caractéristiques d'un coup d'état froid. Cette fois ci nous ne resterons pas spectateurs et nous résisterons au nom de la démocratie. Cela afin de faire vaincre la démocratie brésilienne quel que soit le gouvernement ou parti politique.
Nous nous engageons à rester mobilisés et vigilants pour exiger de la présidente Dilma Roussef l'accomplissement du programme véritablement progressiste sur lequel elle s'est fait élire. Enfin nous sommes convaincus que le Brésil ne pourrait pas honorer sa place de grand pays parmi les autres nations si la démocratie y est ouvertement bafouée.
Ainsi c'est avec conviction et la tendresse qui nous inspire notre pays que le Mouvement Démocratique du 18 Mars dit au monde « Il n'y aura pas de coup d'état ! ».