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samedi 21 mai 2016 à 18h

Il y a 50 ans en Chine, la Révolution Culturelle :

une révolution dans la révolution

La Révolution Culturelle est présentée en Europe par les médias bourgeois comme une énorme guerre civile, faisant des millions de morts, étant le sinistre théâtre d'une guerre de chefs pour le pouvoir.
Alors, pourquoi donc 50 ans après une organisation maoïste de France souhaite t'elle en re-parler ?

La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (GRCP) est un épisode révolutionnaire court mais décisif de la révolution chinoise entre 1966 et 1969. Elle pose les questions concrète du succès et des erreurs de la Révolution. Car il ne « suffit » pas de faire tomber des dirigeants corrompus pour transformer en profondeur une société. Chasser un tsar, couper la tête d'un roi, enfermer des dictateurs ne suffit pas à supprimer l'existence collective de la classe exploiteuse.

Le but de la Révolution Culturelle ?

Initiée en mai 1966 par Mao autour du mot d'ordre « feu sur le quartier général », c'était de faire « une révolution dans la révolution » pour combattre la restauration du capitalisme qui était à l'oeuvre dans la société chinoise jusqu'au cœur du Parti.

L'objectif initial aura finalement échoué et la Chine deviendra ce qu'elle est aujourd'hui : une puissance impérialiste montante dirigée par une clique de bourgeois réactionnaires. Néanmoins, la Révolution Culturelle constitue une expérience révolutionnaire essentielle et sa portée politique reste immense.

  • Changer les formes de propriété n'est pas suffisant. Si l'expropriation des entreprises est une des conditions de la transformation sociale, elle n'est pas suffisante. Elle ne touche pas à la propriété réelle des moyens de productions qui peuvent rester la propriété collective d'une classe exploiteuse, comme dans l'URSS des années 30 à 80. Cela nous distingue des trotskistes qui considéraient encore il y a peu, que l'URSS était un état ouvrier (bien que dégénéré) parce que la propriété y était étatique.
  • La lutte de classe se poursuit après la révolution. Le socialisme est une société de transition : le passe au communisme n'est pas linéaire et sans heurts. La conception maoïste rompt donc avec les visions idéalistes du processus révolutionnaire après la prise du pouvoir. Celle qui croit tout régler par la clairvoyance du Parti (conception stalinienne), comme celle qui croit que tout le sera par la démocratie ouvrière (conception trotskiste). Les contradictions du socialisme ne sont pas dues à des déviations ou manque de démocratie, mais de la nature même de cette société où existent encore des classes, parce que les rapports sociaux n'ont pas été transformés totalement.
  • Le Parti ne doit pas craindre l'expression des contradictions en son sein et dans la société. L'expression des contradictions dans le Parti, comme dans la société est inévitable. Les maoïstes chinois récusent la conception monolitique du Parti. Mais ils affirment aussi que le débat d'opinion et la démocratie ne sont pas suffisants pour surmonter les contradictions. Il faut les nourrir des bilans et des enquêtes qui seuls départagent entre le vrai et le faux. Dans la société, la contradiction est l'expression de l'existence de classes et d'un État qui sont les bases potentielles d'un nouveau système d'exploitation. Les maoïstes après la Révolution Culturelle ont affirmé que les travailleurs devaient se défendre contre leur État. Ils ont souligné la nécessité de l'expression publique de la critique, de s'organiser dans des syndicats et de se défendre par la grève. Ils ont fixé poru tâche aux ouvriers de s'approprier le savoir des cadres, pour pouvoir diriger la société et abolir la division du travail.

Plutôt qu'à une commémoration, nous vous invitons à une conférence débat. Cela sera l'occasion de présenter plus précisément ce moment historique mais aussi d'en tirer les leçons pour aujourd'hui, car comment se désintéresser de cet épisode révolutionnaire qui a mis en branle des millions de personnes quand on veut soit même faire la Révolution ?

Samedi 21 mai - 18h - Paris

Conférence-débat avec Hongsheng Jiang, professeur à l'université de Pékin et auteur de « La Commune de Shanghai et la Commune de Paris » (Editions la Fabrique)

Au local de l'ACTIT (Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie) - 54 rue d'Hauteville - Métro Chateau d'eau ou Bonne Nouvelle

« Février 1967, la Révolution culturelle est à son point d'incandescence. Shanghai bouillonne. Un groupe d'ouvriers et d'étudiants rebelles, d'abord minoritaire mais bien décidé, va réussir l'impossible : se débarrasser du vieux parti communiste local et de la municipalité somnolente, et prendre le pouvoir dans la ville. Se réclamant explicitement de la Commune de Paris, ils créent un organisme nouveau, la Commune de Shanghai. Les ouvriers et les étudiants sont maîtres de la plus grande ville industrielle de Chine. » (extraits de la quatrième de couverture).

Hongsheng Jiang retrace au jour le jour dans ce livre extrait de sa thèse un des épisodes important de la Révolution Culturelle : la Commune de Shanghai. Il est trop jeune pour avoir vécu la Révolution Culturelle et il a reçu un enseignement entièrement tourné vers la haine de Mao et de la Révolution Culturelle. La réalité de la Chine capitaliste d'aujourd'hui, avec les conditions de vie misérables, le conduit à mener des recherches dans le cadre de sa thèse universitaire. Il a rencontré de grandes difficultés : les protagonistes ont été exécutés ou sont morts en prison, les documents ont été détruits ou mis sous clef, le régime réprime encore toute volonté de recherche sur le sujet... Son propos est d'autant plus intéressant qu'il est celui d'un jeune intellectuel chinois, inscrit dans la réalité de son pays. Du travail fouillé de Hongsheng Jiang résulte un livre qui réévalue sans compromis la Révolution Culturelle et ses acquis pour aujourd'hui loin de la propagande habituelle.

Evenement Facebook : https://www.facebook.com/events/1593814960946375/

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/47185
Source : http://www.vp-partisan.org/article1611.html
Source : message reçu le 30 avril 13h