mercredi 13 avril 2016 à 17h
Assemblée générale francilienne des
précaires de l'ESR - enseignement supérieur et recherche
https://paris.demosphere.net/rv/46362
Dans le cadre de la mobilisation des enseignant·e·s-chercheur·e·s et chercheur·e·s précaires de l'ESR, nous appelons à une Assemblée Générale Francilienne le 13 avril, à 17h, devant l'entrée principale de la BNF.
Ce 31 mars, le mouvement contre la loi travail a une nouvelle fois pris de l'ampleur en réunissant plus d'1,2 millions de manifestant.e.s. Après plusieurs semaines de mobilisation des lycéen.ne.s, étudiant.e.s et salarié.e.s dans toute la France, la colère s'organise et ouvre de nouvelles perspectives.
Autour de ce projet de loi s'est cristallisé un ras-le-bol général contre la précarité et contre le fait que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader.
Nous, enseignant.e.s-chercheur.e.s et/ou chercheur.e.s non-titulaires de l'ESR, (docteur.e.s sans postes, doctorant.e.s sans financement, vacataires, contractuel.le.s, ATER...), comme d'autres, connaissons bien cette précarité. Caractère dérogatoire des vacations qui privent d'un certain nombre de droits sociaux, vacations payées des mois plus tard, aberration de devoir payer notre propre employeur pour pouvoir travailler à travers les frais d'inscription, délais d'attente ubuesques des allocations chômage, décalage de l'entrée en vigueur des contrats doctoraux et d'ATER par rapport au début des enseignements entraînant un décalage d'un à plusieurs mois du versement du premier salaire, conditions matérielles et psychologiques de travail dégradées, suppression d'un mois de salaire pour les contractuel.le.s enchaînant sur un poste d'ATER, contrats antidatés, situations de travail gratuit, annulation à la dernière minute de vacations attribué.e.s à des doctorant.e.s qui n'ont pas d'autres moyens de financement, dépassement des heures de service sans rémunération complémentaire, pressions et pratiques de censure, etc. Bref, autant de situations qui feraient l'objet de condamnations pénales et/ou prud'homales en-dehors du secteur public.
Réuni.e.s en AGs ou en collectifs, nous nous mobilisons depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour l'amélioration de nos conditions de travail, immédiatement et à long terme, dans de nombreuses institutions (Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon 2, Nord, Paris 1, Paris 8, Poitiers, Science Po Paris, Strasbourg, Toulouse…). Ces dernières semaines, nous nous sommes impliqué.e.s de diverses manières dans le mouvement contre la loi travail. Nous sommes déjà le futur que nous prépare la loi El Khomri. Ces situations de précarité, que la loi travail en tant qu'offensive idéologique majeure va renforcer pour l'ensemble des travailleur.e.s, du public comme du privé, ne sont pas acceptables.
Nous, précaires de l'ESR, nous nous engageons dès ces prochains jours à :
- amplifier les mobilisations locales, sectorielles des précaires de l'ESR, en les articulant avec la mobilisation contre la loi travail,
- affirmer notre solidarité avec les étudiant.e.s grévistes et parfois réprimé.e.s,
- nous mobiliser contre le projet de loi travail et pour conquérir de nouveaux droits pour les enseignant.e.s/chercheur.e.s précaires de l'ESR et d'ailleurs, et faire respecter ceux existants.
Nous avons passé du temps à partager nos expériences de travail précaire, à échanger sur nos conditions de travail dégradées. Il s'est vite imposé qu'il nous fallait à tout prix éviter l'isolement et la gestion individuelle de ces conditions de travail inacceptables ! Nous avons pour certain.e.s construit collectivement des revendications, et il reste difficile de les porter localement, pris.e.s dans les logiques d'individualisation, d'atomisation, de domination et de concurrence propres à notre situation de travail.
Nous décidons alors de tout mettre en œuvre pour nous organiser collectivement et à l'échelle nationale, affirmant ainsi, malgré des réalités locales diverses, notre unité et notre solidarité.
C'est pourquoi nous appelons l'ensemble des non-titulaires de l'ESR :
- à se constituer en collectifs locaux et/ou en assemblée générale pour discuter de la mobilisation en cours et de nos conditions de travail,
- à construire des solidarités locales et nationales avec nos collègues BIATSS et enseignant.e.schercheur.e.s/chercheur.e.s titulaires ainsi qu'avec les étudiant.e.s, participant ainsi à visibiliser nos situations de travail,
- à discuter de l'organisation d'une première rencontre nationale des non-titulaires de l'ESR mobilisé.e.s,
- à rejoindre et diffuser cet appel, à prendre contact avec nous.
La précarité affecte nos vies. Elle est aussi au-delà des réalités individuelles un mode de gestion dramatique des institutions : la précarité est aujourd'hui une base forte de l'organisation du travail dans l'ESR qui attaque et transforme les conditions de recherche, d'étude, de travail et d'emploi.
Dès aujourd'hui, nous appelons à une première journée d'action nationale des enseignant.e.schercheur.e.s et chercheur.e.s précaires de l'ESR le mercredi 13 avril selon des formes d'actions à décider localement : semaine sans précaires, rassemblements, actions, assemblées générales, débats… il nous faut sortir des routines et des clivages habituels, investir d'autres espaces pour parler et nous écouter.
Cette journée sera le point de départ de ce qui devra être une nouvelle étape dans la mobilisation des non-titulaires de l'ESR, s'appuyant sur les expériences passées de mobilisations et des organisations syndicales et professionnelles.
Premiers signataires (liste mise à jour sur precairesesr.fr) :
Assemblée Générale des précaires de l'ESR de Paris 8 et institutions rattachées, Collectif des enseignant.e.s/chercheur.e.s précaires d'Aix-Marseille, Assemblée Générale des doctorant.e.s de Paris 1, Collectif des précaires de Toulouse Le Mirail, Collectif PAPERA (Pour l'Abolition de la Précarité dans l'Enseignement Supérieur, la Recherche et Ailleurs), Assemblée Générale des doctorant.e.s et enseignant.e.s précaires de Sciences Po Paris, Collectif de précaires de l'Université de Versailles SaintQuentin-en-Yvelines, UFR de philosophie de l'Université de Strasbourg, Collectif contre la précarité de l'EHESS, Le collectif des doctorants de Paris-Sorbonne, Collectif des doctorants et précaires d'Amiens, Collectif des précaires de l'INED …
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/46362
Source : http://precairesesr.fr/2016/04/08/appel-a-une...
Précaires de la recherche : nous aussi, #OnVautMieuxQueÇa !
Nous appelons enfin l'ensemble des non-titulaires de Paris 8 à faire grève et à nous rejoindre en tant que et des institutions rattachées lors de notre prochaine
- 6 avril à 15h - AG des non-titulaires de Paris 8 - rdv dans le hall d'entrée
- 13 avril - journée d'action nationale des non titulaires de l'ESR
Nous, chercheur.e.s et enseignant.e.s chercheur.e.s précaires de l'Université Paris 8 et institutions rattachées, réunis en Assemblée Générale le 30 mars 2016, adoptons la motion qui suit.
Depuis plusieurs semaines, un mouvement social prend de l'ampleur dans notre pays contre la loi travail. Atomisé.e.s, individualisé.e.s, se retrouvent ainsi des milliers de précaires, de jeunes, de sans-emplois qui, de par l'organisation de leur travail ou de par leurs (absences de) pratiques politiques antérieures, n'avaient jamais trouvé ensemble le chemin de la rue. Plus que la loi elle-même, c'est à un mouvement de remise en cause du rapport libéral au travail auquel nous avons à faire, dans ses formes comme dans ses revendications. Nous, doctorant.e.s, docteur.e.s, vacataires, contractuel.le.s, Attaché.e.s Temporaires d'Enseignement et de Recherche (ATER), bref, non titulaires et précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR), nous nous engageons aujourd'hui à travers cette motion à nous associer au mouvement en cours.
En tant que enseignant.e.s/chercheur.e.s précaires, nous connaissons très bien cette organisation libérale du travail qui conduit à la légitimation des entraves au droit du travail sous prétexte d'une situation soi-disant provisoire et de l'argument du « moindre mal ».
Malgré le fait que nous représentons près de la moitié du « vivier » des travailleurs/euses de l'ESR, que nous animons de nombreuses manifestations scientifiques, publions et enseignons au même titre que les titulaires, nous sommes relégués à des statuts précaires qui nous soumettent à l'invisibilité et entravent la qualité de notre travail au détriment des étudiant.e.s et de la production scientifique. Nous réclamons notre reconnaissance en tant que chercheur.e.s à part entière tandis que le nouveau projet de réforme de la recherche doctorale le remet en cause. Au-delà de nos conditions de travail, c'est également de respect et de dignité dont il est question, de l'avenir d'un enseignement et d'une recherche mal en point.
La loi travail, en s'attaquant aux conditions de travail de celles et ceux qui dépendent du droit privé, comme certain.e.s d'entre nous, mais surtout en tant qu'offensive idéologique majeure, ne fera que renforcer ces situations. En rendant acceptable la non majoration des heures supplémentaires, en faisant primer les besoins de l'employeur sur ceux des salarié.e.s, en remettant en cause la possibilité de négociations collectives et nationales (pas de convention collective dans l'ESR !), ce sont autant d'attaques idéologiques qui s'apprêtent à être gravées dans le marbre. Fondamentalement, en inversant la hiérarchie des normes qui fait primer les « besoins de l'entreprise » sur les « libertés fondamentales des salarié.e.s », c'est cet argument de la dévotion à l'entreprise que nous connaissons bien, au détriment de nos droits, qui s'inscrirait durablement dans les textes de lois. Ainsi, si la loi travail n'est pas retirée, l'ensemble du monde du travail subira un rapport de force extrêmement négatif, une soumission des salarié.e.s qui n'est pas acceptable.
Nous, chercheur.e.s et enseignant.e.s chercheur.e.s précaires exigeons ...
1. Avant tout, le gouvernement doit retirer dès maintenant la loi travail, qui cristallise aujourd'hui le mécontentement contre l'avenir de précarité qui nous est promis, renverse la hiérarchie des normes et empêche ainsi la conquête de tout nouvel acquis social en nous contraignant à la soumission aux besoins l'entreprise (y compris l'université-entreprise-publique).
2. Le respect de nos droits de travailleur.se.s, enfin ! Immédiatement, il s'agit de faire respecter nos droits fondamentaux. Nous exigeons la mensualisation des salaires des vacataires, le paiement des vacations au titre de cours magistraux comme c'est le cas actuellement pour nos collègues titulaires et ne plus subir de temps d'attente pour le paiement des premiers salaires. Il est également urgent de mettre en place l'exonération des frais d'inscription pour tou.te.s les doctorant.e.s, qui, financé.e.s ou non, publient et produisent de la recherche au même titre que l'ensemble de leurs collègues, voire enseignent, et sont donc dans la situation aberrante de devoir payer leur propre employeur.
3. Rapidement nous souhaitons discuter de l'accès à de nouveaux droits, pour certains reconnus pour le reste du monde du travail (le secteur privé en l'occurrence). Loin de la représentation commune d'une « université publique » à l'abri du « marché libéral privé », nous exigeons les mêmes droits accordés à tous travailleurs précaires du secteur privé : le versement de la prime de précarité en fin de cdd, un droit au chômage et au RSA pour tou.te.s quel que soit le statut d'embauche, l'augmentation de l'heure de rémunération de la vacation à un niveau convenable pour vivre, la transparence sur les ouvertures de postes afin de combattre les logiques d'entre-soi (ATER, CR, MCF...), et encore l'application de la loi Sauvadet sur les CDIsations après 6 ans de contrats précaires dans le secteur public de l'ESR (quel que soit l'EPST recruteur), droits qui nous sont constamment refusés et reconduisent l'accumulation sans fin de contrats précaires et sous-payés. La liste de ces revendications non exhaustives fait rapidement apparaitre à n'importe quel lecteur.trice sérieux l'aberration de nos situations, en recul total par rapport aux droits normaux et légitimes des salarié.e.s. Il est temps d'en finir avec ces situations.
4. Un statut pour les non titulaires de l'ESR. Ensuite, nous pensons qu'il faut débattre dès maintenant de la perspective d'une unification du statut des non titulaires, sous des formes à définir ensemble, avec une revalorisation salariale cohérente avec nos niveaux d'études et permettant de vivre dignement. Cela permettra la fin des statuts précaires,, et la reconnaissance de notre travail au sein de l'université et de la recherche. Bref, il s'agit de cesser d'être considéré.e.s comme les « petites mains » de l'ESR alors que nous sommes des travailleur.se.s à part entière.
5. Renouer avec un projet émancipateur pour les travailleur.se.s et l'ESR. Enfin, nous souhaitons remettre au cœur du débat des revendications qui concernent aussi bien le droit du travail en général que l'avenir de l'ESR en tant que service public. Nous voulons ainsi reposer la question de la gratuité de l'entrée à l'université pour tou.te.s, des créations de postes et une rémunération digne pour tou.te.s les doctorant.e.s pour lutter contre le chômage, des conditions de travail permettant des enseignements etde la recherche de bonne qualité, du droit du travail en général.
Afin de faire retirer ce projet de loi (anti)Travail et conquérir de nouveaux droits pour les non-titulaires de l'ESR, faire reculer globalement la précarité, nous nous organiserons dès ces prochaines semaines afin de :
- construire un collectif des non-titulaires de notre Université et des institutions de recherche associées, qui soit en capacité de se pérenniser, afin de mettre en place l'amélioration immédiate de nos conditions de travail. Rapidement, nous souhaitons mettre en place des campagnes locales et nationales d'action et d'information dans ce sens. Nous nous organiserons afin que les non-titulaires ne soient pas pénalisés par la grève, de manière salariale (notamment pour les vacataires) ou lors de l'inscription dans l'année de thèse suivante (non remise des plans et pages demandées à la rentrée prochaine).
- construire des rencontres et actions nationales, en solidarité avec les nombreuses universités et institutions de recherches mobilisées actuellement ou ces dernières années sur des questions similaires aux nôtres. Nous proposons dès maintenant la perspective de construire un réseau national des non-titulaires de l'ESR afin d'articuler les luttes locales et les possibilités de victoires nationales, sortir de l'isolement et mettre en place des solidarités concrètes. Nous appelons comme l'ont fait paris 1 et Aix Marseille à une mobilisation nationale le 13 avril
- participer pleinement à la grève contre la Loi Travail, en tant que travailleur.e.s et étudiant.e.s pour celles et ceux d'entre nous qui le sont, avec les étudiant.e.s, nos collègues BIATS et titulaires.
- faire tout notre possible afin que les étudiant.e.s grévistes ne soient effectivement pas pénalisé.e.s et développer des pratiques de grèves qui s'appuient sur nos travaux de recherche, afin de participer à la construction d'action d'université alternative.
Nous appelons enfin l'ensemble des non-titulaires de Paris 8 à faire grève et à nous rejoindre en tant que collectif des non-titulaires de Paris 8 et des institutions rattachées lors de notre prochaine AG le 6 avril 2016 (15h, rdv dans le hall d'entrée) et de la journée d'action nationale des non titulaires de l'ESR du 13 avril. Nous invitons également nos collègues de toute la France à se saisir de cet appel selon leurs réalités locales et à prendre contact avec nous à l'adresse cont act@prec airesesr .fr
C'est maintenant ou jamais !
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 1 avril 14h
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 8 avril 19h
Soutien de l'Association Française de Sociologie
« L'Association française de sociologie est depuis longtemps mobilisée sur les questions de précarité dans l'enseignement supérieur et la recherche qu'elle dénonce et combat chaque fois qu'elle le peut. Elle soutient donc les mobilisations visant à améliorer les conditions de travail des non-titulaires - quel que soit leur statut - et est solidaire des luttes pour une meilleure reconnaissance de leur contribution indispensable aux institutions universitaires et scientifiques.
C'est pourquoi nous invitons tous les collègues à participer à la Journée de lutte contre la précarité dans l'enseignement supérieur et la recherche qui aura lieu mercredi 13 avril partout en France. »
Soutien SUD-Recherche EPST
« Notre syndicat relaie l'appel à mobilisation des précaires de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) ce MERCREDI 13 avril 2016. Cette initiative s'inscrit dans la lutte menée contre le projet de LOI TRAVAIL qui va encore accentuer la précarité…
Cet appel fait écho à la motion d'actualité ACTION du récent congrès de notre syndicat. L'occasion de rappeler nos exigences sur ce dossier qui concerne toutes les populations « contractuelles » : personnels techniques et administratifs, ingénieurs, chercheur/es et assimilés, doctorant/es… »