samedi 9 avril 2016 à 18h15
Projection débat « The Yes Men Are Revolting »
https://paris.demosphere.net/rv/46352
Séance unique et gratuite le samedi 9 avril à 18h15 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône
dans le cadre du FIFE, Festival International du Film d'Environnement organisé par le Conseil Régional Ile de France en présence de l'incroyable et génialissime activiste américain des Yes Men Mike Bonnano
The Yes Men Are Revolting
Documentaire de Laura Nix, Andy Bilchbaum Et Mike Bonnano - USA 2014 1h32mn VOSTF
Youhou ! Réjouissons nous, les Yes Men sont de retour ! De ce côté ci de l'Atlantique, ça fait un bout de temps que l'on n'avait pas entendu parler de ces activistes réjouissants, rois du canular militant, champions hors catégorie dans l'art d'emmerder les grands groupes et les institutions économiques internationales. Ce nouveau film réalisé par et pour les Yes Men vient à point nommé rappeler aux jeunots, ignares ou oublieux la carrière de ce duo culte et de choc et nous fait partager ses exploits (mais aussi ses ratages) sur les cinq dernières années, principalement autour de la question préoccupante du réchauffement climatique.
The Yes Men are revolting revient donc avec une certaine nostalgie (désormais Andy a la tempe grise, Mike de son côté a perdu quelques cheveux et gagné quelques enfants) sur les jeunes années des Yes Men, quand les deux lascars étaient deux informaticiens surdoués qui commencèrent leur carrière dans un collectif d'artistes célèbre entre autres pour avoir détourné 300 poupées Barbie ou GI Joe en échangeant leurs voix préenregistrées, moquant ainsi les stéréotypes de genre. Mais Andy et Mike se firent surtout connaître avec l'invention de faux sites d'institutions comme l'OMC, grâce à quoi ils purent se faire inviter officiellement en tant que représentants de l'organisation à des conférences à travers le monde - pour y déverser, parlant au nom de la très respectable institution, des propos tout à fait édifiants : ils iront présenter en Finlande un costume de loisir de managers permettant de surveiller à distance les ouvriers délocalisés, émettant l'idée que pour le capitalisme la délocalisation est plus efficace que l'esclavage. Ils iront plus loin en présentant avec McDonald un projet commun de recyclage des excréments pour les restaurants des pays du Sud, et annonceront même officiellement la fin de l'OMC. Parfois leur canular déstabilise complètement les groupes visés, comme quand ils se font passer pour des représentants de Dow Chemicals, l'énorme compagnie responsable de la catastrophe de Bhopal, et qu'ils reconnaissent la responsabilité de la firme devant la presse, promettant des dédommagements aux victimes plusieurs dizaines d'années après. Obligeant Dow Chemicals, à sa grande honte, à se dédire, et faisant ainsi chuter l'action.
On retrouve ici les Yes Men quelques années plus tard, engagés principalement autour de la question du changement climatique. On les voit face aux bâtiments de l'ONU, équipés de pseudo-bulles de survie amphibies qui les font ressembler à des poux géants, destinées à parer à la montée des eaux… Ils n'ont pas perdu leurs bonnes vieilles habitudes du déguisement et de la substitution d'identité : à la Conférence pour le Climat de Copenhague, ils vont se faire passer pour le représentant de la Chambre de Commerce américaine et expliquer l'engagement définitif du pays pour les énergies renouvelables, ou organiser une fausse conférence vidéo de représentants canadiens (le Canada étant un des pays les plus soumis aux lobbys pétroliers) annonçant la conversion écologique du pays. Le piège fonctionnera et ses déclarations seront reprises par plusieurs médias, entraînant un séisme au Canada.
Le réjouissant The Yes Men are revolting montre que, malgré les années, l'activisme jubilatoire, le sabotage non violent sont toujours aussi réjouissants et efficaces pour bousculer les puissants. Et même si le cours du monde n'en est pas changé, peut être que grâce aux Yes Men, il va un petit peu moins vite à sa perte. Et ça redonne la pêche…
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/46352
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...