thème : travail
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samedi 16 avril 2016 à 10h30

Montée au mur des fédérés

Commémoration de l'internationalisme

145e anniversaires de la Commune de Paris

Attention: le rv est à l'entrée principale à 10h30 (et non pas 10h mur des fédérés).

Le syndicat unifié du Bâtiment commémorera l'internationalisme dans la commune de Paris le 16 avril à 10h30 à l'entée principale du Cimetière du Père Lachaise .

« A moins de vouloir tout ramener à un Etat centralisateur et autoritaire qui nommerait les directeurs d'usine, de manufactures, lesquels nommeraient à leur tour les sous-directeurs, contremaîtres, etc., et arriver ainsi à une organisation hiérarchique de haut en bas du travail, dans lequel le travailleur ne serait plus qu'un engrenage inconscient, sans liberté ni initiative, à moins de cela nous sommes forcés d'admettre que les travailleurs eux-mêmes doivent avoir la libre disposition, la possession de leur travail. »

Eugène Varlin

Commemorer le « Parti du travail ».

Il y a deux habitudes commémoratives concernant La Commune de Paris. Celle de son premier jour (18 mars), ou plus généralement de son dernier (28 mai).

Le 18 mars fut certainement un jour de grande espérance pour ceux qui le vécurent intensément, mais à cette date la Commune n'avait encore, socialement rien fait. Et si la Semaine sanglante, fut en tout points, un moment de grande tristesse pour la classe ouvrière, elle fut la preuve, comme pour toutes les révolutions qui échouent, de l'incapacité militaire et politique de ses acteurs.

Toute aussi hétéroclite que la composition de l'assemblée communarde, qui vit en son sein s'opposer républicains de toutes nuances, socialistes sur le chemin de l'autorité, déjà vieux proudhoniens et collectivistes internationalistes, les rendez-vous commémoratifs ratissent larges. Syndicalistes-révolutionnaires, qu'avons-nous à partager, avec des socialos se prétendant de gôche, avec des Mélenchonnistes, avec les mandataires-liquidateurs de feu le PCF, avec d'opportunos-lambertistes, et autres curés rouges de sectes tout au plus affinitaires, ou encore avec des apparatchiks syndicaux toujours prêts à vendre la classe ouvrière pour une part de l'assiette au beurre ? Et pour commémorer quoi ?

Le « Décret de convocation des chambre syndicales ouvrières ».

Il est une date qu'il nous paraît singulier de retenir, dans la courte et intense vie de la Commune de Paris : celle du 16 avril 1871.

Ce jour dit, l'Assemblée communale adopte, à l'unanimité ou presque (une voix), et sur proposition de la Commission du Travail - Industrie - Echanges : le « Décret de convocation des chambre syndicales ouvrières ».

« La Commune de Paris,

Considérant qu'une quantité d'ateliers ont été abandonnés par ceux qui les dirigeaient afin d'échapper aux obligations civiques et sans tenir compte des intérêts des travailleurs ;

Considérant que par suite de ce lâche abandon, de nombreux travaux essentiels à la vie communale se trouvent interrompus, l'existence des travailleurs compromise

Decrete

Les chambres syndicales ouvrières sont convoquées à l'effet d'instituer une commission d'enquête ayant pour but :

  • De dresser une statistique des ateliers abandonnés, ainsi qu'un inventaire de l'état dans lesquels ils se trouvent et des instruments de travail qu'ils renferment.
  • De présenter un rapport établissant les conditions pratiques de la prompte mise en exploitation de ces ateliers non plus par les déserteurs qui les ont abandonnés mais par l'association coopérative des ouvriers qui y étaient employés.
  • D'élaborer un projet de constitution de ces sociétés coopératives ouvrières.
  • De constituer un jury arbitral qui devra statuer au retour desdits patrons, sur les conditions de la cession définitive des ateliers aux sociétés ouvrières et sur la quotité de l'indemnité qu'auront à payer les sociétés aux patrons.

Cette commission d'enquête devra adresser son rapport à la commission communale du Travail et de l'Echange, qui sera tenue de présenter à la Commune, dans le plus bref délai, le projet de décret donnant satisfaction aux intérêts de la Commune et des travailleurs. »

Il y a urgence car, dans le Paris de la Commune, seuls 114 000 des 600 000 ouvriers ont alors encore un travail.

La commission, ouverte à toutes les corporations, syndicats et sociétés de crédit mutuel, rassemble le 18 mai : 42 associations ouvrières de production et 34 chambres syndicales.

Elle démontre que la plupart de marchés public d'intendance ont été signés, à bas prix, avec des entreprises privées au détriment de la main d'œuvre, et reçoit la double mission de réviser les marchés conclus et de donner la préférence, dans les contrats ultérieurs, aux associations ouvrières.

Si, sur la question de l'appropriation des grandes entreprises, le projet de décret Vésinier (4 mai), prévoyait une « réquisition après inventaire et indemnité ultérieure fixée par des experts de tous les grands ateliers des monopoleurs, de leurs outils, machines, matières premières […] Cession provisoire de ces ateliers aux associations ouvrières qui en feront la demande ».Il ne fut ni discuté, et d'autant moins appliqué.

Toutefois, selon Jacques Rougerie, il y a eu une dizaine d'ateliers confisqués, en premier ceux intéressant la défense militaire.

Commemorer l'internationalisme

Le Hongrois Léo Franckel, membre de cette commission, demeure une image emblématique de ce moment révolutionnaire. Comme près de deux mille autres, il fait parti de ces étrangers, restés inconnus ou devenus célèbres, venus grossir les rangs communards.

Parmi eux, les travailleurs immigrés de l'époque (10% des ouvriers parisiens) : Luxembourgeois et Belges, formant une « Légion fédérale belge », prémisse de brigades internationales, que l'Histoire du 20ème siècle retiendra ; les révolutionnaires exilés venus chercher asile dans le pays incarnant les Droits de l'homme, comme ces Polonais et leurs généraux fédérés : Dombrowski et Wroblewski, ou ces Italiens, souvent Garibaldiens.

Et encore des Hongrois, des Suisses, des Roumains, des Espagnols, des Américains, des Allemands, des Hollandais, des Autrichiens, des Danois, des Anglais, des Russes, dont Elisabeth Dmitrieff, cofondatrice de « l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés » ; des Turcs, des Egyptiens, des Haïtiens ; des noirs et des arabes enrôlés dans les colonies pour servir l'armée impériale.

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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/46340
Source : http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article91
Source : message reçu le 1 avril 14h