jeudi 28 avril 2016 à 19h
Débat « Les exploiteurs du changement climatique »
https://paris.demosphere.net/rv/46049
Et si les « décideurs » du capitalisme mondial avaient déjà renoncé à réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Et s'ils invoquaient l'« adaptation » au changement climatique comme nouvelle stratégie de flexibilisation, pour éviter tout changement dans un système économique et social profondément injuste ? Quelles nouvelles formes d'exploitation se cachent derrière les injonctions à la «résilience» ? Un débat à l'occasion du lancement du livre de Romain Felli La Grande Adaptation : Climat, capitalisme et catastrophe (Seuil, 2016).
Avec
- Romain Felli, auteur de La Grande Adaptation : Climat, capitalisme et catastrophe (Univ. de Genève),
- Sara Aguiton, chercheuse en sciences politiques (IFRIS) et
- Anabella Rosemberg, conseillère pour les politiques environnementales et de santé au travail auprès de la Confédération Syndicale Internationale.
Débat animé par Christophe Bonneuil (historien au CNRS et directeur de la collection « Anthropocène »)
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/46049
Source : http://www.maisondesmetallos.org/2016/03/04/l
Source : message reçu le 21 mars 22h
La grande adaptation Climat, capitalisme et catastrophe
Romain Felli
Nous sommes entrés dans l'ère de l'adaptation. Malgré les sommets climatiques et environnementaux, les émissions de gaz à effet de serre augmentent et les écosystèmes se dérèglent, préparant une régression des conditions d'habitation humaine de la Terre. Sans le dire ouvertement, les élites politiques et économiques ont renoncé à toute action sérieuse, c'est-à-dire coûteuse pour les profits privés, visant à réduire ces émissions. La conséquence est claire : si nous ne pouvons plus éviter les changements climatiques, nous devons apprendre à vivre avec eux. L'adaptation aux changements climatiques prend une place de plus en plus importante depuis une quinzaine d'années. Elle risque d'accroître la vulnérabilité des populations à qui elle s'adresse et de renforcer les divisions entre Nord et Sud. Au lieu d'étendre la solidarité et la sécurité sociale, c'est d'abord à une extension des mécanismes de marché que nous assistons. S'organisent ainsi l'adaptation croissante de notre monde aux impératifs de la croissance capitaliste et la gestion de ses conséquences. Mais cette adaptation-là ne va pas sans résistances sociales et écologistes.