vendredi 25 mars 2016 à 13h30
Hommage national à René Vautier
Retour sur le parcours d'un artiste engagé
https://paris.demosphere.net/rv/46047
Vendredi 25 et samedi 26 Mars 2016
René Vautier a toujours mis son art - le cinéma - au service de ses engagements pour la paix, la liberté et le progrès social. Grand cinéaste décédé en début d'année 2015, ses combats sont toujours d'une extrême actualité Le Parti Communiste Français lui rend un hommage national.
Luttes contre le colonialisme et la guerre d'Algérie, les luttes sociales, la paix, contre la censure et pour la liberté d'expression, la défense des immigrés et contre l'extrême droite, son engagement pour sa Bretagne,… : durant ces deux jours, tous ses engagements seront abordés comme autant de jalons de l'histoire du 20ème siècle. A chacune de ces séquences thématiques, des spécialistes du cinéma présenteront les films projetés, dont de nombreux inédits ou films rares. Ces projections seront suivies à chaque fois d'un débat avec la salle, en présence de grands témoins. Autant de manière de mieux le connaître, lui et ses engagements militants et artistiques.
Et en permanence, durant les 2 jours : exposition, tables associatives et de presse, espace librairie, vente de DVD de René Vautier, dédicaces d'auteurs …..
Inscription souhaitée à : international@pcf.fr
Vendredi 25 Mars
A partir de 13h30 - Accueil
14h à 15h45 Les luttes contre le colonialisme
Depuis son premier film René Vautier s'est engagé avec force et passion contre le colonialisme occidental. Il a produit de nombreux documents visant à dénoncer ses horreurs et, en même temps, à donner voix aux peuples opprimés.
Afrique 50. 1950 (17')
Resté interdit plus de 40 ans, ce film de René Vautier est le premier film anticolonialiste français. Il lui a valu 13 inculpations et une condamnation de prison.
De sable et de sang. 2012 (27')
Film de Michel Le Thomas avec René Vautier. Ce film traite de la dure réalité vécue par la majorité des hommes venant des ex-colonies.
Grand témoin : Jean Paul Escoffier, Président de l'AFASPA (Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique). Créée en 1972 au lendemain des indépendances, l'AFASPA a toujours apporté son soutien aux militants africains et aux luttes pour la décolonisation.
15h45 à 16h : Pause
16h à 18h : La Bretagne
René a toujours été attaché à sa Bretagne natale. Là encore, son engagement envers les luttes sociales est constant. Il y crée même en 1970 l'Unité de Production Cinématographique Bretagne (UCPB), un « outil de production d'un cinéma non parisien et utilisé comme une arme », toujours dans le but de « mettre l'image et le son à disposition de celles et ceux à qui les pouvoirs établis le refusent ».
Marée Noire, Colère Rouge. 1978 (54')
A l'occasion du naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978, il dénonce notamment les collusions entre les pouvoirs gouvernementaux, médiatiques et financiers qui amènent à mentir sur les conséquences environnementales de cette catastrophe. Face à cela, la colère des populations et élus locaux montent….
Grand témoin : Piero Rainero, ancien responsable du Mouvement Jeunes Communistes et du PCF dans le Finistère et actuellement conseiller municipal de Quimper. Durant plus de 40ans, ils ont été ensemble de tous les combats en Bretagne.
18h à 19h : Visite commentée de l'exposition réalisée en hommage à René Vautier.
Cette exposition est composée en deux parties : l'une, exposée à la Fête de l'Humanité 2015, explique par ordre chronologique les différentes étapes du parcours militant et artistique de René. L'autre, inédite, vient compléter la première par des photos plus personnelles de moments significatifs de sa vie. En présence de Moira Chappedelaine-Vautier.
19h à 19h30 : Prises de paroles officielles par
Pierre LAURENT, secrétaire national du PCF
Moira CHAPPEDELAINE-VAUTIER, fille de René VAUTIER
19h30 à 22h : Les luttes sociales
Attentif et sensible aux dérives de la société occidentale capitaliste, René Vautier utilise sa caméra pour dénoncer toute injustice sociale. Toute sa vie, il a accompagné le mouvement ouvrier et syndical. Ces deux films en représentent une preuve significative.
La grande lutte des mineurs.1948 (12')
René a participé en tant que cadreur à la réalisation de ce film sous la direction de Louis Daquin. Racontant la lutte des mineurs en novembre et décembre 1948, il fut interdit par la censure et ne fut diffusé que dans les ciné-clubs et réseaux de la CGT et du PCF.
Quand les femmes ont pris la colère. 1977 (67')
Ce documentaire de René, coréalisé avec sa femme Soazig Chappedelaine, raconte la lutte ouvrière pour des revendications salariales, dans l'usine Tréfimétaux, à Couëron dans la banlieue de Nantes en 1975.
Grand témoin : David Chaurand, directeur de l'Institut CGT d'Histoire Sociale. Organisé à la CGT, dont il fut d'ailleurs responsable de Fédération CGT du spectacle, qui mieux que l'I-CGT-HS pour évoquer avec nous l'ensemble du parcours de René au coté du mouvement syndical et social ?
Samedi 26 Mars
A partir de 10h30 - Accueil
11h à 13h : Pour la Paix
Si tous les engagements de René furent également des combats pour la Paix et contre toutes les guerres, certains de ses travaux furent réalisés spécifiquement sur cet aspect. Son engagement contre l'arme nucléaire et les essais nucléaires français en est certainement un des plus symbolique.
Mission pacifique.1988 (54')
Documentaire de René Vautier et Michel Le Thomas tourné lors d'un voyage d'études de Monseigneur Gaillot et du Mouvement de la Paix au moment des essais nucléaires français à Tahiti, en Nouvelle Zélande et en Australie.
Grands témoins :
Daniel Cirera, notamment Secrétaire national du Mouvement de la Paix de 1984 à 1994, il a été un des proches de René. Il était notamment membre de la délégation du Mouvement de la Paix lors du tournage du film.
Roland Nivet, actuel Vice-président du Mouvement de la Paix et responsable en Bretagne, il était au coté de René lors de toutes les mobilisations devant la base militaire des sous marins nucléaires français de l'Ile Longue.
13h à 14h30 : Pause repas- Attention, pas de restauration sur place.
14h30 à 17h : La guerre d'Algérie
Dans sa lutte contre le colonialisme, René Vautier soutient, en particulier, la lutte de libération algérienne et le FLN. Il a réalisé une riche production de documents cinématographiques vouée à montrer et faire connaitre les réalités de la colonisation française en Algérie et le point de vue du peuple algérien.
L'Algérie en flamme.1958 (25')
Avec ce documentaire réalisé en pleine guerre d'Algérie au cœur des maquis du FLN, il immortalise la vie au maquis et appuie la cause algérienne en montrant, par exemple, le soutien de la population au FLN. Suite a la sortie du film, il passera 25 mois en prison…..
Peuple en marche.1963 (50')
Réalisé avec des collègues et amis algériens, ce film retrace la guerre d'Algérie, l'histoire de l'Armée de Libération Nationale et montre la vie dans l'Algérie de l'après-guerre. Partiellement détruit par la police française, les images qui ont pu être sauvées sont un document historique rare.
Grands témoins :
Alain Ruscio,historien spécialiste de la décolonisation et particulièrement auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire du Vietnam et celle de l'Algérie. Son dernier livre est notamment consacré à l'histoire de l'OAS (« Nostalgérie, l'interminable histoire de l'OAS », Ed. La Découverte, 2015).
Jean Salem, Professeur de philosophie à l'Université Paris 1 - Sorbonne, fils d'Henri Alleg, autre figure emblématique du soutien au mouvement de libération algérien et ami de René. Si Jean était jeune pendant la guerre d'Algérie, il est un témoin privilégié de cette époque.
17h à 17h15 : Pause
17h15 à 19h45 : L'immigration, l'extrême-droite et le racisme
Partisan de la fraternité humaine et de l'amitié entre les peuples, René s'est bien sur engagé contre le racisme, l'extrême-droite et son instrumentalisation de l'immigration comme bouc-émissaire des maux de nos sociétés capitalistes.
Les 3 cousins.1970 (20')
Film de fiction sur la vie de trois cousins algériens à la recherche d'un travail en France, il montre la face cachée de l'immigration et les conditions misérables dans laquelle ils vivent.
Les ajoncs.1970 (13')
Cette fable, poétique et humoristique, raconte l'histoire d'un immigré algérien à la recherche d'un travail en Bretagne. Il finira par y rencontrer la solidarité des habitants.
Vous avez dit : Français ? 1980 (45')
En réponse à une tentative de l'extrême droite de restreindre l'accès à la nationalité française, René répond par ce film en y retraçant l'histoire de la citoyenneté - et de l'immigration - en France depuis 1789.
Grand témoin :Dominique Noguères, avocate au barreau de Paris, membre du Comité central de la Ligue des Droits de l'Homme, ancienne responsable des questions sur l'immigration et actuellement en charge des libertés publiques et de l''extrême droite.
Les spécialistes du cinéma
Nicole Brenez, Professeure à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 au département Cinéma et Audiovisuel, historienne du cinéma et spécialiste des cinématographies d'avant-garde, elle a notamment réalisé de très nombreux travaux sur le cinéma de René.
Michel Le Thomas, Cinéaste, il a longtemps côtoyé René dont il était un ami très proche. Ils ont réalisé ensemble de nombreux films et documentaires.
Quelques éléments biographiques sur René Vautier :
René Vautier, né en Bretagne en 1928 d'un père ouvrier et d'une mère institutrice, est un réalisateur-scénariste français.
Diplômé de l'Institut des hautes études cinématographiques, après avoir été militant à 16 ans au sein de la Résistance, il adhère au Parti Communiste Français en 1950.
Son premier film Afrique 50, réalisé à l'âge de 21 ans, marque le début de son combat contre le colonialisme qui constituera le fil conducteur de son engagement.
Engagé contre le colonialisme, contre la censure politique, pour le progrès social, la paix et l'amitié entre les peuples, il nous a laissé une production cinématographique riche et passionnante.
Il fut novateur dans de nombreux domaines, liant en permanence engagement artistique et militant. Celui-ci lui valu de nombreuses représailles - des divers pouvoirs en place ou de l'extrême droite - comme des mises en garde ou des actes diffamatoires, des tentatives d'assassinat, jusqu'à connaître la prison en Europe et en Afrique.
Malgré la répression et les violences subies, il n'a jamais cessé de combattre. Par exemple, en 1973, il commence une grève de la faim pour exiger la suppression de la commission de censure cinématographique. Par cette lutte, il obtint la fin officielle de la censure politique dans le domaine du cinéma en France. Il contribua, entre autre, au développement d'une production indépendante en Bretagne et, surtout, des films et des documentaires qui représentent les témoignages d'une période historique fondamentale pour comprendre notre temps.
René Vautier est donc un cinéaste et militant incontournable pour comprendre l'histoire du 20ème siècle. Il reste un exemple pour qui veut construire un monde de paix et de progrès social.
Evénement organisé par le secteur international du PCF. Pour tout renseignement : international@pcf.fr
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/46047
Source : message reçu sur sortir du colonialisme le 23 mars 14h
Source : message reçu sur sortir du colonialisme le 21 mars 10h