thème : répression
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jeudi 11 février 2016 à 18h

Réunion publique contre l'état d'urgence, Université Paris 8

Avec les témoignages de personnes * assignées à résidence * gardées-à-vue * expulsées de leur logement lors de l'assaut du raid à Saint-Denis…

Si les attentats du 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis nous ont tous profondément choqués, la réponse mise en place par le gouvernement n'en a pas été moins alarmante. L'état d'urgence, mis en place dès le lendemain des attentats, puis prolongé et modifié dans une version « aggravée » est loin de contribuer à la sécurité des citoyens ordinaires face aux attentats. L'état d'urgence permet d'interdire les manifestations, les réunions, les sorties dans un secteur déterminé ou à un horaire défini, d'autoriser les perquisitions sans mandat, les assignations à domicile, tout en renforçant l'impunité policière.

Depuis le 14 novembre les faits de répression se sont ainsi multipliés: perquisitions violentes à répétition, assignations à résidence, interdiction des manifestations et mise en garde-à-vue massives des manifestants… C'est la montée d'un climat répressif, dans lequel un enseignant-chercheur d'Avignon a été convoqué par la justice pour avoir simplement rappelé certains des propos de M. Valls, et 8 syndicalistes de Goodyear Amiens-Nord ont été condamnés à 2 ans de prison dont 9 mois fermes pour avoir séquestré deux cadres dirigeants de leur entreprise.
A Paris 8, les contrôles à l'entrée de l'université se sont renforcés, et la présence de l'armée est désormais régulière pour nous accueillir le matin.

Aujourd'hui, le débat est lancé à l'Assemblée nationale pour l'ancrer dans la Constitution. Dans le projet de loi, aucune limitation de temps n'est prévu ni aucune précision quant aux outils qu'un état d'urgence constitutionnalisé mettrait à disposition de l'administration et des forces de sécurité. L'autre question brûlante concerne la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français, et qui assimile directement « étranger » et « terroriste ».

Le climat de peur alimenté par les médias au lendemain des attentats est le lit d'un état d'urgence servant surtout d'avertissement à quiconque voudrait contester.
Loin de faire réellement l'unanimité comme voudraient nous faire croire les sondages, ces mesures ont déjà suscité plusieurs réactions. Mais tout est encore à construire pour réfléchir, comprendre et agir en commun.

Enseignants, étudiants et personnels de Paris 8, c'est en ce sens que nous pensons qu'il est nécessaire d'ouvrir le débat sur l'université afin d'élaborer une réponse plus large au tournant sécuritaire, guerrier, liberticide et raciste qui est en cours.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/44891
Source : https://www.facebook.com/StopEtatUrgenceParis
Source : message reçu le 5 février 10h