jeudi 22 octobre 2015 à 13h
Rassemblement des salariés d'Air France
Communiqué de presse intersyndical Air France
https://paris.demosphere.net/rv/42458
Douze Organisations Professionnelles d'Air France réunies ce jour en intersyndicale dénoncent les méthodes d'interpellations de salariés Air France suite aux événements survenus lors du CCE du 5 octobre 2015.
- Parce que les conditions de l'arrestation de ces salariés, présumés innocents, apparaissent plus proches de celles employées pour interpeller de potentiels terroristes que des salariés désespérés, victimes eux aussi de la violence sociale dans laquelle ils sont plongés,
- Parce que le dialogue social est primordial,
- Parce que les organisations syndicales sont les seules à pouvoir transformer la violence sociale des projets de la direction d'Air France en négociation,
- Parce que la médiatisation à outrance et l'acharnement judiciaire ne sont pas favorables au retour de la sérénité et du dialogue social dans l'entreprise,
Nos organisations syndicales demandent la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés.
- Parce qu'Air France, ce fleuron de l'industrie française, est aujourd'hui en crise par manque de vision stratégique cohérente de ses dirigeants,
- Parce que notre entreprise est victime du manque de soutien de son premier actionnaire, l'Etat, pourtant « propriétaire moral » d'Air France,
- Parce que l'Etat régulateur défavorise l'environnement économique dans lequel notre compagnie est plongée et arbitre souvent au profit de nos concurrents,
- Parce que les licenciements envisagés par la direction d'Air France, dans un contexte de croissance du transport aérien, constituent une faute majeure.
- Parce qu'un avenir ambitieux pour Air France est possible,
Nous appelons à la mobilisation l'ensemble des salariés, le 22 octobre prochain, afin d'exiger un autre avenir pour Air France.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/42458
Source : http://www.ussolidaires.fr/Communique-de-pres...
Source : http://www.humanite.fr/air-france-lintersyndi...
Source : http://www.cgt94.fr/spip.php?breve1577
Solidarité avec les salariés d'Air France
CGT
Nous appelons à la mobilisation l'ensemble des salariés, le 22 octobre 13h00 devant l'Assemblée Nationale
Six salariés d'Air France après avoir été interpellés à leur domicile hier matin, sont déférés au parquet soupçonnés de « violence en réunion ».
De nombreux autres salariés sont aujourd'hui menacés de poursuites disciplinaires par la direction d'Air France.
La CGT exprime sa profonde indignation face à de tels procédés aussi violents et inquisiteurs pour ces travailleurs et leurs familles.
Et pourtant, des personnalités ont commis des délits bien plus graves en détournant des sommes colossales. Il y a deux poids, deux mesures quand il s'agit de salariés.
C'est profondément choquant et révélateur de l'autisme envers les salariés qui luttent pour préserver leur outil de travail, défendre leur emploi et leur entreprise.
C'est profondément choquant et révélateur du peu de considération pour les syndicats qui ne cessent d'agir pour l'emploi, les conditions de travail et le développement d'un transport aérien de qualité.
La CGT exige la levée des poursuites judiciaires et disciplinaires engagées contre les salariés incriminés.
La CGT affirme son total soutien aux salariés d'Air France confrontés au plan de licenciement de la direction et demande la reprise d'un véritable dialogue sur l'avenir d'Air France.
Nous invitons tous les syndicats de la CGT à exprimer leur soutien à l'ensemble des travailleurs qui luttent dans l'unité pour leur travail, l'emploi et l'avenir d'Air France et à participer très nombreux aux manifestations de soutien et solidarité, initiés par les syndicats de l'entreprise.
Le 22 octobre refusons la criminalisation du monde salarié !
Tract SUD Aérien
Une chemise qui vole, une direction qui fuit, des images qui ont fait le tour du monde, et pourtant ...
Le transport aérien connaît une hausse continue de son développement de 5% par an.
Paris est la 1ère destination touristique mondiale. Air France y a sa plate-forme principale.
Air France connaît un taux de remplissage de ses avions supérieur à 90%.
Malgré ça, Air France a supprimé au cours de ces dernières années, plusieurs milliers d'emplois.
Les salariés subissent : 4 ans de gel des salaires, perte d'acquis sociaux, baisse du taux d'ancienneté, perte de jours de congé, annualisation du temps de travail, etc.
Alors que nos patrons se gavent, les dix plus hauts salaires s'octroyant 19% d'augmentation en 2 ans, nos conditions de travail ne cessent de se dégrader, avec augmentation du stress et son corollaire d'augmentation d'accidents du travail, de dépressions et de suicides.
Trop c'est trop. c'est ce qu'étaient venus dire les salariés à notre direction au CCE du 5 octobre.
C'est parce que la direction a refusé d'écouter les salariés, préférant la débandade au dialogue que pendant leur fuite, elle y a laisser sa chemise.
Nos collègues sont accusés de violence, pourtant :
- Les criminels ce sont ces patrons qui refusent d'écouter et préfèrent fuir leur responsabilité.
- Les criminels ce sont ces patrons qui suppriment des milliers d'emplois pendant que l'état actionnaire verse 66 millions d'€ au titre du CICE.
- Les criminels ce sont ces patrons qui poussent les salariés au suicide.
- Les criminels ce sont ces actionnaires (dont l'état représente 17%) qui votent des milliers de suppressions d'emploi.
- Les criminels c'est l'état qui détruit des milliers d'emplois alors qu'il y a plus de 5 millions de chômeurs.
Comme à Aulnay, chez les Contis et dans toutes les boîtes où les salariés se battent pour défendre l'emploi, les salaires et les conditions de travail, à Air France, nous disons trop c'est trop.
Parce que nos collègues ne sont pas des criminels, nous demandons :
- Le retrait de toutes les poursuites et actions judiciaires engagées.
- L'arrêt de toute les actions engagées par Air France contre les salariés grévistes.
- Un véritable plan de développement pour la compagnie.
Parce que la généralisation de la misère sociale n'est pas la réponse à la crise mais en est la cause principale, il est temps que nos gouvernants changent de cap.
la justice doit refuser de traiter les salariés comme des criminels.
Les voyous ce n'est pas nous, ce sont EUX !
Nos patrons, Actionnaires, Dirigeants de grandes entreprises, qui suppriment des milliers d'emploi, développent la sous traitance, détruisent des dizaines d'années d'acquis sociaux en s'octroyant salaires mirobolants, retraites chapeaux et parachutes dorés.
Ce sont eux les CRIMINELS !
Tous ensemble, pour la défense de l'emploi, et des acquis sociaux.
Pour refusez cette politique de généralisation de la misère sociale,
Pour refusez la criminalisation des actions de grève,
Parce qu'un autre monde est possible,
avec Air France et "SOLIDAIRES",
Tous ensemble le 22 octobre à 13 h,
devant l'Assemblée Nationale
Nous serons au côté des salarié-es d'Air France le 22 octobre
SUD PTT
Ce que vivent les salarié-es d'Air France nous le vivons aussi dans nos entreprises.
Depuis plus d'une semaine, le gouvernement, le patronat, les médias veulent nous faire croire à la violence condamnable des salarié-es d'Air France. Face à cette violence patronale, la colère des salarié-es est légitime. Pour la fédération SUD PTT, les mobilisations des salarié-es d'Air France doivent être soutenues.
Du PS à l'UMP en passant par le Front National, les politiques se sont jetés sur les salarié-es pour les faire passer pour des terroristes et des criminels.
Le gouvernement a agi de la même façon en envoyant la police à 6 heures du matin chez les syndicalistes.
Une méthode qu'elle n'a jamais employée pour convoquer des patrons détourneurs de fonds sociaux ou fraudeurs fiscaux.
Déchirer une chemise n'est rien au regard d'un patron qui méprise les salarié-es et les jette à la rue comme de vulgaires chaussettes.
Toutes et tous nous vivons cette violence des patrons qui nous considèrent comme des freins à leur course aux profits.
Toutes et tous nous sommes confronté-es au mépris quotidien, à la dévalorisation de nos métiers ainsi que la dégradation de nos conditions de travail.
LE 22 octobre la colère des salarié-es d'Air France sera aussi la nôtre.
Rendez-vous 13h00
Place du Président Edouard Herriot métro Assemblée Nationale
Non aux 2921 suppressions d'emplois
Non aux licenciements à Air France
A l'appel de douze syndicats d'Air France : CGT, SNPAF, FO, CFTC, ALTER, SNPL, SNPNAC, SNPNC, SPAF, SUD-AERIEN, UNSA-PNC, UNAC.
Rassemblement le 22 octobre à 13h30 devant l'assemblée nationale.
Cette unité syndicale a longtemps été réclamée par le personnel !
L'ensemble des salariés d'Air France, qu'il soit personnel au sol ou navigant, doit manifester leur opposition aux plans de la direction et leur soutien aux collègues menacés de licenciements.
Le 05 octobre au delà des événements sur-médiatisés, nous avons assisté à une forte mobilisation et nous étions près de 2000, toutes catégories de personnel représentées. De nombreux PN s'étaient mobilisés, et dans le cortège jusqu'aux aérogares chaque métier a pu expliquer ses problèmes et son ras-le bol général.
C'est un constat d'échec pour la direction qui tente depuis plusieurs mois d'opposer les salariés entre eux, incriminant les PNT comme responsables de tous nos malheurs. Or c'est la direction qui a écopé d'amendes records pour entente illicite sur le fret, la direction qui a trop tardé à développer les bases provinces, la direction qui n'a pas anticipé la baisse du pétrole, et cette même direction qui veut maintenant se défausser de sa responsabilité.
Tout comme F. GAGEY, qui s'est défaussé de sa responsabilité en s'enfuyant du CCE pour ne pas voir des salariés mécontents.
TRANSFORM s'est traduit par de lourdes pertes en terme de salaire, d'ancienneté, de jours travaillés etc... Pour nous il est hors de question que la direction nous impose de nouveaux plans d'austérité tous les deux ans !!
Elle nous annonce que dans les secteurs de l'entreprise qui ne seront pas au ''prix du marché'' il y aura des départs ''contraints'', c'est intolérable !
La direction a toujours le même objectif : faire baisser sa masse salariale, quelles que soient les conséquences sociales ou financières. Dans un contexte de croissance du transport aérien mondial, d'augmentation du trafic, l'annonce de la diminution de la flotte est en totale contradiction avec les indicateurs qui sont tous dans le vert.Alors que d'autres compagnies vont tirer bénéfice de cette prospérité ( 29Millards$ de bénéfices attendus en 2015) , Air France annonce dès à présent qu'elle se lance dans un plan de sous-activité.
Le Président de la République en appelle au dialogue social à Air France comme si il n'y était pour rien dans l'affaire. C'est pourtant l'état qui a la main sur la désignation du PDG, c'est l'état qui est représenté au conseil d'administration et qui a mandaté de Juniac pour appliquer son plan et supprimer encore des emplois.
Rappelons que depuis 2008 ce sont 12000 emplois qui ont été supprimés dans la Compagnie !
Il va jusqu'à placer des anciens chefs de cabinets comme DGRH (directeur Général de Ressources Humaines) et il ne serait pas au courant qu'il n'y a pas de dialogue social à Air France ? Et X.Broseta qui prend de la promo et est nommé DGRH du groupe AF_KLM ! Ils se moquent vraiment de nous...
Quant au premier ministre, il a préféré insulter les grévistes en les traitant de voyous plutôt que de comprendre qu'il ne s'agit que de salariés inquiets et en colère, venus pour discuter avec leur PDG.
Provocation supplémentaire, 66 Millions€ ont été donnés par l'état à Air France pour promouvoir la compétitivité et l'emploi (CICE). Au final pour les deux prochaines années, 2921 emplois supprimés
Le 14 octobre 2015, à la réunion Économie et Production préparatoire au prochain CCE du 22 octobre, la direction a détaillé son plan B :
Parce que la violence est du côté du patronat,le 22 octobre, nous devons nous mobiliser pour empêcher les suppressions de postes et les licenciements de tous nos collègues.
Source : liste AG-IdF, reçu le 16 octobre 10h
Source : http://www.ussolidaires.fr/Non-aux-2921-suppr...
Soutien aux salarié-es d'Air France !
Jeudi 22 octobre, nous serons avec les collègues d'Air France : 13 heures, à côté de l'Assemblée nationale. L'intersyndicale d'Air France, soutenue par plusieurs organisations interprofessionnelles (CGT, Solidaires) organise ce rassemblement, le jour où le Comité Central d'Entreprise se réunit pour parler de nouveau des licenciements décidés par les patrons et actionnaires de la compagnie aérienne, que le gouvernement soutient ardemment.
- Contre les voyous qui bousillent nos vies, unité ouvrière !
- Nous sommes tous des "Air France" !
Air France : des ouvriers aux pilotes,
contre les sanctions et le plan de licenciements
Tract de Lutte Ouvrière
L'objectif de la direction était de jouer sur la division entre les catégories de salariés, notamment entre navigants et personnels au sol, pour faire passer ses attaques. Elle a raté son coup.
Des ouvriers aux pilotes en passant par les mécaniciens, le personnel commercial au sol, les hôtesses et les stewards, le sentiment général est que tout le monde est dans le même bain.
Déjà, la mobilisation réussie du 5 octobre à Roissy, qui avait rassemblé au moins 2 000 salariés toutes catégories confondues, montrait bien que les manœuvres de la direction, qui voulait faire passer les pilotes pour responsables des licenciements à venir, ne marchaient pas. L'affaire des chemises déchirées, suivie de la garde-à-vue de six salariés et l'annonce de leur procès pour le 2 décembre, la mise à pied sans salaire de deux pilotes et la convocation par la police de onze autres travailleurs, tout cela a encore renforcé la conscience que, contre l'offensive du patron soutenu par l'État, il faut relever la tête et rester soudé.
L'intersyndicale, qui regroupe 12 syndicats, a appelé à la grève pour le jeudi 22 octobre et à un rassemblement devant l'Assemblée nationale contre les sanctions et les licenciements. Les deux seuls syndicats à ne pas appeler sont la CGC et la CFDT. Mais aux ateliers et hangars de la DGI (Direction générale de l'industrie) à Orly-Nord, les militants de la CFDT ont rejoint localement l'intersyndicale. Quant à la DGI de Roissy, des militants CFDT ont dit qu'ils participeraient au rassemblement. Même dans sa communication interne à l'entreprise, la direction peine à trouver du soutien. Par exemple, le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, s'est adressé via le service de communication interne à tous les salariés en osant dire qu'il fallait que « tous ensemble », salariés et direction, s'entendent pour le bien de l'entreprise. Or, pas un seul des messages laissés en retour sur le site internet interne n'a repris son discours. Tous les messages étaient critiques. Et ce n'est pourtant pas l'endroit où d'habitude s'exprime la contestation.
Le sentiment très largement répandu est que la direction ment comme elle respire. De Juniac, le PDG du groupe Air France-KLM, a avoué à la presse que le plan de 2 900 suppressions d'emplois était déjà enclenché pour 2016, et qu'environ 1 000 postes seraient supprimés, que les pilotes acceptent ou rejettent le plan Transform 2015. Cela alors que la direction présente depuis des mois le refus des pilotes comme étant la seule raison de nouvelles suppressions d'emplois.
À Orly et Villeneuve-le-Roi, alors qu'avant le 5 octobre, l'encadrement avait reçu pour mission de dire et redire dans les ateliers, les hangars et les services qu'il n'y aurait aucune suppression de postes à la DGI, on annonce maintenant qu'il devrait y en avoir 290. Et quand de Juniac parle de « départs volontaires, pas de licenciements », alors qu'on parle déjà de 500 licenciements secs à Marseille, Bastia et Ajaccio, il n'y a plus grand monde pour croire à son baratin. D'autant plus qu'avec tous les plans de suppressions d'emplois précédents, des volontaires, il n'y en a plus beaucoup.
En plus de l'annonce de poursuites judiciaires à l'encontre des cinq salariés restés deux jours en garde-à-vue, il y a toutes les sanctions internes. Ces cinq travailleurs sont en mise à pied conservatoire sans solde. Une quinzaine d'autres doivent être convoqués fin octobre pour un entretien préalable à sanctions parce qu'ils auraient chanté Tomber la chemise au rassemblement du 5 octobre ou parce qu'on les aurait vus pousser une grille barrant l'accès au bâtiment où se tenait le CCE.
Enfin, toutes les déclarations du gouvernement en soutien à la direction ont écœuré bien des travailleurs. Beaucoup ont pris pour eux les déclarations de Valls traitant les salariés d'Air France de « voyous ». D'un autre côté, malgré la hargne patronale et gouvernementale contre des salariés qui défendent leurs emplois, malgré leur mépris de classe pour les travailleurs en général, hargne et mépris largement relayés par les médias, l'opinion publique ouvrière ne s'est pas laissée berner. Elle a largement pris parti pour les salariés contre la direction d'Air France.
Le fait que le militant syndical CGT des chantiers navals de Saint-Nazaire a refusé de serrer la main à Hollande en solidarité avec ceux d'Air France a beaucoup touché. Dans les ateliers, beaucoup se repassaient la vidéo en notant qu'on avait écarté les caméras au moment où Hollande se faisait interpeller.
Contre toutes les sanctions, contre les licenciements, et contre l'offensive de la direction, il faut que cette colère générale s'exprime. Et il est nécessaire qu'elle se transforme en une mobilisation générale. La direction a décidé le bras-de-fer. Il faut y répondre. Et le rassemblement du 22 octobre ne doit être qu'une première étape.
Correspondants LO
Air France : se défendre contre les voyous du patronat
Tract de Lutte Ouvrière
Lundi 12 octobre, à 16 heures, devant la division Cargo d'Air France à Roissy, plusieurs centaines de salariés, prévenus dans l'urgence, se sont rassemblés pour exiger la libération de six de leurs camarades, arrêtés le matin même à la demande de la direction.
Plusieurs personnalités politiques, dont notre camarade Nathalie Arthaud venue apporter le soutien de Lutte Ouvrière aux travailleurs d'Air France, et d'abord à ceux que frappe la répression, ont dénoncé les attaques de la direction et le front antiouvrier constitué à cette occasion, de Valls à Sarkozy et Marion Maréchal-Le Pen.
Des travailleurs pris en otages
Après l'explosion de colère du personnel lors du comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre, où la direction a annoncé 2 900 suppressions d'emplois, dont - une première - des licenciements secs, elle craint que la colère s'étende. D'autant que ces licenciements s'ajoutent aux 20 000 emplois supprimés en quinze ans, au fil de plans de départs dits volontaires et du non-remplacement de départs en retraite. Alors, la direction veut faire peur. Car, malgré l'avalanche d'insultes et menaces contre les travailleurs « voyous » qui se rebiffent, elle sait que, même parmi le personnel qui n'a pas manifesté au CCE, beaucoup se sont sentis vengés par les images de hauts cadres licencieurs pris à partie.
Le 12 octobre, des policiers ont donc arrêté six travailleurs du fret et de la maintenance, qui auraient été identifiés comme ayant pris part aux incidents lors du CCE. Cinq ont vu leur garde-à-vue portée à 48 heures, comme s'il s'agissait de dangereux malfaiteurs. Relâchés mardi 13, ils vont passer en procès pour « violences en réunion ». Outre d'être renvoyés d'Air France, ils risquent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
Dans les ateliers, les hangars, nombreux sont les travailleurs qui se sentent à juste titre attaqués par ce qui frappe cinq d'entre eux.
Vol patronal… de gagne-pain ouvrier
En 2014, lors de la grève des pilotes, de Juniac, président du groupe Air France-KLM, citait avec envie ce que lui avait déclaré le patron de Qatar Airways : « Chez nous ce serait impossible, on les aurait tous envoyés en prison. » On le voit, lui qui aime tant se plaindre de la concurrence des compagnies du Golfe, il en prend de la graine. Cela ne l'empêche pas de se targuer de pratiquer le dialogue social.
Proche de Sarkozy, qui l'a nommé à la tête d'Air France, il a le soutien du gouvernement. Et avec les 640 000 euros qu'il a touchés en 2014, primes non comprises, il ne se gêne pas pour priver de leur emploi, donc de leur salaire, des travailleurs qui triment, souvent en horaires d'équipes, pour 1 800 euros en moyenne par mois. C'est dans l'ordre des choses.
Mais que des pilotes refusent de faire gratuitement 100 heures de vol en plus par an, soit le double en termes de travail effectif, là ça ne va plus. Et puis la direction n'attend que d'avoir fait céder le principal syndicat de pilotes pour revoir à la baisse la convention de travail des hôtesses et stewards. À eux aussi elle veut imposer une centaine d'heures de travail en plus, de nouvelles réductions d'effectifs à bord, etc.
Le comble est atteint pour le patron quand - chose que l'on n'avait pas vue depuis longtemps à Air France - deux mille salariés se retrouvent, au coude-à-coude personnel navigant et personnel au sol, pour lui dire non.
Leurs chemises ou notre peau
Face à cette violence patronale, « ce n'est pas notre chemise, c'est notre peau qu'on défend », a dit devant les caméras un ouvrier de la maintenance, le 12 octobre.
C'est leur emploi, leur salaire que défendent par exemple les travailleurs du fret, eux qui se sont sentis particulièrement visés par les menaces de licenciements, dont 1 700 pour le personnel au sol. Car cela fait des années que la direction leur serine qu'ils ne sont pas rentables, que l'activité Cargo est déficitaire.
Le chantage à la concurrence et à la faillite, la direction s'en est servie pour accroître ses profits et l'exploitation du personnel. Avec son plan Transform 2015, elle a imposé à tous 20 % de gains de productivité en trois ou quatre ans. Dans le même temps, elle a fait disparaître 8 000 emplois.
Cerise gouvernementale sur le gâteau patronal, Air France a touché 109 millions en 2015 au titre du crédit d'impôt compétitivité emploi. Côté compétitivité, les bénéfices sont là ; côté emplois, la compagnie ne cesse d'en supprimer avec la bénédiction du gouvernement.
Et ce n'est pas fini. Elle a dans ses cartons 5 000 nouvelles suppressions d'emplois pour après la présidentielle de 2017. Autant dire que l'argument des « sacrifices nécessaires le temps de revenir à l'équilibre », qu'elle ressasse depuis des années, est un leurre. Il ne vise qu'à désarmer la colère justifiée du personnel. Et si cela ne suffit pas, il reste la police, la justice et le chœur des politiciens de la bourgeoisie pour venir à sa rescousse.
Les événements de ces jours derniers éclairent ce qu'il en est du discours de la direction, de son dialogue social, de l'appui que lui accorde l'État contre ses salariés. Au fond, tant mieux. Face aux véritables voyous, les patrons et leurs soutiens, les travailleurs ont besoin d'y voir clair pour se défendre contre les attaques d'aujourd'hui et celles qui sont déjà en chantier pour demain.
Jeudi 22 octobre, douze syndicats appellent à se rassembler devant l'Assemblée nationale contre la politique de la direction d'Air France. Espérons que nombre de salariés de la compagnie en profiteront pour marquer leur colère.