dimanche 18 octobre 2015 à 15h
Conférence-débat « Massacre du 17 octobre 1961 à Paris »
https://paris.demosphere.net/rv/42193
Venez nombreux en débattre !
Présenté par Youssef Boussoumah, Professeur d'histoire et Coordinateur des Campagnes Civiles Internationales pour la Protection du Peuple Palestinien/CCIPP.
Massacre du 17 octobre 1961 à Paris
Le mardi 17 octobre 1961 alors que la guerre d'Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d'être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30
Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes.
Cette mobilisation, sera très violemment réprimée :
Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des plus hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7.000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11.730 arrestations, et peut-être plus de 300 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens.
Dans le XVIIIème arrondissement de Paris, selon des policiers, « des membres des Brigades spéciales du troisième district se sont livrés à d'horribles tortures. Des Algériens ont été aspergés d'essence et brûlés « par morceaux ». Pendant qu'une partie du corps se consumait, les vandales en arrosaient une autre et l'incendiaient"
Le 27 octobre 1961, Claude Bourdet, alors conseiller municipal de Paris et aussi journaliste à "France-Observateur", avait interpellé le préfet de police, Maurice Papon, en plein conseil municipal de Paris sur l'exactitude des faits qui se lisaient dans la presse parisienne, à savoir le repêchage dans la Seine de 150 cadavres d'Algériens depuis le 17 octobre 1961 entre Paris et Rouen.
A partir des années 80 des historiens vont commencer à produire des travaux de recherche sur la manifestation et sa répression. Mais il faut attendre 1997 et le procès de Maurice Papon (sur ses actes pendant l'Occupation) pour que les événements du 17 octobre refassent surface sur la scène publique. Commence alors un long travail de mémoire et d'écriture de l'histoire encore en cours.
Après cette terrible nuit, l'État français s'employa à recouvrir les massacres du 17 octobre 1961 du voile de l'amnésie.
La création d'une commission d'enquête parlementaire fut systématiquement bloquée, la publication de plusieurs livres interdite, les bandes d'un documentaire furent saisies par la police.
La réticence de l'Etat et de la société civile à reconnaître les crimes du 17 octobre 1961 témoigne plus profondément de ce que l'histoire de la colonisation reste à faire. Cette histoire appartient à la société toute entière , car la société toute entière est aujourd'hui encore structurée par cette histoire coloniale.
Accès depuis la gare :
Val de Fontenay RER A :
Prendre Bus 122 direction Gallieni et descendre à l'arrêt Jean Macé, continuer tout droit, arrivée à l'espace intergénérationnel tourner à gauche. Local au pied du grand immeuble.
Entrée du local : Porte blanche au RDC.
Contact :
Mail : asel 94120@ya hoo.fr
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/42193
Source : message reçu le 5 octobre 22h