vendredi 16 octobre 2015 à 14h
Manifestation de l'enseignement supérieur et de la recherche
https://paris.demosphere.net/rv/41916
Trajet / parcours : départ 14 heures de Jussieu en direction de Bercy
Place Jussieu > rue de Jussieu > rue Cardinal Lemoine > Rue Monge > av des Gobelins > Place Italie > av de Choisy > rue de Tolbiac > av de France > Bd Vincent Auriol > Pont De Tolbiac > Bercy
A la veille des discussions budgétaires, nous, appelons les étudiants et personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) à manifester le vendredi 16 octobre à 14 h, de Jussieu jusqu'à Bercy pour exiger une augmentation significative du budget de l'ESR, secteur crucial pour l'avenir du pays et de sa jeunesse.
Pourquoi manifester ?
- Sous-financement chronique des laboratoires publics et des universités
- Augmentation non budgétisée de 65000 étudiants à la rentrée universitaire 2015
- Précarité massive dans les laboratoires et services
- Baisse continue des recrutements sur postes titulaires
Dans les Universités, il manque actuellement 30 000 enseignants chercheurs pour faire face au sous-encadrement des étudiants. Le secrétaire d'état en charge de l'ESR, Thierry Mandon, évalue lui-même à plus de 10 milliards d'euros le coût de réhabilitation du patrimoine immobilier. Le rapport de la STRANES prévoit l'accueil dans les 10 ans à venir de 500 000 étudiants supplémentaires, pour démocratiser l'enseignement supérieur et diplômer 60% d'une classe d'âge.
Dans les organismes de recherche, entre les plafonds d'emplois présentés dans le projet de loi de finances 2016 et la réalité, on constate un écart de plus de 5400 postes. Depuis de nombreuses années, la masse salariale budgétisée ne suffit pas à remplacer l'intégralité des départs. Les précaires représentent entre 40 et 60% des effectifs des laboratoires. Les budgets de fonctionnement sont en baisse constante et ne permettent parfois plus de payer ne serait-ce que les charges courantes. Le budget ESR du Contrat Plan Etat Région a baissé de 48%.
C'est en milliards que se chiffrent les besoins nécessaires pour que les cibles de 3% du PIB consacrés à la recherche, dont 1% pour la recherche publique, et de 2% du PIB consacrés à l'enseignement supérieur ne soient pas des vœux pieux.
A l'occasion de cette manifestation, nous avons sollicité une entrevue auprès du Ministre des Finances, Michel Sapin, afin de pouvoir lui dresser un constat sans appel des conséquences pour notre pays de l'insuffisance du soutien de l'état à l'ESR, et lui présenter nos revendications.
Des initiatives se tiendront également en région pendant la Fête de la Science et le 16 octobre. Des personnels et des étudiants des régions se déplaceront sur Paris pour l'initiative nationale.
Parcours prévu pour la manifestation : 14 h Place Jussieu, rue de Jussieu, rue Cardinal Lemoine, Rue Monge, AV des Gobelins, Place Italie, AV de Choisy, rue de Tolbiac, AV de France, Bd Vincent Auriol, Pont De Tolbiac ; Bercy
Les organisations signataires
SNTRS-CGT, SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNEP-FSU, SGEN-CFDT, SGEN-CFDT Recherche EPST, SNPTES, Sup' Recherche-UNSA, UNSA ITRF-BI-O, SUD Recherche EPST, UNEF, Solidaires Etudiant-e-s, FAGE, association Sciences en Marche.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/41916
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 15 octobre 00h
Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?ar...
Manifestation nationale
De l'ambition pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche
Non à l'austérité !
L'austérité continue d'affaiblir le service public de l'enseignement supérieur et de la recherche
Le désengagement financier de l'Etat depuis plusieurs années dans le service public de l'enseignement supérieur et de la recherche enfonce les établissements dans une crise budgétaire de plus en plus profonde. Les nombreux recours aux appels d'offre combinés à une insuffisance des moyens investis par l'Etat accélèrent la mise en place d'un service public à deux vitesses.
Une jeunesse sacrifiée par le manque de moyens
Le nombre de personnes souhaitant suivre des études supérieures est en constante augmentation ( 25000 par an depuis 2000, et même 65000 en 2015, soit l'équivalent de 3 universités de taille moyenne du fait de la pression démographique). Or, nombre d'établissements n'ont plus les moyens de les accueillir dans des conditions satisfaisantes et se voient poussés à limiter drastiquement leurs capacités d'accueil. L'accès aux études supérieures est désormais régi par la loi du plus rapide, par le tirage au sort, voire par une sélection qui se cache de moins en moins même à l'université. Le manque de moyens affecte directement les conditions d'études des étudiants : amphithéâtres bondés, fermetures d'option ou de filières entières, taux d'encadrement en baisse, etc. La situation est urgente : le taux de réussite des étudiant-e-s (46,2% en première année), qui ne cesse de baisser, est une conséquence directe des coupes budgétaires des établissements. Cette sélection qui ne dit pas son nom remet en cause, l'avenir de la jeunesse.
Des conditions de travail inacceptables pour les personnels
L'emploi est également sacrifié dans l'enseignement supérieur et la recherche pour pallier au manque de moyens. Alors que les besoins en termes de recherche et de formation sont tangibles, les suppression et gels de postes rendent l'accès à l'emploi scientifique de plus en plus difficile. La précarité des personnels atteint un niveau insupportable : les laboratoires fonctionnent avec 30% à 60% de personnes en CDD. Les salaires stagnent, les mutualisations et la mise en concurrence des agents aggravent encore leurs conditions de travail.
Se mobiliser pour obtenir un réinvestissement dans l'enseignement supérieur et l'emploi scientifique
Une autre politique est possible, à condition de faire d'autres choix. Dans l'immédiat, le budget 2016 alloué à l'enseignement supérieur et la recherche doit être en nette progression par rapport à celui de 2015 pour garantir un financement pérenne et suffisant des établissements. Seul un investissement public accru, permis par la remise à plat de dispositifs d'exonération fiscale tels que le Crédit Impôt Recherche, permettra de sortir le Service Public de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche de l'asphyxie.
A l'occasion de la Fête de la science (du 5 au 11 octobre) et de la manifestation nationale du 16 octobre, les organisations syndicales de personnels, d'enseignants et d'étudiants se joignent à l'association Sciences en Marche pour mobiliser autour de leurs revendications :
- Des créations d'emplois (enseignants, chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs) pour résorber la précarité et répondre aux besoins des établissements
- Une amélioration des salaires et des conditions de travail, ainsi que le dégel du point d'indice des fonctionnaires
- Une augmentation substantielle des dotations d'état aux laboratoires et établissements d'enseignement supérieur pour améliorer les conditions de travail, d'études.
- Le refus de toute sélection à l'entrée de la licence, et un investissement à destination de l'accueil et la réussite des étudiant-e-s.
- Une meilleure reconnaissance des diplômes universitaires et en particulier du doctorat, au sein des fonctions publiques et des entreprises.
L'enseignement supérieur et la recherche publics sont un investissement indispensable pour l'avenir : ils répondent au besoin de formation de la société et contribuent aux enjeux actuels.
Agissons lors de la Fête de la science du 5 au 11 octobre Manifestation nationale le 16 octobre 2015 à 14 heures de Jussieu à Bercy
Sntrs-CGT, Snesup-FSU, Sncs-FSU, Snasub-FSU, Snep-FSU, Sgen-CFDT, Sgen-CFDT Recherche EPST, SNPTES, Sup'Recherche-UNSA, UNSA ITRF-BI-O, SUD Recherche EPST, Sciences en Marche UNEF, Solidaires Etudiant-e-s, FAGE
Source : http://unef.fr/2015/10/01/appel-a-la-mobilisa...
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 24 septembre 14h
Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?ar...
Les universités s'effondrent, les étudiant-e-s se lèvent :
Commençons le 16 octobre.
Solidaires étudiant-e-s
Depuis début septembre, les syndicats Solidaires étudiant-e-s sont submergés par les demandes de soutien d'étudiant-e-s ayant des problèmes d'inscriptions, se retrouvant dans des filières surchargées, ou étant tout simplement refusé-e-s par manque de place.
Malheureusement cette situation n'est pas si surprenante. Comme nous le dénoncions déjà les années précédentes, le gel, voire la diminution du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, combiné à une augmentation tendancielle du nombre d'étudiant-e-s ( 65 000 rien que pour cette rentrée 2015, soit l'équivalent de trois universités) surcharge les établissements. Les conditions d'étude se dégradent. L'encadrement universitaire diminue et les services administratifs sont débordés.
Ce choix politique d'un désinvestissement financier de l'Etat de l'enseignement supérieur et la recherche n'est pas anodin. Il oblige les universités à se tourner vers des fonds privés et à engager des fusions d'établissements là où au contraire de nouvelles universités sont nécessaires. Et pour contrer la surcharge des effectifs, de plus en plus d'établissements mettent en place des filières sélectives, entrant alors en contradiction avec l'objectif d'une université comme lieu de transmission du savoir, ouvert à toutes et tous.
Si ces processus sont en route un peu partout, (comme la fusion des universités de Grenoble, des universités de Lille, et à Paris de celle des universités Paris 4 et Paris 6...) ils ne sont pas inéluctables, et les étudiant-e-s comptent bien avoir leur mot à dire. Au vu de l'exaspération qui existe dans les facs, la possibilité de créer un rapport de force afin de peser collectivement pour un changement de la politique de l'enseignement supérieur et de la recherche existe bel et bien.
Pour cela, et dans un premier temps, nous appelons avec l'ensemble des organisations syndicales étudiantes et professionnelles à manifester ce vendredi 16 octobre. À Paris, une manifestation partira de Jussieu pour rejoindre le Ministère des finances à Bercy ; et nous soutenons et appuierons aussi toutes les mobilisations locales qui ont ou auront lieu.
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes
http://www.solidaires-etudiant-e-s.org / cont act@soli daires-e tudiant- e-s.org
Journée de grève interprofessionnelle
Enseignement supérieur et recherche
NON à la précarité
CGT
Dans l'enseignement supérieur et la recherche (ESR), l'austérité s'accompagne d'un vaste plan de restructuration, initié au début du siècle à l'échelle européenne, et visant à privatiser le marché de la connaissance. En France, le statut de la fonction publique est un obstacle à la privatisation des établissements d'enseignement supérieur. C'est pourquoi la marche vers la précarisation est ouverte et a accéléré depuis plus de 10 ans.
Le contexte : Processus de Bologne (1999) et Stratégie de Lisbonne (2000)
Le processus de Bologne vise à ouvrir, à l'échelle européenne, l'économie de la connaissance. Il fut immédiatement complété par un agenda adopté par les 15 membres de l'Union Européenne à l'occasion du Conseil de Lisbonne en mars 2000. Cet agenda fixe les échéances d'une série de contreréformes, visant à développer l'innovation (en lieu et place de la recherche) et l'économie de la connaissance (en lieu et place de son développement et de sa diffusion).
Quinze années de contre-réformes incessantes
De 2002 à 2005, c'est l'instauration du système Licence-Master-Doctorat (LMD) dans toute l'Europe sur le modèle anglo-saxon. Ce système est incompatible avec le premier cycle en deux ans pratiqué en France (DEUG, IUT, classes préparatoires). Dix ans plus tard, cette réforme a profondément désorganisé l'enseignement supérieur en barrant l'accès au plus grand nombre. Aujourd'hui, le DEUG a disparu et le DUT est en voie d'extinction au profit de la Licence Pro.
En 2007, la loi Liberté et Responsabilités des Universités, dite LRU-Pécresse, ouvre grande la porte aux contre-réformes attendues depuis des décennies par la droite mais longtemps bloquées par le mouvement social de 1986. En transférant de nombreuses compétences aux établissements, elle amorce le désengagement progressif mais régulier de l'État. Depuis et sans surprises, la dotation de l'État va décroissant et ne couvre plus dorénavant la totalité du salaire des fonctionnaires. L'une après l'autre, les universités sont mises en difficultés financières et, pour certaines, mises sous tutelle. Le recteur, chancelier des universités, prend alors le contrôle des établissements et impose l'austérité.
Qui parlait d'autonomie ?
En 2013, avec la loi LRU-Fioraso F. Hollande et G. Fioraso confirment et amplifient les contreréformes sarkozistes. Sans rien défaire, cette loi accélère la régionalisation des établissements d'enseignement supérieur en créant les Communautés d'Universités et d'Établissements, les ComUE, qui broient établissements (universités et organismes de recherche), les moyens et les emplois.
La généralisation de la précarisation, l'extension de la pauvreté et la ruine du patrimoine
Le désengagement de l'État conduit mécaniquement à l'augmentation de la précarité ; aujourd'hui, 1/3 des emplois des personnels BIATSS sont occupés par des contractuels. Le nombre de postes mis au concours ne cesse de diminuer. Quant aux salaires, les agents du secteur ont perdu 15 % de pouvoir d'achat depuis 2000, comme l'ensemble des fonctionnaires. Les services sociaux doivent faire face à un développement de la paupérisation inédit. Dans le même mouvement, il n'y a plus de financement pour la maintenance et l'entretien des bâtiments. Au fil des années, malgré les allégations gouvernementales, le service public d'ESR et ses personnels perdent régulièrement des moyens et leur capacité à répondre aux besoins de formation et de recherche de la société française.
La financiarisation des budgets
Les investissements dans les établissements sont dorénavant le fruit de montages financiers abracadabrantesques mais juteux pour les banques et les marchés financiers. Après des privatisations partielles (vente de 3 % d'EDF en 2007 pour les Plans Campus, 5 milliards), après des emprunts publics (Grand Emprunt depuis 2010, 47 milliards), l'État prélève des sommes importantes pour les placer immédiatement en bourse. Ce sont les revenus financiers de ces placements qui sont alors répartis entre les universités « méritantes » ou les projets « d'excellence ».
L'« excellence » et la concurrence
Cette financiarisation s'accompagne d'une mise en concurrence effrénée des établissements d'enseignement supérieur, des laboratoires, voire des agents entre eux. Cette course à l'excellence se décline en universités d'excellences (IDEX), laboratoires d'excellences (LabEx) et projets d'excellences (EquipEx) après dépôt de projets sélectionnés par un aréopage international. Pour ceux qui n'ont pas réussi à obtenir le Graal de l'« excellence », il reste la voie du label I-SITE (intiatives science-innovation-territoires-économie). Les autres financements sont décernés par l'Agence Nationale pour la Recherche (ANR), avec un taux de réussite de 8 % seulement. Quant à ceux qui n'auront été sélectionnés nulle part... Vae Victis (Malheur aux vaincus) !
La restructuration à grande échelle : fusion et communautés d'universités et d'établissements
Avec un gigantesque plan social qui n'est pas encore annoncé mais qui touche 500 000 salariés et 2,5 millions d'étudiants, les établissements sont soumis à des restructurations de très grande ampleur qui les obligent soit à fusionner entre eux pour constituer d'énormes universités éclatées sur des dizaines de sites, soit à rejoindre des communautés d'universités et d'établissement (ComUE) encore plus grosses, qui peuvent associer public et privé ... Les plus petits et les plus faibles sont condamnés à disparaître : fermeture de sites, mobilités contraintes, licenciements, non-renouvellement de contrats...
La résistance s'organise avec la CGT
La CGT est présente dans les établissements d'enseignement supérieur et de recherche depuis le début des années soixante. Autour des personnels techniques et administratifs d'abord, elle s'adresse aujourd'hui à tous les agents du secteur. Grâce au déploiement de l'activité militante et à nos luttes, nous parvenons à des victoires locales bien réelles :
- victoire des grévistes et titularisation de personnels contractuels à l'ENS Ulm en 2010-2011,
- réintégration des personnels de ménage en grève à Paris 6 en 2011,
- à Lille, titularisation en 2013 d'une contractuelle menacée de licenciement pour « impertinence » après sept années de services,
- développement des CHSCT, conquête de nouveaux moyens pour les mandatés (locaux, permanences, temps, liste de diffusion, formation...) et gagner de meilleures conditions de travail,
- congé maternité effectif pour les enseignantes chercheuses et les enseignantes du supérieur,
- à Paris 3, les mandatés CGT au CHSCT ont obligé l'employeur à remplacer des fenêtres en ruines qui menaçaient de tomber sur les étudiants et les personnels,
Le jeudi 8 octobre 2015, tous en grève !
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Manifestation nationale le 16 octobre 2015 à 14 heures de Jussieu à Bercy
Pour :
- le dégel du point d'indice et revalorisation immédiate des salaires ;
- le refus de la rémunération par la prime au mérite (Rifseep) ;
- le retour à des financements publics pérennes ;
- le développement d'une action sociale à hauteur de 1 % de la masse salariale ;
- la création de postes de titulaires pour que le service public national d'ESR puisse répondre aux besoins de la société et la fin concrète de la précarité des agents contractuels dans nos établissements ;
- l'amélioration des conditions de travail de tous les personnels travaillant dans nos établissements ;
- l'arrêt immédiat des restructurations, fusions d'universités et ComUE, délocalisations ;
- l'égalité d'accès au service public national d'ESR sur tout le territoire ;
- le retour à un cadrage national des diplômes sans dépréciation du rôle du CNESER.
Mobilisation dans le supérieur et la recherche
En grève contre l'austérité et pour le service public de l'ESR le 16 octobre !
A Paris, Manifestation nationale à 14 heures de Jussieu à Bercy
Une mobilisation unitaire est organisée le 16 octobre contre l'austérité dans l'enseignement supérieur et la recherche. La fédération SUD éducation appelle les personnels de l'ESR à participer à cette journée de grève afin de construire une convergence des luttes.
Le désengagement de l'Etat du service public (dans l'ESR comme ailleurs) se traduit en effet par des gels de postes, l'explosion de la précarité et des conditions de travail et d'étude de plus en plus dégradées (formations supprimées, locaux indignes, restructurations de services, externalisation, mobilités forcées, souffrance au travail...).
Au-delà de ce constat, les personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche constatent chaque jour que leurs missions sont dévoyées non seulement par le manque de moyens et d'effectifs et par les conséquences des lois LRU/Pécresse (2007) et LRU2/Fioraso (2013) :
- la destruction des collectifs de travail par la mise en concurrence généralisée (primes inégalitaires dont les plus importantes sont réservées aux meilleurs salaires, logique inégalitaire renforcée par le RIFSEEP et le PPCR, pressions managériales, mise au pas par l'entretien professionnel ou le « suivi de carrière », stigmatisation des « non-publiant-e-s »...),
- le glissement des missions des établissements, qui s'éloignent de plus en plus de l'enseignement et de la recherche pour privilégier des objectifs de communication (vers les étudiant-e-s vu-e-s, comme des client-e-s, et vers les entreprises, vues comme des partenaires) et de transfert de technologie (avec les industriels dont les établissements d'ESR deviennent des prestataires de services),
- l'assèchement des crédits récurrents qui pousse les laboratoires dans une course absurde aux contrats (ANR,...), génère une asphyxie bureaucratique due à la rédaction et l'évaluation des projets, et promeut le recours massif à l'emploi précaire, au détriment de la recherche.
SUD éducation revendique :
- l'utilisation des deniers publics pour les dépenses d'intérêt public, avec notamment la suppression du Crédit Impôt Recherche
- un plan d'urgence permettant de pourvoir les milliers d'emplois gelés, avec la titularisation immédiate des non-titulaires actuellement en poste et l'arrêt de la politique de recours généralisé à l'emploi précaire
- la fin des évaluations-sanctions et des dispositifs de rémunération « au mérite » (primes d'« excellence », d'« investissement dans les fonctions », RIFSEEP...)
- une augmentation générale des salaires avec un salaire minimum porté immédiatement à 1700 euros net et l'indexation des salaires sur l'inflation
- le droit à la mutation et la suppression de toute mobilité subie pour tous les personnels
- l'abrogation des lois LRU/Pécresse et LRU2/Fioraso, et l'instauration d'un fonctionnement démocratique des universités, avec de vrais pouvoirs et contre-pouvoirs décisionnels aux mains des personnels
- une construction massive de logements étudiants et un véritable plan de rénovation de l'ensemble des universités
- la gratuité des frais d'inscription à l'université.
Fédération SUD Éducation
Tél. : 01 42 43 90 09
Mél : fede@sudeduc ation.or g
Site : www.sudeducation.org
Ensemble, manifestons pour donner un nouveau souffle à
l'Enseignement Supérieur et à la Recherche
UEC
Les années passent et les difficultés budgétaires de l'Enseignement Supérieur s'accumulent. Capacités d'accueil réduites, filières menacées, locaux et amphis dégradés : ce sont les étudiants et les jeunes diplômés qui en paient les conséquences. Il n'est pas normal d'être refusé dans une université parce qu'il n'y a pas assez d'enseignants pour accueillir tous les étudiants. Il n'est pas normal de devoir rater son année parce qu'on a un job étudiant. Il n'est pas normal d'arriver dans le monde du travail avec un diplôme qui vaut moins que celui de l'université voisine, parce qu'elle n'a pas reçu les mêmes financements. Le désengagement financier de l'État met en place un service public à deux vitesses qui se retrouve dans l'incapacité d'assurer sa mission de base : permettre l'accès de tous à un diplôme de qualité.
Si nous étudions, c'est pour nous former, pour acquérir des méthodes de réflexion et pour apprendre des savoir-faire qui seront utiles dans le monde du travail. Nous appelons donc le gouvernement à prendre ses responsabilités.
Permettre la réussite des étudiants, c'est libérer des forces immenses, capables de permettre le progrès social, scientifique et industriel dont l'avenir du pays a besoin. Les établissements doivent être financés à hauteur des besoins afin de pouvoir accueillir chacun au sein d'un service public de qualité. Pour cela nous revendiquons un réinvestissement public de l'État ainsi que la redirection des budgets du Crédit Impôt Recherche, qui a démontré son inefficacité. Au delà, il faut redonner un nouveau souffle aux oeuvres universitaires en reconnaissant le travail des étudiants et en leur garantissant une sécurité financière (incluant la protection sociale et le droit à la retraite). L'heure est donc au financement de nouvelles bourses, ouvrant la voix à un salaire étudiant.
Le 16 octobre prochain, c'est avec ces propositions que nous ferons entendre la voix des étudiants et rejoindrons la journée de mobilisation du Collectif Sciences en Marche. Nous sommes des milliers, à travers le pays, à aspirer au changement. Après le 16 octobre, continuons le rassemblement dans les cités U, dans les facs, dans les instituts et les écoles pour sortir de l'austérité. Ensemble, nous voulons donner un nouveau souffle à l'Enseignement Supérieur et à la Recherche. Il est temps de permettre la réussite de tous.
Les premiers signataires :
Matthieu Bauhain, Secrétaire National de l'UEC, étudiant à l'IPAG de Nanterre La Défense
Sébastien Delescluse, Président de la FAEP-FAGE
Arthur Langlois, Président de l'Initiative des Étudiants Progressistes (syndicat des étudiants en IEP)
Tristan Dupont, Président du BDE LLSH, Université Pas cal Blaise Clermont-Ferrand
Pierre Leroy, Vice-Président Étudiant de l'Université de Bordeaux 3
Lucile Merbah, Bureau National de l'UNEF, étudiante à Angers
Azouaou Lahlouh, Président de l'UDEES (association d'étudiants étrangers)
Constantin Lopez, Réseau National des Étudiants Agrégatifs, étudiant en Prépa Agrégation à Lille
Fanny Beggiato, élue étudiante au CA de l'IEP Toulouse
Salomé Bouché, élu e étudiante au CA de l'IEP Lille
Olivier Tarteaut, élu étudiant au CA de l'IEP Lyon
Mathilde Le Méledo, Juristes Progressistes, élue étudiante au Conseil d'UFR de Droit de Strasbourg
Edouard Le Bert, membre du Conseil Académique de l'Université Rennes 2
Lukas Boyer, élu étudiant à l'UFR SHA de Poitiers
Jonas Costagliola, élu étudiant au CA de l'Université Pierre Mendès-France de Grenoble
Thomas Garcia, Pharma Huma (Association d'étudiants en Pharmacie), étudiant à Montpellier
Thibault Delroeux, Fondateur de l'association des Gauches de l'IEP de Rennes.
Nina Goualier, Initiative des Étudiants Progressistes de l'IEP Grenoble
Andrea Benedetti, Initiative des Étudiants Progressistes de l'IEP Strasbourg
Theau Louis-Poulat, syndicaliste étudiant Science Po Paris
Léonard Léma, Syndicaliste étudiant à Tours
Pouhagla Gulghali, Erasmus Student Network, étudiante à Orléans
Mathieu Mercuri, chef de projet à l'Association Jeunes Stop Homophobie, étudiant à Nice.
Mathieu Bolzinger, Étudiants STAPS en Lutte, Orsay.
Daniel Spencer, Étudiant à l'ESPE de Lyon
Sahra Cherid, responsable associative, Université Paris 8.
Fahed Mimoune, responsable associatif, Assas.
Tristan Delmoder, Solidaires Étudiants Lille
Pierre Hantz, président de l'UNEF Rouen
Rémi Didier, Président de la Fédération des Étudiants en Résidence Universitaire de Toulouse
Pierre Wadlow, Président du BDE de Sciences Politiques d'Amiens.
Clément Maturin, Président du BDE d'Histoire de La Rochelle
Source : http://www.etudiants-communistes.org/2015/09/
Source : message reçu le 14 octobre 16h
Valls : La fausse augmentation du budget des facs
Valls vient d'annoncer une augmentation de 100 millions du budget 2016 pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR). Fausse solution pour un vrai problème.
La cour des comptes demande encore plus d'« autonomie » pour les universités
La loi LRU votée en 2007 sous Sarkozy, poursuivie par Fioraso en 2013, consacrait notamment un désengagement massif de l'État et une « autonomisation » des universités en matière de financement. Un nombre croissant d'universités, dorénavant sous-dotées, sont endettées et proches de la faillite, les menaces pesant sur le paiement des salaires des personnels, outre la réduction des moyens alloués, directement requis pour des conditions d'étude correctes, allant grandissantes. Mais pour la Cour des comptes, qui vient de publier les résultats de son enquête, demandée par la Commission des Finances du Sénat, sur le bilan de l'autonomie financière des universités, non seulement cette loi est excellente, mais surtout n'a pas été assez appliquée : contrairement à ce que souhaitait Pécresse en pilotant la LRU, l'État garde encore une emprise trop importante, aux yeux de cette cour, sur les modalités de recrutement, d'avancement et de promotion des personnels. Et de se plaindre que « L'État n'a pas rénové ses méthodes de pilotage ».
Comment faire en sorte que l'État garantisse un financement public à la hauteur de ses « ambitions » ? Des pistes suggestives sont avancées : que les universités puissent « mieux gérer leurs personnels », qu'on leur transfère la gestion de leurs bâtiments : bref, qu'on généralise le modèle de l'université-propriétaire-rentière, dirigée par des présidents-patrons totalement libres de leurs mouvements en matière de recrutement. Un nombre croissant d'étudiants ces dernières années ? Là encore la piste est explicite : l'augmentation des frais d'inscription pour désengorger des facs trop pleines, objectif explicitement ré-énoncé il y a peu par la droite, et chaque jour un peu plus validé par le gouvernement Valls. La Cour, d'ailleurs, ne s'arrête pas aux universités : les lycéens eux-mêmes coûtent bien trop cher en France, trop d'options, trop de langues, un bac trop lourd. Bref un lycée bien peu performant.
Pourtant, de l'argent, il y en a : le « crédit impôt recherche », cette manne financière énorme dévolue aux entreprises privées développant des activités de recherche et développement, leur permet de déduire de leurs impôts, donc des recettes publiques, les dépenses engagées sur ce terrain. Mais dans le même temps, outre la mise en pièces de longue haleine du CNRS, on comprime encore un peu plus le budget des universités, lesquelles n'ont plus d'autre choix que de chercher des financements, à leur tour, dans le privé. Pas étonnant qu'avec la LRU puis la loi Fioraso, les « personnalités extérieures » soient tellement surreprésentées dans les conseils d'administration des universités, et qu'au contraire les étudiants et personnels BIATSS, eux, soient sous-représentés. Résultat d'ensemble : un système de plus en plus à deux vitesses, d'un côté quelques facs d'élite (« pôles d'excellence »), financées à foison par des partenariats juteux avec le privé, et des facs poubelles de l'autre.
La double hypocrisie de l'annonce de Valls
D'une part, 100 millions de plus ne sont rien par rapport à cette logique combinant endettement structurel et refonte totale de l'ESR français sous domination des intérêts privés. Mais plus encore, cette augmentation de 100 millions annoncée par Valls pour le budget 2016 des universités n'en est même pas une au plan comptable. La réalité, c'est que l'État ne ponctionnera pas cette année, contrairement à ce qui était programmé, 100 millions dans les réserves dites « fonds de roulement » des universités pour les redéployer ailleurs. C'est ce qu'il avait fait en 2015, s'attirant les foudres de la droite et des présidents d'université les « mieux gérées », soit les facs d'élite, criant au « hold-up financier ». Bien que rassurée sur ce point, la Conférence des Présidents d'Université (CPU), Salzmann en tête, pleure maintenant sur l'augmentation de la masse salariale, et demande 200 millions à l'État. Si nous sommes contre le manque de moyens pour l'ESR, nous sommes aussi contre la gestion qu'en font les Salzmann et compagnie, et contre ce qui favorise cette gestion, à savoir la marchandisation galopante des conditions de production et de transmission sélective des savoirs.
De toute façon, 100 millions à se répartir entre une centaine d'établissements, autant parler d'une miette face au manque de moyens de plus en plus criant. Les Républicains, par la voix de NKM, appuient sur le fait que le problème est bien plus structurel. Bien qu'ils soient mal placés pour pointer les conséquences des lois qu'ils ont eux-mêmes mis en place (LRU sous Sarkozy), ils proposent aujourd'hui de faire reposer les frais sur le dos des étudiants, en augmentant les frais d'inscription de 1000 €, rien que ça ! Et en sélectionnant dès la L1…
Le PS lui, par la voix de Thierry Mandon, s'oppose en apparence à la sélection en première année, même si pour eux aussi l'augmentation du nombre d'étudiants est un problème. En ouvrant le débat sur l'orientation post-bac, Mandon propose simplement une autre forme de sélection. Si pour lui « le tirage au sort mis en place dans certaines facs est absurde », dégoûter les détenteurs d'un bac professionnel ou technologique de s'inscrire à la fac ne l'est pas. C'est au contraire leur éviter un échec certain… Cela a même un nom : « l'orientation active ».
Pour une politique unitaire entre étudiants, enseignants et administratifs contre la casse des facs, la précarité et la sélection !
Mais ce n'est pas par hasard que cette annonce de Valls tombe maintenant. Sent-il monter la colère des étudiants ? La peur panique des gouvernants à l'égard des mouvements étudiants et de la jeunesse en général est notoire. Cette colère a de quoi se nourrir : subissant des conditions d'étude chaque jour plus délabrées (amphis surchargés, difficultés voire refus d'inscription, manque d'enseignants, de bibliothécaires, attaques sur les conditions du logement, bourses insuffisantes et nécessité de se salarier, etc.), il est clair que s'organiser collectivement pour refuser cet état de fait sera la seule solution. Plusieurs exemples de luttes locales ont eu lieu cette rentrée, avec de petites victoires à la clé, comme à Nanterre, Montpellier ou Toulouse.
Dans l'ensemble on est obligé de constater que beaucoup d'étudiants ont fini par se décourager face aux obstacles insurmontables mis sur leur chemin vers l'inscription universitaire. Cependant, quand on s'unit, la lutte paye. Vu les attaques contre le droit du travail et les conditions de travail, le massacre programmé du statut des fonctionnaires, la flambée de la précarité chez les personnels en particulier contractuels et vacataires, de plus en plus nombreux simultanément, et BIATSS, il s'impose dans l'évidence que seule une mobilisation unitaire de l'ensemble de ceux qui subissent ces attaques sans fin peut permettre d'inverser la vapeur.
La dégradation des conditions d'étude, côté étudiants, et celle des conditions de travail, côté personnels, sont les deux faces du même jeu de massacre. Seule une mobilisation unitaire personnels/enseignants/étudiants permettra d'éviter la dispersion des forces et le découragement. Que personnels et étudiants défilent donc ensemble le 8 octobre prochain pour une université ouverte à toutes et tous, contre la précarité et la sélection (directe ou indirecte), et en profitent pour se préparer à la journée de mobilisation dans l'ESR du 16 octobre !