lundi 12 novembre 2007 à 18h
Formons des piquets volants
Ce mouvement social est l'affaire de tous organisons-nous pour tout bloquer assemblée lundi 12 à 18h au CICPORGANISONS-NOUS POUR TOUT BLOQUER FORMONS DES PIQUETS VOLANTS
https://paris.demosphere.net/rv/4089
Les médias et les syndicats nous martèlent que cette grève serait exclusivement une bataille contre la suppression des régimes spéciaux des retraites, alors que nous sommes face à une offensive du gouvernement comportant tout un panel de mesures :
- service minimum dans le secteur des transports ;
- suppression de 27000 postes de fonctionnaires ;
- chasse aux sans-papiers ;
- privatisation rampante des universités ;
- attaque contre le salaire indirect (allocation chômage, RMI, instauration d'une franchise médicale) ;
- volonté de supprimer les CDI.
S'il est vrai que chacune de ces mesures entraînent une réaction corporatiste de chaque catégorie concernée, il est également vrai que de plus en plus de gens sont conscients que ces « réformes » forment un tout cohérent et qu'il s'agit de s'y opposer ensemble.
Au-delà des grèves catégorielles se profile un mouvement social contre les mesures du patronat et du gouvernement.
Ces mesures sont prises dans le cadre de la restructuration capitaliste en cours (la « mondialisation »). La mise en concurrence de la force de travail au niveau mondial doit se doubler maintenant de la mise en concurrence de chaque individu au sein même de l'entreprise. Du statut morcelé en une multitude de catégories, on passe désormais au statut individualisé. Chacun doit se retrouver dans l'obligation de négocier seul face au patron son propre « parcours de carrière », en fait les modalités de la vente de SA force de travail. Syndicats et patronat ont déjà programmé la fin des CDI et des conventions collectives, qu'ils l'appellent Flexi-sécurité ou sécurité sociale professionnelle.
Pour le capital, notre force de travail doit être soumise aux pures lois du libéralisme et pour ce faire, l'atomisation doit tendre à être totale.
C'est dans ce cadre que s'inscrit le train de réformes imposé par le gouvernement pour casser les « bastions » où les corporations détiennent encore un rapport de force : supprimer de fait le droit de grève dans les secteurs-clefs que sont les transports et l'énergie ; dégraisser le personnel de la fonction publique pour pouvoir embaucher hors-statut. Il s'agit aussi de précariser encore plus l'ensemble de la force de travail pour l'obliger à se soumettre aux nouvelles conditions draconiennes de l'exploitation.
La grève n'est pas une arme dont peuvent user efficacement tous les prolétaires.
Est ce qu'encore une fois les cheminots, les gaziers, les électriciens, les postiers, les employés de la Ratp vont se retrouver seuls en première ligne ? Les syndicats vont-ils encore une fois mettre en avant la défense de tel ou tel acquis spécifique à une catégorie de travailleurs ? Nous ne voulons pas vivre ce mouvement par procuration, n'être qu'une fraction de l'opinion publique qui se contente d'approuver la grève sans y participer.
La grève est une arme efficace pour ces bastions ouvriers, elle a de réelles conséquences économiques. Mais pour une grande partie d'entre nous, alternant périodes de chômage, d'interim ou de contrats temporaires, ce mode d'action n'est pas envisageable. Une non-moins grande partie d'entre nous ne travaille pas dans un « secteur-clef » où la simple cessation de travail constituerait une entrave suffisante au bon déroulement de l'économie (les professeurs, instituteurs, lycéens et étudiants en sont les exemples types).
Depuis les années 80, la grève (telle qu'elle est juridiquement encadrée) a perdu beaucoup de son efficacité. Le morcèlement des entreprises en de multiples entités, le recours à la sous-traitance et à l'interim laissent chaque secteur de travailleurs isolé dans la contestation des modalités de son exploitation. Depuis de nombreuses années, si l'on veut être entendu, les actions coups de poing, les piquets et occupations (illégaux) sont nécessaires.
Et la situation à venir s'annonce bien pire, puisque chacun, isolé, devra défendre son bout de gras. Les possibilités de se regrouper pour faire grève dans sa boîte vont donc tendre à disparaître.
Nous ne sommes pas désarmés pour autant. Les mouvements sociaux de ces dernières années (en France mais aussi ailleurs, en Argentine notamment) ont démontré que le blocage de la circulation des marchandises, de l'énergie, de l'information et de la force de travail était un moyen efficace de perturber l'économie. Instaurer un tel rapport de force permet de faire reculer les projets patronaux.
Appel à la création de piquets volants
À ceux qui veulent résister !
À ceux qui perçoivent cette résistance non pas comme une somme de grèves corporatistes, mais bien comme un mouvement social d'ampleur contre le train de réformes imposées par le gouvernement pour les besoins de la restructuration capitaliste !
À ceux qui savent que cette attaque n'est pas la dernière et que, si nous laissons faire, elle sera suivie par d'autres !
À ceux qui savent que leur situation sous le capitalisme ne peut aller qu'en s'empirant !
Aux profs grévistes, aux postiers enragés, aux assemblées lycéennes et étudiantes, aux chômeurs conscients, aux gosses sans avenir, aux retraités sacrifiés, aux travailleurs précaires qui n'attendent plus rien, aux RMIstes qui ont besoin de tout…
À tous ! À tous ! À tous ! À tous ! À tous ! À tous !
Regroupons-nous à l'échelle du quartier, de la boîte ou par groupe d'affinité…
Créons des piquets volants pour bloquer là où cela perturbe le plus, paralysons les voies de circulation et la production, coupons les circuits de flux d'informations, participons aux actions des grévistes, renforçons les occupations des points stratégiques !
Organisons-nous à 5 ou à 100, coordonnons-nous quand nous en avons l'occasion, pour agir selon nos possibilités.
Première Assemblée des piquets volants d'Ile -de-France
Lundi 12 novembre à 18h au C.I.C.P.
21ter rue Voltaire, Métro Rue des Boulets, ligne 9
Source : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_ar...
Source : confirmé par tel. au CICP