jeudi 11 juin 2015 à 13h30
Appel intersyndical - grève et manifestation
Pour l'abrogation de la reforme des collèges
https://paris.demosphere.net/rv/40328
Le 19 Mai, les collègues de l'académie ont répondu très nombreux à l'appel de nos organisations syndicales nationales pour exiger le retrait de la réforme des collèges.
En publiant le décret et l'arrêté le soir même, la ministre a choisi la voie de la provocation. Ce mépris de la profession a été reçu avec colère dans les établissements.
Les organisations syndicales de l'académie de Créteil signataires soutiennent les revendications de leurs organisations syndicales nationales qui « demandent l'abrogation de ces textes, décret et arrêté, et la reprise immédiate des discussions sur l'avenir des collèges » et « refusent de discuter des modalités d'application de cette réforme ».
Elles considèrent qu'il est urgent de tout mettre en oeuvre pour bloquer le ministère, à commencer par la préparation de la grève nationale du 11 juin.
Toutes et tous a la manifestation pour l'abrogation de la reforme !
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/40328
Source : http://www.sudeduccreteil.org/APPEL-INTERSYND...
Source : http://www.cgteduccreteil.org/spip.php?page=a...
Pour un collège égalitaire, grève nationale le 11 juin
Construire la lutte jusqu'à l'abrogation !
SUD éducation
La publication au Journal Officiel des textes de la réforme du collège au lendemain d'une grève importante confirme la volonté du minis- tère de passer en force et son refus d'entendre les personnels. La lutte doit s'amplifier pour imposer l'abrogation de cette réforme. L'intersyndicale SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ'action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN appelle à la grève le 11 juin 2015.
Ces dernières semaines, le débat public a été confisqué, comme si la seule alternative était de défendre cette réforme de « modernisation » libérale ou de la refuser au nom d'un collège passéiste, inégalitaire et élitiste. Nous dénonçons les récupérations politiques de la droite et de l'extrême droite. Les personnels doivent s'organiser pour refuser que des groupes réactionnaires s'approprient leur mobilisation.
Nous ne partageons rien avec celles et ceux qui critiquent cette réforme au nom du refus d'approches pédagogiques des enseignements. Nous revendiquons des moyens à la hauteur des besoins et nous luttons pour un collège égalitaire avec un enseignement polytechnique qui garantisse à tou-te-s les élèves l'exploration de tous les types de savoirs, qu'ils soient manuels, techniques, artistiques ou théoriques, reposant sur des pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices.
Ce n'est pas la direction de la réforme ministérielle. Dans un contexte d'austérité, cette ré-forme ne prévoit aucune disposition pour améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d'apprentissage pour les élèves. Elle remettrait en cause le collège unique, accentuerait encore les inégalités, augmenterait l'autonomie des (chefs d')établissements, induisant une concurrence toujours plus grande entre collègues, équipes, disciplines et établissements tout en multipliant des hiérarchies intermédiaires, dans la continuité des réformes statutaires sur les « missions
et services ». Cette réforme modifierait l'organisation des enseignements et des disciplines, selon des modalités imposées qui ont été définies sans les personnels.
La fédération SUD éducation appelle les personnels :
- à participer massivement à la grève le 11 juin
- à mener une campagne d'explication à la population des enjeux de cette réforme
- à signer la pétition intersyndicale pour l'abrogation du décret et de l'arrêté « collège 2016 »
- à étendre la mobilisation à l'ensemble des personnels de la maternelle à l'université
- à mettre en discussion la grève reconductible jusqu'à l'abrogation dans les AG
- à élaborer collectivement les revendications pour un autre collège et les moyens d'y parvenir
Source : http://www.sudeducation.org/Pour-un-college-e...
Source : http://www.communcommune.com/2015/06/pour-l-a...
Réforme du collège : pour la CGT c'est non !
La CGT éduc'action exige l'abrogation de la réforme et l'ouverture d'une véritable consultation pour une réforme qui permette la réussite de toutes et tous. C'est pourquoi elle appelle les personnels du second degré à débattre de la réforme entre eux et avec les parents le 4 juin et à la grève nationale du 11 juin.
Malgré la réussite de la journée de grève du 19 mai, avec plus de 50 % de grévistes dans les collèges, le gouvernement a publié le décret et l'arrêté mettant en oeuvre la réforme pour la rentrée 2016. La mobilisation doit se poursuivre.
Car, la réforme poursuit une vision de plus en plus inégalitaire de l'Ecole. Alors que le collège unique a toujours manqué des moyens nécessaires à la démocratisation pour que toutes et tous réussissent, le gouvernement opte pour une réforme sans moyens au service de l'idéologie libérale. La logique reste plus que jamais celle du socle et des compétences, au service du patronat, et d'une Ecole à deux vitesses.
L'autonomie au service de la concurrence
Les horaires hebdomadaires du cycle 4 (5e à 3e), sont indicatifs. Le CA pourra modifier la grille dans la li-mite de l'enveloppe glo-bale disciplinaire prévue sur 3 ans. C'est la même logique que celle de la réforme du Bac pro que la CGT Educ'action rejette.
20 % des horaires enseignants seront distribués par le chef d'établissement sur avis du conseil pédagogique.
- Heures de « marges professeurs » (2,75 h par classe, rentrée 2016 ; 3 h, rentrée 2017). Elles ne suffiront pas au travail à effectifs réduits. Pire, le maintien d'un enseignement de langues anciennes ou régionales LV3 dépendrait aussi de ces marges. Globalisées, sans fléchage national, elles feront endosser aux personnels la gestion de la pénurie, engendrant une concurrence malsaine entre disci-plines.
- Enseignements complémentaires (3 h d'AP en 6e, 4 h pour l'AP et les EPI en 5e, en 4e et en 3e).
- Heures d'accompagnement personnalisé (AP).
Intégrées aux heures disciplinaires, les choix des disciplines concernées et des contenus seront laissés aux établissements.
- Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI).
Ils seront intégrés aux horaires disciplinaires : les élèves sui-vraient au moins 2 thèmes par an et au moins 6 sur les 3 an-nées du cycle, sans moyens dédiés, que ce soit pour la concer-tation, pour la co-intervention ou le travail à effectifs réduits. La mise en place concrète (thèmes, disciplines concernées, organisation) sera à la charge de l'établissement.
La CGT Educ'action est favorable au travail interdisciplinaire, mais les EPI ainsi imposés, faute de moyens et de formations, ne le permettront en aucun cas : ils risquent de dégrader les conditions de travail des collègues et d'opposer interdisciplinaire et disciplinaire, à l'inverse du but annoncé.
Comme les élèves ne seront pas sûrs de suivre l'ensemble des thèmes, pourtant intégrés aux programmes, on peut craindre la création de filières larvées et la relativisation du caractère national des programmes, donc du collège unique.
Fusion des horaires scientifiques en 6e.
Là encore, c'est amener la concurrence entre les disciplines, tout en faisant des économies. Les collègues subiront une forte pression pour travailler en transdisciplinarité, ce que rejette la CGT Educ'action.
Risque d'annualisation des horaires d'enseignement artistique.
La grille horaire fait état de la possibilité de semestrialisation. Cela va permettre aux chefs d'établissement de l'imposer sans l'accord des collègues.
En grève le 11 juin contre la réforme du collège !
Les organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ'action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN constatent l'enfermement du ministère dans son maintien de la réforme du collège et son refus d'entendre les demandes des personnels d'enseignement, d'éducation et d'orientation du second degré.
Confirmant leur analyse commune de la réforme et des conditions de la publication des textes le 20 mai, elles appellent les personnels à amplifier l'action, en particulier le 4 juin, contre les textes publiés au lendemain d'une grève majoritaire dans les collèges, pour leur abrogation et la reprise immédiate des discussions sur l'avenir du collège.
Elles appellent à signer et faire signer massivement la pétition intersyndicale « Un autre collège 2016 ».
Elles appellent à une nouvelle journée nationale de grève et d'actions le jeudi 11 juin.
Réforme du collège :
Construisons un autre projet pour l'école !
Toutes et tous en grève le 11 juin !
SUD Éducation
Réforme des rythmes scolaires, nouveaux statuts des enseignant-e-s, nouveau socle commun, nouveaux programmes, réforme de l'éducation prioritaire et enfin réforme du collège : depuis deux ans le gouvernement s'est employé à organiser l'aggravation des conditions de travail des personnels et des conditions d'étude des élèves. Ces réformes obéissent toutes à la même logique, celle de réduire la qualité de notre système éducatif en orchestrant la territorialisation de l'enseignement et le renforcement du pouvoir de la hiérarchie dans les établissements. Le projet pour l'école porté par les gouvernements successifs reste donc le même : renforcer les inégalités sociales en formant les élèves des classes populaires à des emplois précaires grâce à un enseignement à minima.
Le gouvernement tente à nouveau d'enrober sa réforme d'un « vernis pédagogique » par la promotion des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires. Nous ne sommes pas dupes, aucun moyen n'est mis en œuvre pour construire des enseignements interdisciplinaires. Le gouvernement utilise l'interdisciplinarité comme un bouclier pour promouvoir sa réforme qui consiste essentiellement à accroître l'autonomie des chefs d'établissement et non des équipes pédagogiques, à renforcer la mise en concurrence des établissements et des disciplines, à mettre en œuvre un enseignement à minima dans les quartiers populaires et à aggraver les conditions de travail des enseignant-e-s qui verront leur service flexibilisé, morcelé sur plusieurs établissements et soumis à la volonté des chefs d'établissement.
Sud Éducation refuse cette réforme et dénonce la stratégie du gouvernement. Celui-ci ne souhaite pas favoriser la réussite de tous les élèves. Au contraire, dans le premier degré, il ferme des classes, réduit les moyens humains et financiers, après avoir désorganisé le temps scolaire. Le second degré est aujourd'hui la cible de ce gouvernement alors que la baisse des moyens humains (effectifs pléthoriques...) et financiers (bâtiments, outils de travail) correspond de fait à un objectif comptable et social-libéral.
Nous voulons travailler dans une école réellement démocratique où tous les élèves auront accès à un enseignement polytechnique afin de favoriser leur épanouissement. Nous voulons travailler dans une école coopérative où tous les personnels auront leur place pour mettre fin aux injonctions de la hiérarchie qui sont uniquement motivées par des intérêts économiques. Pour construire cette école de demain, libre, émancipatrice et égalitaire, nous revendiquons la mise en œuvre de moyens ambitieux, le recrutement massif et un abaissement du temps de travail des personnels et du temps de service devant élèves des enseignant-e-s pour de véritables temps de concertation et de formation.
Face à l'offensive contre l'école, menée conjointement par le gouvernement et les forces réactionnaires (droite et extrême-droite), Sud Éducation appelle tous les personnels de l'Éducation Nationale à se réunir en Assemblée Générale et à réussir la grève du 11 juin afin de construire les suites à donner à ce mouvement.
Contre le renforcement de la hiérarchie et la concurrence entre filières générales et filières professionnelles, contre la détérioration de l'enseignement dans les écoles, les collèges et les lycées, Sud Éducation appelle les personnels du 1er et du 2nd degré, des filières générales comme des filières professionnelles à se rencontrer localement pour préparer la grève du 11 juin et définir des stratégies de lutte pour une rentrée des classes combative
Organisons-nous en Assemblée Générale !
Construisons la grève du 11 juin et ses suites !
Élaborons un autre projet pour une école émancipatrice et égalitaire !
Luttons pour un abaissement du temps de travail de tous les personnels et des moyens à hauteur des besoins !
Tous en grève et en AG le 11 juin contre la réforme du collège
Intersyndicale 92 (SUD, CGT, FO, FSU)
Les organisations syndicales SNES-FSU 92, SNFOLC 92, CGT Educ'action 92 et SUD Éducation 92 dénoncent la publication des textes concernant la réforme du collège au soir même d'une grève majoritaire dans les collèges. Il est scandaleux et illusoire d'espérer mettre en œuvre une réforme contre les professionnels.
C'est un déni de démocratie.
Elles dénoncent les manœuvres de récupérations politiciennes et les amalgames.
Elles demandent l'abrogation de ces textes, décret et arrêté, et la reprise immédiate des discussions sur l'avenir du collège. En tout état de cause, elles refusent de discuter des modalités d'application de cette réforme.
Elles appellent les personnels à signer et faire signer la pétition intersyndicale, à poursuivre les mobilisations en cours : assemblées générales, délégations, rassemblements etc.
Elles appellent d'ores et déjà à faire du jeudi 4 juin une nouvelle journée nationale de mobilisation dans tous les collèges : heures d'information syndicale, rencontres et débats avec les parents.
Elle appellent à se mettre massivement en grève le 11 juin et à se réunir en assemblées générales pour discuter des suites.
Par ailleurs, nos organisations syndicales soutiennent le mouvement des écoles de Nanterre pour la satisfaction de leurs revendications.
SNES-FSU 92, SNFOLC 92, CGT Educ'action 92 et SUD Éducation 92
Réforme du collège. Grève nationale jeudi 11 juin.
A lire, l'argumentaire de la CNT…
Une réforme ? Encore ? Ça va tout changer ? Les programmes ? Les méthodes ? Les objectifs du collège ? Les évaluations ?…
Eh oui, nouvelle ministre, nouvelle réforme. Tout changer ? non. Surtout pas ! Les programmes vont peut-être changer à la marge. Les méthodes resteront peu ou prou les mêmes, au gré des modes imposées par les inspecteurs-trices*. L'objectif principal du collège restera de faire le tri social. Quant aux évaluations, elles resteront au service de ce tri, qu'elles soient chiffrées ou par compétences. Elles continueront à être anxiogènes pour les élèves et sources de casse-tête pédagogiques pour les enseignant-es. Sans parler de la division en classes (classes d'âge, classes de niveau ou classes sociales) dont on ne parlera même pas. Quelques idées paraissent bonnes, comme les Enseignements pratiques interdisciplinaires prévus dans l'emploi du temps. Ça permettra à la ministre de mettre de son côté les mouvements pédagogiques peu regardants sur les modalités d'application. Ils tiendront compagnie aux syndicats collabos qui signent des deux mains et les yeux fermés. Pourtant, il suffit d'avoir déjà travaillé dans l'éducation nationale depuis quelques années et deux ou trois réformes pour voir qu'une bonne idée comme celle-ci ne sera pas mise en œuvre comme il le faudrait : aucune heure de concertation dans l'équipe, choix limité des disciplines croisées pour des questions d'emploi du temps impossible, pressions des conservatismes pour maintenir le nombre d'heures et les lourdeurs dans les programmes, etc. Par ailleurs, tout porte à croire que les décisions ne seront pas concertées, collégiales et portées par les enfants et les travailleurs-euses. Procès d'intention ? Non, expérience. Tout sera imposé par des petits chefs et leurs chien-chiens, dans un esprit démocratique digne d'un pouvoir militaire. Nous parlerons bien sûr encore moins des conditions de travail des adultes et des élèves : précarité, « flexibilité », concurrence entre établissements, entre disciplines, travail à la maison trop important (et source d'aggravation des inégalités), classes surchargées, journées trop longues, enfermement, infantilisation, etc. Et les inégalités sociales ? Et le manque de moyens humains ? Et les créations de postes qu'on attend toujours ? Et les conditions d'accueil des élèves en situation de handicap ? Et celles des élèves isolés, qui se retrouvent de plus en plus souvent déscolarisés et à la rue ? Tout est prévu pour continuer à se détériorer, austérité oblige. Alors, ça, une réforme ? Non, c'est comme d'habitude l'expression carriériste d'un-e ministre pour faire avancer sa promotion vers plus de pouvoir, en laissant son nom sur une action politique qui ne sera même pas critiquée ; pas le temps, avant la prochaine réforme d'un autre ministre, qui n'aura surtout rien changé… Au passage, ça aura sûrement aidé à faire quelques économies. En fait, c'est clair, ce n'est pas d'une n-ième réforme dont on a besoin, mais d'une révolution !
* Il n'est jamais inutile de rappeler que l'inspection n'est pas obligatoire et qu'il est assez émancipateur et très peu risqué de la refuser (voir le site du Collectif anti-hiérarchie : www.abasleschefs.org).
Réforme du collège. Grève nationale jeudi 11 juin.
CNT
Une réforme ? Encore ? Ça va tout changer ? Les programmes ? Les méthodes ? Les objectifs du collège ? Les évaluations ?…
Eh oui, nouvelle ministre, nouvelle réforme. Tout changer ? non. Surtout pas ! Les programmes vont peut-être changer à la marge. Les méthodes resteront peu ou prou les mêmes, au gré des modes imposées par les inspecteurs-trices*. L'objectif principal du collège restera de faire le tri social. Quant aux évaluations, elles resteront au service de ce tri, qu'elles soient chiffrées ou par compétences. Elles continueront à être anxiogènes pour les élèves et sources de casse-tête pédagogiques pour les enseignant-es. Sans parler de la division en classes (classes d'âge, classes de niveau ou classes sociales) dont on ne parlera même pas. Quelques idées paraissent bonnes, comme les Enseignements pratiques interdisciplinaires prévus dans l'emploi du temps. Ça permettra à la ministre de mettre de son côté les mouvements pédagogiques peu regardants sur les modalités d'application. Ils tiendront compagnie aux syndicats collabos qui signent des deux mains et les yeux fermés. Pourtant, il suffit d'avoir déjà travaillé dans l'éducation nationale depuis quelques années et deux ou trois réformes pour voir qu'une bonne idée comme celle-ci ne sera pas mise en œuvre comme il le faudrait : aucune heure de concertation dans l'équipe, choix limité des disciplines croisées pour des questions d'emploi du temps impossible, pressions des conservatismes pour maintenir le nombre d'heures et les lourdeurs dans les programmes, etc. Par ailleurs, tout porte à croire que les décisions ne seront pas concertées, collégiales et portées par les enfants et les travailleurs-euses. Procès d'intention ? Non, expérience. Tout sera imposé par des petits chefs et leurs chien-chiens, dans un esprit démocratique digne d'un pouvoir militaire. Nous parlerons bien sûr encore moins des conditions de travail des adultes et des élèves : précarité, « flexibilité », concurrence entre établissements, entre disciplines, travail à la maison trop important (et source d'aggravation des inégalités), classes surchargées, journées trop longues, enfermement, infantilisation, etc. Et les inégalités sociales ? Et le manque de moyens humains ? Et les créations de postes qu'on attend toujours ? Et les conditions d'accueil des élèves en situation de handicap ? Et celles des élèves isolés, qui se retrouvent de plus en plus souvent déscolarisés et à la rue ? Tout est prévu pour continuer à se détériorer, austérité oblige. Alors, ça, une réforme ? Non, c'est comme d'habitude l'expression carriériste d'un-e ministre pour faire avancer sa promotion vers plus de pouvoir, en laissant son nom sur une action politique qui ne sera même pas critiquée ; pas le temps, avant la prochaine réforme d'un autre ministre, qui n'aura surtout rien changé… Au passage, ça aura sûrement aidé à faire quelques économies. En fait, c'est clair, ce n'est pas d'une n-ième réforme dont on a besoin, mais d'une révolution !
* Il n'est jamais inutile de rappeler que l'inspection n'est pas obligatoire et qu'il est assez émancipateur et très peu risqué de la refuser (voir le site du Collectif anti-hiérarchie : www.abasleschefs.org).
Argumentaire
La nouvelle mascarade de la réforme du collège
1/ L'esprit de la « réforme » . Ce que dit la loi :
- Les nouvelles modalités d'enseignement (les enseignements pratiques interdisciplinaires, l'accompagnement personnalisé et le travail en petits groupes) représenteront 20 % du temps des enseignants qu'il leur reviendra d'organiser (en conseil pédagogique) en fonction des besoins des élèves. Les nouveaux programmes, plus cohérents, laisseront à chaque enseignant plus de souplesse et de temps pour mettre en œuvre des pédagogies plus actives.
- Entre les lignes : il revient au conseil pédagogique d'organiser le travail interdisciplinaire, de définir l'accompagnement personnalisé (qui n'a pas grand-chose de personnalisé car se fera en groupe ou avec l'ensemble de la classe), de choisir les heures à dispenser en effectif réduit. Aucune heure de concertation entre les équipes pédagogiques n'est envisagée pour mettre en place une telle usine à gaz !
- Nos revendications : commencer par libérer du temps de concertation pour permettre de réelles pratiques de travail en équipe, pour discuter des pédagogies « actives » et les mettre en œuvre selon des modalités choisies par les enseignants et non pas par le conseil pédagogique qui est présidé par le-la chef d'établissement et dont les membres sont désigné-e-s par lui. Créer des postes pour compenser ces temps de concertation. Pour vraiment répondre aux besoins des élèves, nous sommes pour une éducation intégrale dans un lycée polytechnique.
2/ Conditions de travail des adultes et des enfants
- Ce que dit la loi : les équipes pédagogiques et éducatives disposeront d'une réelle capacité d'initiative pour définir qui fera quoi pendant 4 à 5h par semaine, dans le respect des horaires disciplinaires. Chaque établissement disposera d'une réelle autonomie dans cette redéfinition des emplois du temps.
- Entre les lignes : sous prétexte d'autonomie et de flexibilité, l'État se protège, et se déresponsabilise. Comme chaque établissement fera « comme il veut », les tensions pour récupérer les heures disciplinaires dans ce nouveau dispositif se porteront entre les équipes éducatives et pédagogiques et non pas sur le gouvernement qui souhaite éviter un mouvement social collectif. Les disciplines vont tout simplement être mises en concurrence, ce qui ne manquera pas de détériorer les relations entre collègues. Il s'agit de la même stratégie étatique que pour l'accompagnement personnalisé au lycée : donner l'initiative à chacun de faire au mieux sans pour autant donner les moyens nécessaires, et faire porter la responsabilité de l'échec inéluctable de ce dispositif sur les enseignants qui l'ont organisé. Ce dispositif est totalement incompris des élèves de lycée, il en sera de même au collège car aucun enseignement n'en a été tiré ! Les bahuts entrent en concurrence car l'éducation devient locale et non plus nationale. Les heures « matière » sont garanties sur une période de cycle de 2 ans dans les bahuts ECLAIR (ancien ZEP et nouveau REP) et peuvent être lissées à la guise des établissements… mais on se demande comment ça se passe pour les enfants qui déménagent ou changent de bahut en cours d'année. En matière « d'autonomie » à moins que ce soit « d'innovation », les groupes langue sont plus chargés que les groupes classe et dans certains bahuts on donne à choisir aux profs de langue « 3h en groupe chargé ou 2h30 en demi-groupe », un chantage qui ne respecte pas les horaires plancher.
- Nos revendications : Baisse des effectifs d'élèves dans les classes et pas seulement sur quelques heures dans l'année, recrutement massif de personnels éducatifs, réaffirmation de la liberté pédagogique des enseignant-es. Les décisions relatives aux nouvelles modalités d'enseignement qui concernent des questions pédagogiques doivent être prises exclusivement par les équipes éducatives et non par le CA dans lequel le chef d'établissement a tout pouvoir (droit de veto).
3/ Aggravation des inégalités
- Ce que dit la Loi : La mise en place d'allocation progressive permet dors et déjà de « mettre fin à la ghettoïsation des collèges ». Les enseignants ayant exercé au sein des établissements les plus difficiles de l'éducation prioritaire accéderont aux plus hauts échelons de rémunération. A l'intérieur de chaque établissement, les pouvoirs des coordonnateurs de discipline, de cycle et de niveau ainsi que des référents seront renforcés, dans la mesure où les missions de ceux-ci sont désormais reconnues grâce à des indemnités pour missions particulières qui peuvent aller jusqu'à 3 750 euros par an.
- Entre les lignes : Hypocrisie et ironie se mélangent ! Des établissements en REP souffrent et luttent pour conserver leurs moyens. Chaque nouveau label des « établissements prioritaires » n'a fait que réduire leurs nombres et les moyens qui leur sont alloués (ZEP, ECLAIR, REP). La seule favorisation des salaires en REP ne suffit pas, d'autant que tous les personnels ne la touchent pas (animateurs, AED, AVS, remplaçants). Actuellement, des établissements qui sont déjà passés en REP ne perçoivent pas plus, voire parfois moins car les calculs se font sur des bases aberrantes. De plus les élèves de ces établissements perdent des heures d'enseignement car les heures de concertation , environ 1h30 retirées aux EDT prof, réduisent les heures élèves, le temps de cours, donc. Les heures de concertation ne sont pas remplacées par d'autres profs, ne crée pas d'emploi. On maintient les inégalités entre les établissements mais aussi en leur sein avec des inégalités salariales et le renforcement hiérarchique grâce aux IMP. Ces IMP ressemblent fort à la part modulable des ECLAIR en primaire (tellement désorganisatrice que bientôt supprimée). La seule mesure qui tendait à éviter la ghettoïsation des ZEP était la carte scolaire qui garantissait un peu de mixité sociale. La suppression de la carte scolaire a accéléré la fuite des élèves de classe sociale plus élevée vers des collèges publics « bourgeois » ou des collèges privés. Bref toutes les mesures de cette réforme sont totalement hors sujet pour répondre au phénomène de « ghettoïsation » !
- Nos revendications : Rétablir la carte scolaire. Clarifier et augmenter les moyens pour les établissements accueillant les élèves les plus en difficultés. Faire profiter plus d'établissements, y compris les lycées pro, de réels dispositifs d'aide. Revenir sur la sortie scandaleuse de nombreux établissements de l'éducation prioritaire. Revalorisation salariale de tous les personnels. Mise en place d'équivalent RASED pour le secondaire. Le service public doit revenir à une obligation de moyens : à travail égal, salaire égal. Les moyens dont disposent les REP représentent, pour nous, un minimum qui devrait être pour tous.