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mercredi 24 octobre 2007 à 18h

2 parties : 1 2

L’assiette sale

France, 2007, 78 min
Réalisation Denys Pinyngre
Production Galopins Films

Toute l’année, vous trouvez en grande surface de belles tomates rouges, insipides et presque bon marché. Beaucoup, comme les courgettes, les pêches ou les melons, viennent de Provence où des ouvriers, Marocains pour la plupart, travaillent, sous contrats “OMI” à ces cultures dans des conditions proches de l’esclavage : heures non payées, conditions de travail inhumaines, logements insalubres… Sans compter qu’au départ, beaucoup doivent “acheter” le droit de venir travailler dans ces exploitations. Ce film va à leur rencontre, décrit cette réalité d’aujourd’hui, il tisse les liens entre le système d’achat de la grande distribution, les agissements des exploitants agricoles qui tirent sur la corde et usent leurs ouvriers, la complicité silencieuse de l’État… Il nous emmène aussi au Maroc, dans le Rif, région côtière et montagneuse d’où viennent la plupart des ouvriers qui n’ont guère d’autre ressource que celle de supporter cet esclavage moderne. Nous comprendrons comment se négocient les contrats, pourquoi certains ont été empêchés de retourner travailler en France, comment d’autres ont fait le choix du refus. Enfin, parce que nous avons envie de croire qu’une autre agriculture est possible, nous rendrons visite à une exploitation où le travail est normalement rémunéré, où les conditions de vie sont correctes, où les patrons ont opéré des choix qui nous permettent de manger avec appétit des tomates en été… Un film pour fustiger les pratiques de l’agriculture intensive dans les Bouches-du-Rhône (et au-delà...), dénoncer l’exploitation des saisonniers qui en sont la cheville ouvrière, montrer la main mise des centrales d’achat de la grande distribution sur les prix et le formatage de nos fruits et légumes, et... heureusement aussi, donner un coup de projecteur sur les alternatives à ce système,conséquence de la politique libre-échangiste dominante. Le cinéma est un moyen d’aborder les questions de tous les jours. S’il parvient à mettre en lumière les liens qui existent entre notre quotidien (comment nous nous alimentons, d’où provient ce qui est dans nos assiettes, dans quelles conditions ces denrées sont-elles produites ?) et les grands choix de société (le modèle libéral, les relations entre pays riches et pays pauvres), alors il contribue à notre formation de citoyen(ne)s.

> En présence de Denys Pinyngre, réalisateur En partenariat avec Via le monde