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samedi 18 avril 2015 à 16h

Dieu contre les tyrans :

droit de résistance et tyrannicide dans la pensée politico-religieuse

L'École de la Rue, une université populaire et libertaire dans le 18e arrondissement de Paris

Conférence-débat organisée par le groupe Louise Michel et la Bibliothèque La Rue.

Cycle "Faut-il tuer les tyrans ?Droit de résistance et lutte contre la tyrannie dans l'histoire des idées politiques"

Ce cycle présentera le droit de résistance tel qu'il a été défendu (ou décrié) par les philosophes à travers les siècles, notamment dans l'Antiquité gréco-romaine, puis au Moyen-âge et pendant les guerres de religion du XVIe siècle. Mais au-delà de la théorie, il s'agira aussi de montrer le lien entre la philosophie et la mise en œuvre concrète de ce droit.

Le but sera donc de comprendre comment les thèmes de la désobéissance aux lois et de la lutte contre les gouvernants illégitimes sont apparus à des époques où le pouvoir et ses détenteurs étaient perçus comme sacrés et inviolables. Il sera possible d'évaluer dans quelle mesure l'insoumission a finalement trouvé sa place dans la philosophie politique, alors même que celle-ci s'est développée initialement en faveur de l'ordre absolu et de la stabilité institutionnelle.

Plus précisément, ce cycle s'intéressera aux différentes conceptions de la tyrannie dans l'histoire des idées et surtout à la question très discutée et controversée du « tyrannicide », c'est-à-dire la mise à mort du tyran. Plusieurs exemples (assassinats d'Hipparque, de César, d'Henri III, etc.) permettront de mieux saisir le rapport entre philosophie et action politique.

2ème séance: Samedi 18 avril 2015, de 16 à 18 heures

« Dieu contre les tyrans : droit de résistance et tyrannicide dans la pensée politico-religieuse »

Cette seconde conférence retracera l'évolution du droit de résistance et de la lutte contre la tyrannie à des époques (notamment du Moyen-âge jusqu'au XVIe siècle) où théologie et philosophie sont entremêlées.

Dès l'Empire romain, le christianisme développe une relation contradictoire avec le pouvoir. Pour estomper la dimension subversive de cette religion vis-à-vis de l'ordre impérial, Paul de Tarse puis Augustin d'Hippone inaugurent une tradition de pensée qui exalte la soumission des croyants aux gouvernants.

Plus tard, à l'inverse, Jean de Salisbury et Thomas d'Aquin, puisant dans la tradition judaïque, admettent au contraire la légitimité de la résistance aux tyrans, voire de leur mise à mort. Sans compter qu'à partir du XIe siècle, la réforme grégorienne donne aux papes le droit de destituer les rois et donc d'incarner la « résistance » aux souverains jugés défaillants.

Mais c'est au cours des guerres de religion issues de la réforme protestante que les thèmes du droit de résistance et du tyrannicide connaissent une large diffusion : catholiques et protestants s'en emparent pour dénoncer mutuellement les rois « blasphémateurs » des deux camps. Les meurtres d'Henri III et d'Henri IV incarnent en France l'apogée de cette évolution.

Il s'agira donc ici de décrire le contexte dans lequel la théologie et la philosophie ont valorisé la révolte et la violence politiques, avant que la monarchie absolutiste, avec Bossuet en principal idéologue, vienne prendre le contrepied de ces idées et tente en vain de les disqualifier.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/38962
Source : message reçu le 27 mars 21h