vendredi 10 avril 2015 à 20h
Projection débat « Le riche laboureur »
https://paris.demosphere.net/rv/38961
dans le cadre de la triste commémoration de la catastrophe de Fukushima, et avant celle de Tchernobyl, en présence de Jean Pierre Remmele, Maire jusqu'en 2014 de Bonnet, qui s'est opposé au projet d'enfouissement (CIGEO) de Bure, et animée par Marc Denis, Dr. en Sciences Physiques, membre du Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire.
La séance sera précédée à partir de 20h d'un apéro lorrain
( pâté lorrain, quiche lorraine, munster fermier et vins de Moselle ) en libre participation.
Soirée soutenue par Europe Ecologie-Les Verts, les Amis de la Confédération Paysanne, le Parti de Gauche, Les Amis de la Terre Val d'Oise et Nouvelle Donne.
Le riche laboureur
Documentaire de Thiébault MATTHÄUS France 2014 1h38mn
Ce film éclairant et limpide est l'œuvre d'un jeune réalisateur aussi indépendant que courageux, qui n'a attendu ni producteur ni financement public pour mener son projet à terme. Le Riche laboureur décrit parfaitement la grande manipulation à laquelle se livre l'Etat pour « vendre » à des élus locaux les avantages du projet saugrenu d'accepter sur leur territoire un centre d'enfouissement de déchets nucléaires et il suit sur la durée la lutte contre le projet, avec ses belles personnes et ses héros anonymes.
Comment deux petites communes de Lorraine (Avricourt en Moselle et Bure dans la Meuse) se sont retrouvées sélectionnées pour accueillir dans leur sous-sol des futs radioactifs pour quelques milliers d'années ? On se rend compte au fil de l'enquête que le critère qui devrait prévaloir, à savoir la géologie la plus adéquate, offrant les terrains les plus imperméables, n'est pas la prioritaire. Une fois éclusées les régions les plus géologiquement compatibles mais qui avaient le fâcheux défaut d'être attractives et habitées par des populations nullement prêtes à se laisser faire, l'ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) s'est tournée vers les départements où la désertification rurale, le marasme économique et la dépolitisation apparente pouvaient créer un climat propice à l'acceptation. La Lorraine rurale peu peuplée, faite de petites exploitations vieillissantes souvent invendables, a été la malheureuse élue. On découvre aussi le sens de la démocratie des autorités qui obtiennent des accords des conseils généraux sans consulter les maires des communes concernées et font déclarer illégale par le préfet toute consultation de la population… Bien sûr il y a la carotte des aides économiques que ces départements pauvres voient d'un bon œil. On découvre aussi l'ambivalence des politiques comme celle du candidat Hollande, qui refuse une telle implantation dans son département de la Corrèze mais soutient celle en Lorraine.
Face à ces pratiques, au-delà de quelques élus locaux (comme JeanPierre Remmelé, notre invité) et quelques Lorrains conscients, le lobby nucléaire n'avait peut être pas anticipé la mobilisation nationale qui a fait débarquer des militants de toute la France, certains pour quelques semaines, certains depuis quelques années, à l'instar des militants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
On est impressionné autant par le combat d'un prêtre ouvrier que par celui de ces jeunes qui, grâce à une ruse, ont réussi à acquérir une ferme en ruine en pleine zone de prospection et, après plusieurs années de rénovation rendue possible grâce à une mobilisation nationale, en ont fait une exemplaire maison des résistances.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/38961
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...