thème : répression
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mardi 2 décembre 2014 à 19h

Réunion du Groupe Multiprofessionnel des Prisons - GMP

arrêter ou refonder le GMP ?

Invitation à la prochaine réunion du GMP,
Dernière réunion actuellement prévue du GMP

le Mardi 2 décembre 2014
Début 19 h - fin 22 h 30

48, bd Jourdan 75014 Paris
Site de l'école Normale Supérieure

Métro Porte d'Orléans (prendre la sortie Bd Jourdan puis aller vers la gauche)
ou RER B Cité Universitaire (à la sortie, vers la droite à 5 minutes)

Pendant les travaux, entrée par une petite porte 48 Bd Jourdan.

Ordre du jour :

Quelques informations, puis : arrêter ou refonder le GMP ?

Il est envisagé d'arrêter le GMP après un long service qui semble moins pertinent aujourd'hui. Les premières réunions du GMP datent de 1974, l'année 2014 s'achève.

Faut-il cependant réengager le projet sur des bases idéologiques et politiques différentes dans un monde français et international où les modalités de "contrôler et punir" ne sont plus les mêmes et sont encore moins lisibles qu'il y a 40 ans?

Nous avons commencé à en parler pour et pendant la réunion du 3 juin dernier.

1974, 2014, cela fera quarante ans que le Groupe Multiprofessionnel des Prisons (de Paris) a été imaginé avec sa position assez unique en son genre. Depuis, avec des hauts et des bas de fréquentation, dans les multiples événements et contextes autour de la prison, en France, parfois hors des frontières, il ne s'est jamais découragé et a continué. Le rythme de base sans compter les temps de participation à de multiples événements, des plates-formes communes, des conférences de presse, quelques actions de contentieux a toujours été de onze réunions annuelles, devenues 10 depuis deux ans.

1974, c'est aussi la publication de "Surveiller et Punir" de Michel Foucault.

Pendant les premières années parfois assez durement militantes, le GMP a été porté par une petite équipe qui, le temps passant, l'âge pour certains, la fatigue à porter la bagarre pour améliorer et donner sens à "la prison" et défendre des causes, s'est amenuisée. Fidèle en amitié et engagement, faisant confiance, elle ne participe quasiment plus à l'organisation et la conception des séances. Assez vite, un réseau large et très diversifié et régulièrement renouvelé de professionnels de la justice, de la pénitentiaire, du social, d'usagers familles et ou anciens détenus, journalistes, chercheurs, journalistes, bénévoles, aumôniers, cinéastes, étudiants, s'est constitué.

Le contexte de 1974, révoltes des prisons, capacités d'analyses politiques de ce que la prison signifie dans la société comme révélateur des inégalités sociales, des contradictions de toutes sortes, tout cela, du moins en apparence, semble avoir changé. Les murs jalousement gardiens de secrets et administrés avec des principes de violences d'un autre âge, forcés par les contestations et la modernité et les progrès des droits de l'homme, se sont ouverts un peu plus aux regards, aux contrôle, à la justice administratives.

Depuis quelques années, de multiples acteurs non seulement associatifs mais aussi publics, autorités administratives indépendantes, dotés de moyens conséquents d'inspection peuvent se saisir, être saisis même par des personnes détenues directement. Ils peuvent désormais rendre publics les manquements constatés dans la décence et les conditions de vie matérielles et psychologiques de la détention. Étant informés d'éventuelles violations des droits des détenus, ils peuvent les vérifier, interroger l'administration, saisir la justice, etc.

C'est pourquoi, après quatre décennies d'existence du GMP à Paris, après quatre décennies de continuité de plus de 400 réunions, de rencontres, d'exposés, de débats avec bien plus encore de participants occasionnels pour certains, sur de très longues périodes pour d'autres, après être passé des fichiers manuels avec envoi des invitations sous enveloppes à l'Internet aujourd'hui, nous proposons au cours de notre prochaine réunion d'arrêter une position quant à la pertinence du GMP dans le contexte actuel.

Différentes hypothèses sont à envisager.

L'arrêt pur et simple du GMP, non par délitement mais par une décision explicite prenant en compte une conservation et un examen des archives diverses dont un très grand nombre d'enregistrements magnétiques et numériques des séances.

À supposer qu'il soit décidé que "cela doit continuer", il y aurait alors à reclarifier l'objet, les objectifs, les modes de fonctionnement.

Quelques premières idées déjà :

Mutualisation du projet GMP avec d'autres groupes ou organisations pour une coordination qui ne viserait pas seulement l'événementiel ou la réaction pour des mobilisation à court terme sur des sujets d'actualité.

Au-delà de la prison, de son usage par la justice pénale, de l'implication dans son fonctionnement de multiples institutions, il faudrait s'intéresser plus aux inégalités sociales aux formes de marginalités, de délinquances et leurs cortège de contrôles sociaux, préventifs et punitifs qui en sont les révélateurs et les marqueurs.

Une proposition difficile à concevoir et mettre en oeuvre serait, en plus de ce qui concerne les prisons dans leurs murs et dans la société, d'élargir l'objet de l'actuel GMP à l'ensemble des personnes sous mains de justice. Presque 200 000 personnes invisibles vivent sous contrôle pénal dans la société extérieure contraintes par des dispositifs multiples. Des formes de contrôle qui les cadrent, des respects ou non de leurs droits, des soutiens dont ils ont besoin, de tentatives de réparations qu'on leur assigne, on ne sait pas grand-chose. Bien plus nombreux que les détenus, ils ne sont actuellement pas l'objet d'analyses politiques de fond, les débats ne portent que sur les difficiles questions qu'ils posent aux travail social, aux modalités pratiques d'accompagnement, sur les manques personnels par rapport aux missions qui leur sont dévolues.

Faire une assemblée générale de "l'association GMP" dont les statuts ont été déposés en 1976. Il s'agirait alors de relancer un peu de vie associative et surtout avec une assemblée générale extraordinaire de modifier l'objet du GMP. Passer de GMP à GMPP, qui inclurait alors la probation.

Au-delà des approches à tonalités "humanitaires" et des modernisations réformistes à petits pas, essayer de se projeter plus dans une réflexion sur le contrôler, punir, soigner, jalonnée par des publications de notes des séances voire d'ouvrages collectifs.

Comme d'habitude, toutes les personnes intéressées sont invitées.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/36616
Source : liste de diffusion infozone, reçu le 28 novembre 10h