vendredi 10 octobre 2014 à 19h
Débat « Le féminisme est-il soluble dans le nationalisme ? »
https://paris.demosphere.net/rv/34121
Dans le cadre des 10 ans de Violette and Co : débat préparé et animé par Natacha Chetcuti et Yvette Claverrane
Intervenantes :
- Claire Ambroselli, C.A., citoyenne européenne féministe, docteure d'État en médecine (La condition humaine face aux nouveaux risques d'humanité : résistances exemplaires aux crimes contre l'humanité de Simone Weil, d'Hannah Arendt et de Rita Thalmann, 1933 - 1945)
- Ève Pascal, Historienne et militante lesbienne, Strasbourg (Mouvements féministes et construction de l'identité lesbienne 1870-1939)
- Karima Ramdani, Docteure en Science Politique (GTM/CRESPPA). Ses travaux ont pour objet la déconstruction des représentations à l'encontre des femmes musulmanes aussi bien dans un contexte colonial en Algérie que postcolonial aujourd'hui en France, notamment dans la culture, en croisant les rapports de genre, de "race", de classe et de sexualité
- Sandrine Sanos, Historienne, Texas A & M University, Corpus Christi (L'esthétique de la haine des intellectuels d'extrême droite dans les années 1930 France : antisémitisme, hétérnormativité, et politiques de genre)
- Eleni Varikas (sous réserve), Politiste, Professeure des Universités, Université Paris 8, Différence, pluralité, exclusion dans les systèmes de légitimation universaliste.
En France comme en Europe, les débats concernant l'égalité entre les femmes et les hommes et l'accès aux droits des lesbiennes et des gays a donné lieu à des affrontements politiques, qui ont fait resurgir les figures historiques de l'extrême droite et de la droite classique. Elles donnent lieu à deux modèles politiques : l'arabe et le musulman comme synonyme de terrorisme et de délinquance, et celui du retour au fantasme juif, associé à l'homosexualité comme figure de la décadence. S'ajoute à ces poncifs la question du nationalisme à laquelle se réfère entre autres l'extrême droite par rapport aux politiques européennes.
Le féminisme (et/ou le lesbianisme) comme projet social de résistance et d'émancipation se trouve ici confronté à des questions qui ne sont pas si nouvelles, si l'on en croit les différents questionnements qui ont été soulevés dans les années 1980 et 1990 dans certains cercles universitaires (Féminisme et nazisme, CEDREF, 1992 ; Les féministes face à l'antisémistime et au racisme, ANEF, 1998), et dans des mouvements sociaux. Néanmoins dans le contexte actuel, l'hétérosexisme, le classisme, le racisme et l'antisémitisme, se trouvent au centre du système capitaliste en tant que formes structurelles d'oppression.
Ces enjeux contemporains des pratiques et des discours réactionnaires seront analysés à l'aune de la notion même d'humanité. Ainsi Claire Ambroselli (médecin) reviendra sur le rôle de la médecine et de la résistance aux crimes contre l'humanité. Eve Pascal (lesbienne féministe) traitera de la résistance des lesbiennes pendant la seconde guerre mondiale. Par l'analyse des théories politiques et littéraires des intellectuels d'extrême droite dans les années 1930, Sandrine Sanos (historienne), examinera la généalogie des discours d'extrême droite afin d'éclairer la compréhension des modèles actuels de l'antisémitisme, et de leur corrélation éventuelle avec les politiques d'égalité de genre et d'hétéronormativité. Karima Ramdani (politologue), proposera une analyse des rapports entre nationalisme-féminisme/féministes françaises-algériennes-féministes algériennes et de la racialisation du genre et de la sexualité dans l'Algérie coloniale.
Natacha Chetcuti est chercheure associée au CRESPPA, équipe "GTM" et Yvette Claveranne militante et ancienne journaliste
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/34121
Source : http://www.violetteandco.com/librairie/spip.p...
Source : http://www.osezlefeminisme.fr/evenement/10102...