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jeudi 14 juin 2007 à 18h30

Dernière séance de l’Université Ouverte

JEUDI 14 JUIN 2007 18h30

suivie d’un repas


Source : http://www.cip-idf.org/


Programme de l’université ouverte à la coordination, en cours (2006/2007)

Université Ouverte à la Coordination des Intermittents et Précaires

La reforme des annexes 8 et 10 du régime général d’assurance chômage, postérieure au projet de « refondation sociale » du Medef, nous a amené à tenter de repenser de « nouveaux droits sociaux », répondant à la discontinuité croissante de l’emploi, intégrant une fluctuation continue des statuts, entre celui d’employé et de chômeur, mais aussi d’employé et d’employeur. En ceci cette lutte se dissocie des autres luttes dirigées contre la refondation sociale, dans l’ensemble liées au modèle classique du salarié à temps plein. La coordination a innové en élaborant et chiffrant un modèle d’indemnisation chômage appropriable par l’ensemble des personnes à emploi discontinu. Si les annexes 8 et 10, plusieurs années après l’institution du Pare, semblaient le dernier îlot de la redistribution mutualisée dans le domaine du chômage, nous faisions aussi le pari qu’elles pouvaient préfigurer une "nouvelle génération de droits sociaux", alliant autonomie et sécurité.

Cette lutte peut-elle être un analyseur, porteur de nouveaux outils de compréhension et de lutte face aux politiques néolibérales, au-delà des annexes 8 et 10 ? D’emblée, la coordination a aussi été porteuse d’une contre-expertise, notamment à travers les différents "nous avons lu" (le protocole Unedic puis les différents rapports d’experts commissionnés pour évaluer nos pratiques et réduire notre nombre). Elle a aussi co-conduit une auto-enquête d’envergure sur les intermittents, et accumulé une importante jurisprudence dans la commission CAP. Un certain nombre de chercheurs se sont associés de diverses manières, par des contributions ponctuelles ou des accompagnements de longs cours (groupe Pollen, commission chercheurs-intermittents, collaboration avec l’Université pour l’enquête).
Aujourd’hui, la coordination des intermittents et précaires souhaite développer cette vocation d’"université ouverte", à travers un programme régulier de rencontres sur une année qui questionnera ce qu’on entend par « néo-libéralisme » en s’appuyant particulièrement sur une lecture impliquée du cours de Michel Foucault récemment publié, celui de 78-79, « Naissance de la biopolitique ». Dans ce cours Michel Foucault tente d’analyser l’arrivée du néo-libéralisme, non comme marchandisation généralisée mais comme gouvernement des sujets visant à faire des « entrepreneurs d’eux-mêmes » et dessinant la société comme ensemble d’entreprises, et de communautés naturelles (familles, voisinages) fonctionnant comme des entreprises. Le travailleur ici n’est plus un salarié, mais un actionnaire de son propre capital humain. La rupture est aussi bien avec le libéralisme classique qui préservait « un intouchable du sujet économique », qu’avec les politiques de bien-être qui proposaient des mécanismes sociaux de compensation face aux effets de la concurrence. Pour les néo-libéraux américains puis européens, il y a bien une politique sociale, mais qui repose sur le modèle de l’entrepreneur de soi, appliqué non seulement à la conduite des agents économiques, mais aussi à la vie sociale et la couverture des "risques de l’existence".
Curieusement, ces analyses de Foucault n’ont été utilisées, ces dernières années, que par le Medef, via François Ewald qui est aussi l’un des légataires de l’œuvre de Foucault. Celui-ci reprendra au premier degré les analyses de l’éthique capitaliste initiées par Weber et que Foucault poursuit d’une certaine façon ici, sous la catégorie de la responsabilité face aux risques. Moralisme évidemment très étranger au propos de Foucault, qui n’a cessé de s’en prendre au "partage" entre bons et mauvais pauvres que reprend la morale assurancielle d’Ewald. En invitant Foucault "chez les intermittents", nous chercherons à dégager un certain nombre d’ analyses, telles les distinctions entre libéralisme et néo-libéralisme, discipline et dispositifs de sécurité, modèle de l’échange et modèle de l’entreprise, passage du "partage" à une fluctuation continue entre emploi et assistance... , et à voir en quoi elles concernent nos situations et nos résistances individuelles et collectives, éclairent les choix tactiques que nous pouvons faire aujourd’hui . Nous chercherons aussi à repérer des "trous" dans l’analyse foucaldienne ou des prolongations qu’impliquent de nouveaux tournants du néo-libéralisme , tels que les politiques du "work-fare" (ou activation-adaptation des chômeur) comme réactivation normative des "politiques de l’emploi" et mode d’assujettissement à relents nettement disciplinaires, en tous cas analysables dans les catégories de Foucault, et un tournant plus franchement guerrier initié par le néo-conservatisme.
Nous souhaitons aussi inviter dans ce programme des praticiens ou chercheurs susceptibles de poursuivre avec nous cette lecture du néolibéralisme, en croisant les pistes foucaldiennes et les analyses qui ont pu être produites dans divers champs spécifiques, celles qui concernent par exemple le droit d’auteur, les politiques de santé, le tournant comportemental ou cognitiviste des "techniques de soi" et les nouvelles formulations de la norme de l’homo oeconomicus ainsi que ses incidences en termes de santé mentale (fatigue d’être soi, etc).
Ainsi produirions nous une forme de laboratoire tels que Foucault aimait les initier ou les accompagner, associant différents regards et transmettant aussi notre matière et expertise de nous-mêmes, ceci dans un désir d’ouverture à un large public au-delà de la coordination et dans un souci d’apprentissage collectif de manière progressive au cours d’une année.

Corpus de textes
Écouter les universités ouvertes

Programme de l’Université ouverte à la CIP-IDF - 2006/2007 :

Sur une année et à un rythme mensuel, nous tenterons de pointer et d’analyser les zones du conflit dans ce qui est nommé "néo libéralisme". Ceci, dans une approche singulière qui est celle des savoirs "situés" de la Coordination des Intermittents et Précaires en s’appuyant notamment sur les cours (1978-79), de Michel Foucault récemment publié, « Naissance de la biopolitique ».

jeudi 30 novembre 18h30 :
1ère séance
Introduction au programme de l’université ouverte « Nous avons lu le néolibéralisme ou Foucault chez les intermittents »
Pourquoi nous avons envie de partager la lecture de « Naissance de la bio politique » de Foucault à partir de la lutte des intermittents et en dialogue avec d’autres recherches et luttes.
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Jeudi 21 décembre 18h30 :
2ème séance
La refondation sociale, le néo libéralisme sous l’analyseur du conflit des intermittents, introduction aux catégorie de Foucault.
Avec : Maurizio Lazzarato.
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Jeudi 18 janvier 18h30 :
3ème séance
Du singulier au collectif. Les mots et les paroles des classes populaires à travers les archives du XVIII siècle".
rencontre avec Arlette Farge
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Jeudi 15 février 18h30 :
4ème séance
Le gouvernement néo libéral des sujets, vu par la clinique : pathologie du risque, fatigue d’être soi, normalisation comportementale.
Invité : Groupe Pratique de la Folie

Jeudi 8 mars 18h30 :
5ème séances
La monnaie et la finance globale : ce dont Foucault ne nous a pas parlé La monnaie entre la bio économie et la bio politique.
Invité : Christian Marazzi

2ème partie en cours... Premières pistes à repréciser :
Intermittence et politiques de l’emploi - Droit d’auteur et propriété intellectuelle - Foucault et le contrôle, loi du dépistage précoce - Sortir du néolibéralisme

Jeudi 5 avril 18h30 : 6ème séance

Jeudi 3 mai 18h30 : 7ème séance

Jeudi 31 mai 18h30 : 8ème séance

Jeudi 14 juin 18h30 : 9ème séance

samedi 23 juin 14h : 10ème séance Final à plusieurs voix



Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...

 

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/3377