lundi 25 juin 2007 à 20h30
Projection-débat : "l'avenir en sursis"
https://paris.demosphere.net/rv/3365
en présence de la réalisatrice
Lundi 25 juin, 20h30
Un documentaire de Dominique Fischbach
Production : France 5 / Piments pourpres Productions.
Durée : 52'.
Année : 2006. Projection Vidéo Béta-Num. Son : Stéréo.
LIBÉ LE 27/2/07
Kahina et Kevin viennent d'avoir 18 ans. Et leur avenir est en sursis, pour reprendre le titre du beau documentaire de Dominique Fischbach. Après une adolescence émaillée de rendez-vous devant les tribunaux pour enfants, les deux jeunes sont désormais convoqués devant la justice des adultes, elle pour violation de domicile, lui pour avoir provoqué un incendie. Kevin est une pile électrique qui semble toujours au bord du survoltage, Kahina a la colère et l'insulte faciles. Mais derrière les apparences, au-delà du cliché qui voudrait que le mineur délinquant soit obligatoirement une terreur, la réalisatrice décrit les doutes et les angoisses de deux grands enfants qui, plus jeunes, ont souffert d'un manque d'amour et, aujourd'hui, rêvent de se construire... Samuel Douhaire
Pourquoi un film sur des adolescents ??
Dominique Fischbach : C'est avant tout une histoire de rencontre avec deux jeunes, Kevin et Kahina, que j'ai connus par le biais de proches ou d'amis. Par ailleurs, je suis très touchée par l'adolescence, cette période de la vie assez délicate où les rêves de l'enfance se confrontent à la réalité du monde des adultes. ?
Comment êtes-vous parvenue à vous faire accepter par les protagonistes ??
Dominique Fischbach :J"ai pris le temps de vivre avec Kevin et Kahina. Avant de commencer, nous avons discuté plusieurs fois autour d'un café. J'ai dormi chez leurs proches ou dans leur famille afin de partager leur quotidien. Il était important de ne pas leur faire peur, ni de les impressionner, afin qu’ils restent naturels. Un certain temps a été nécessaire pour les apprivoiser. En se présentant avec une caméra, on est au premier abord assimilé à l'univers télé, qui inspire une certaine méfiance.Pour les convaincre, il a fallu leur expliquer en quoi consistait le travail de documentaire, plus honorable. Cela s'est révélé plus difficile avec les "institutionnels" : éducateurs, travailleurs sociaux ou magistrats. D'une part, il était nécessaire de passer par la voie hiérarchique afin d'obtenir des autorisations, d'autre part, ces personnes sollicitées privilégient trop souvent le discours conventionnel ou revendicatif au détriment du témoignage "humain". ?
La caméra tend à se faire oublier tout au long du film. Pourquoi ?
Dominique Fischbach : C'est une façon de témoigner au plus près de la réalité. Je viens de l'école "Striptease", où j'ai beaucoup appris dans ce domaine. Quand je suis derrière la caméra, je tente ainsi d'apporter un autre regard sans juger. On parle souvent des jeunes délinquants comme des durs, qui n'ont peur de rien. Ce film montre au contraire que ce sont des gamins en grand manque affectif. Ils sont à la recherche de structure et ne demandent qu'à se construire dans l'avenir. Lorsque Kahina déclare : "Je n'ai pas eu l’honneur d'avoir un avenir", ça veut tout dire…
Propos recueillis par Jean-mare Legaud
pour “Le Mag”, France 5.
Source : http://www.lebarbizon.org/main.html
Source : confirmé par mail