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lundi 28 avril 2014 à 20h30

Projection débat « Se battre »

Projection précédée d'un apéro convivial à partir de 19h45 et suivie d'une Rencontre avec l'équipe du festival.

Soirée soutenue par le Parti de Gauche 95, les Amis de la Confédération Paysanne et la Ligue des Droits de L'Homme -


Se battre

Documentaire de Jean Pierre DURET et Andrea SANTANA - France 2014 1h33mn

SE BATTRE

C'est rien de dire que la presse a été unanime, laudatrice, enthousiaste… et nous avec elle tant il y a d'énergie et d'espoir dans ce film qui nous raconte des humains modestes et géniaux, accro à la vie et pas près de s'en laisser rabattre. Rien n'est ici très facile, certes, mais tout n'est pas aussi désespérant qu'on pourrait se l'imaginer : il y a les voisins de palier qui font le ramadan et vous offrent des gâteaux faits maison, il y a l'épicerie sociale où on se nourrit aussi de chaleur humaine, il y a toujours des mains qui se tendent pour ceux qui acceptent simplement de les saisir… il y a même des cinéastes pour s'intéresser à tout ce petit monde. Ils disent un joli truc ces cinéastes : « filmer, c'est prendre soin de l'autre. Chacun de nous construit sa vie en se confrontant au regard des autres. Si ce regard n'existe plus, la vie s'arrête ». C'est un film qui raconte l'importance de vivre dans le regard des autres pour se sentir exister et ne pas disparaître dans les remous de la vie.

C'est à Givors que ça se passe, tout près de Lyon et sous les ponts coule le Rhône, superbes à voir de nuit comme de jour. On suit au quotidien des hommes, des femmes qui ont la rage de s'en sortir et partagent le sentiment qu'il est impossible de s'en tirer tout seul, sans ce sens bien aimable de la solidarité qui fait que même ceux qui ont peu sont prêts à partager ce qu'ils ont.

On croise souvent un jeune garçon qui rafle trophées sur trophées sur les rings du coin, sa mère qui raconte sa vie sur des petits carnets, un mec épatant qui a juste assez pour lui mais fait du bénévolat pour aider plus démuni, comme cette famille de roumains dont le squat est privé d'eau et dont l'électricité est en panne : « ma vie serait irrespirable si je n'avais pas le souci des autres : c'est toujours ça de pris sur l'indifférence et la bêtise »… On s'attarde dans les jardins bio où chacun reprend goût au travail collectif et à voir pousser les salades. On prend un plaisir fou à trainer au bord d'une rivière à écouter une solitaire qui distribue, instants de bonheur formidable, ce qu'elle récupère de pain à des cygnes familiers, des ragondins craquants dont elle sait toutes les habitudes…

Ils gagnaient parfois plein de sous, mais les choses ont mal tourné, comme pour cette nana entourée de matous dans son petit appart plein de souvenirs et de jolies lumières. D'autres n'ont toujours connu que des galères. D'autres ont fui des pays où leur vie était encore moins confortable… On s'attend à croiser Louise Wimmer dans le bistrot du coin.

Ces quotidiens compliqués sont aussi ponctués de milles bonheurs minuscules et immenses à la fois : la première neige, les souvenirs qu'on se raconte, la soupe qu'on partage au coin d'un bon feu…

Pour accompagner ces rencontres, il y a la musique de Bruno Courtin et elle n'est pas le moindre des atouts de ce film magnifique.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/32190
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...