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mardi 8 avril 2014 à 19h

Journée d'étude et projections:

Coopérative

L'artiste Raphaël Grisey propose de reconstituer à travers l'aventure de la coopérative agricole malienne «Somankidi Coura», une filiation historique, politique mais aussi cinématographique grâce à un programme associant fonds d'archives et films de plusieurs générations de cinéastes qui posent, à l'instar de Sidney Sokhona, le cinéma comme outil de lutte et de reconnaissance.

Deux journées de projections et de tables rondes en présence de

  • Raphaël Grisey (artiste),
  • Bouba Touré (photographe et vidéaste),
  • Tobias Hering (commissaire associé à l'Arsenal à Berlin) et de leurs invités.

Au milieu des années 70, un groupuscule politique formé de membres de la diaspora d'Afrique de l'Ouest vivant à Paris, décide de tourner le dos au travail d'usine, pour suivre une formation avec des agriculteurs français et créer la coopérative «Somankidi Coura» au Mali. Le réalisateur Sidney Sokhona réalise une œuvre fictive et collective, dans laquelle les vrais protagonistes jouent les rôles principaux. L'une des figures centrales est le photographe et cinéaste engagé Bouba Touré. Une génération plus tard, Raphaël Grisey, dans sa vidéo Coopérative (2008), revient sur cette histoire d'auto-responsabilisation et de production d'image.

8 avril :

19h00 : Présentation des deux journées de programme et projections d'extraits de films par Bouba Touré et Raphaël Grisey

20h30 : Nationalité : Immigré de Sidney Sokhona (1976, 69min)

Avec Nationalité : Immigré Sidney Sokhona introduit un ton nouveau dans le cinéma de la diaspora africaine : puissamment confiant, explicitement politique et radicalement critique avec toutes les formes de discrimination contre les immigrés - notamment le paternalisme de la gauche française.

9 avril

16h00 : Safrana ou le droit à la parole de Sidney Sokhona (1978, 99min)

Quatre travailleurs immigrés Noirs africains - un d'entre eux est interprété par Bouba Touré - décident de quitter Paris pour suivre des stages d'agriculture dans la campagne française puis tenter une réinsertion dans leur pays d'origine. Dans le car qui les conduit chez des paysans français, ils évoquent leurs souvenirs parisiens : misères et dérision de la condition d'immigré. N'ayant rien à perdre en quittant Paris, ils espèrent que ce qu'ils apprendront leur sera utile lors du retour au pays.

18h00-20h00 : Table ronde, avec Raphaël Grisey, Bouba Touré, Tobias Hering, Aïssatou Mbodj et autres intervenants à confirmer

20h30 : Projections

Archives Super 8 numérisées de la fondation de la Coopérative de Somankidi Coura

Bouba Touré, 58 rue Trousseau, 75011 Paris France de Bouba Touré (2008, 29min)

La vidéo Bouba Touré, 58 rue Trousseau, 75011 Paris, France, a été tournée dans l'appartement parisien de Bouba Touré, un deux-pièces dont les murs sont ornés d'une grande quantité de photographies, affiches et objets souvenirs. La vidéo, filmée en deux prises, est rythmée par ces images aux murs. Touré fait le lien entre plusieurs luttes des 50 dernières années et sa propre vie, montrant et parlant des images. La narration trouve son propre rythme et sa manière de parler en répétant certaines répliques.

Coopérative de Raphaël Grisey (2008, 76min)

Côte à côte, deux images. Pourquoi cette division, cet écran éclaté, « splitté »? Une des raisons tient sans doute au récit lui-même. Un groupe d'anciens travailleurs immigrés issus d'Afrique de l'Ouest a décidé de retourner au Mali en 1976 pour y fonder une coopérative. Premier écart : la France (dont on verra des archives photographiques recensées par Bouba Touré, mais qui contiennent aussi, diapos sagement projetées en France, des images d'Afrique), d'une part, et le Mali, de l'autre. Second écart : sur place, il a fallu faire arriver l'eau, l'emmener d'ici vers là, et nombreuses sont les images de l'édification de ce fil d'eau destiné à relier le fleuve à la terre, la vie à la vie. Chaque plan, de part et d'autre de l'écran, vaut bien entendu pour lui-même, et ne manque ni de précision descriptive, ni de dialectique interne (…), encore moins d'exactitude formelle. Mais l'affaire se redouble, comme de juste, dans le vis-à-vis. Car alors c'est un dialogue qui s'instaure dont les règles ne sont jamais fixes. Nous inviter au déplacement, au décentrement d'une image à l'autre, d'un contexte à l'autre, d'une action à l'autre, et au réglage mobile de nos interprétations, voilà l'ambition de Raphaël Grisey, qui, fidèle à l'esprit subtil de ces films précédents, offre de l'Afrique un portrait bien rare. Jean-Pierre Rehm

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/32172
Source : http://www.khiasma.net/rdv/la-cooperative/
Source : message reçu le 24 mars 12h