jeudi 24 mai 2007 à 20h
projection débat - "Hors du temps" sur la vie à Vienne - Les Verts
https://paris.demosphere.net/rv/3195
Prochaine séance documentaire
“Hors du temps” Film documentaire de Harald Friedl
Durée du film : 80 mn - Autriche - 2006
Séance suivie d’un débat
Séance du jeudi 24 mai à 20 h
Salle Jean Dame
Centre sportif Jean Dame
17 rue Léopold Bellan, 75002 PARIS
(métro Sentier ou Les Halles)
entrée libre
Résumé
Des petits commerces désuets de Vienne disparaissent ou s’obstinent. Ce sont les derniers temps de la reine du bouton, du droguiste, du boucher, des maroquiniers. Le pittoresque se brise vite sur les récits et les gestes qui portent les cassures de la « grande » histoire, la violence sociale, la déception, derrière le fatras des marchandises et l’obsession du rangement.
Prix des jeunes au Festival Cinéma du réel 2007
Sous prétexte de filmer une journée d’une mégalopole, Berlin, symphonie d’une grande ville (de Ruttman) exaltait le rythme trépidant des machines, la circulation accélérée des marchandises et des messages, l’automatisation à venir du monde. Presque 80 ans après,
Hors du temps filme Vienne sous l’angle inverse, à travers la journée de quatre petits commerces traditionnels ... Entre l’anticipation du monde moderne qu’est le Berlin de Ruttman et la suspension du temps qui caractérise les vieux magasins du film de Friedl, nous mesurons ce qui s’est perdu, à commencer par l’homme qui revient ici au centre du cadre, et son inscription dans l’histoire.
Le mouvement perpétuel de la grande cité est présent, mais hors champ : il est la source de la disparition de la clientèle, du déclin de trois commerces aux meubles patinés, à la lumière tamisée. Si dehors le temps file, “ici, nous sommes dans la main du temps”, dit la maroquinière. La marche où jadis le grand-père trébuchait n’a jamais été réparée et aujourd’hui le petit-fils y trébuche encore. Ces lieux sont une mémoire vivante. Les fantômes des actions passées les habitent. Mais si une même suspension du temps caractérise la maroquinerie, la droguerie et la mercerie, la mémoire qui s’y est déposée n’est pas de la même substance : rêve d’immortalité ou d’immobilité absolue pour le maroquinier, elle est, pour le vieux droguiste, habitée par la mort, la tragédie : l’aryanisation de la boutique par les nazis, la guerre, la mort de sa femme... La “reine du bouton” étouffe dans son royaume, symbole du ratage de sa vie, de l’échec de son mariage, de son déclassement, un cachot où elle dépérit sous les yeux de tous. Cette mémoire n’est pas seulement une mémoire des hommes, elle est aussi une mémoire du capitalisme, d’un stade antérieur où les produits étaient des articles autant que des marchandises, où la valeur marchande ne primait pas sur la valeur d’usage, où la qualité des produits comptait plus que l’emballage et la marque. Yann Lardeau - Cinéma du réel
Haral Friedl est né en 1958 en Autriche. En 1976, il s’installe à Salzbourg. Parallèlement à ses activités d’universitaire et de chercheur, il mène, depuis 1993, une carrière de réalisateur, d’écrivain et de musicien. Site Internet (en allemand) : www.haraldfriedl.com
Une manifestation proposée par ACT Média Diffusion et soutenue par la Mairie du 2e arrondissement
Contacts : Mika Gianotti 06 80 66 51 97 - Marie-Sylvie Rivière 01 42 36 48 70
Pour être tenu informé, inscrivez-vous sur la mailing list : lautre.ecran@noos.fr
Source : http://paris.lesverts.fr/article.php3?id_arti...