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vendredi 28 mars 2014 à 19h

Meeting de solidarité aux Egyptiens

en lutte pour leurs droits politiques et sociaux en Egypte comme en France

vendredi 28 mars à 19h

Nous, jeunes Égyptiens venus en France pour fuir la dictature ou en quête d'une vie meilleure, avons manifesté à multiples reprises depuis le 25 janvier 2011 en soutien à la révolution égyptienne, et contre les pouvoirs répressifs qui se sont succédés, de Moubarak à Elsissi, en passant par le Haut Conseil militaire et les Frères musulmans.

Dérogeant aux usages en vigueur au cours des trois années passées, la préfecture de Paris nous a refusé l'autorisation de nous rassembler le 25 janvier 2014 devant le Bureau militaire de notre Ambassade d'Egypte à Paris, nous demandant de nous réunir place de l'Odéon. Nous voulions ce lieu symbolique pour dénoncer le pouvoir militaire qui assassine, arrête et torture en Egypte, et exprimer notre refus du retour à la dictature de Moubarak, comme à celle des Frères musulmans. Comme le chef du Bureau militaire égyptien avait affirmé que "tous les Egyptiens en France soutiennent le Général El Sissi", nous sommes allés le 28 janvier 2014 devant le Bureau militaire lui exprimer pacifiquement notre opposition. Après avoir reçu l'autorisation des policiers présents d'y scander nos slogans pendant quelques minutes, nous avons poliment obtempéré à leur demande de quitter les lieux. Après nous avoir accompagnés jusqu'au métro Etoile, et alors que quatre d'entre nous étaient déjà partis, ils ont reçu l'ordre de contrôler les 8 restant, de les embarquer et de les retenir en garde à vue 16 heures au commissariat du 8ème arrondissement. L'un d'entre nous a été libéré grâce à son visa de tourisme, 4 ont été relâchés avec un ordre de quitter le territoire français (OQTF) sous 30 jours, et 3 ont été transférés au centre de rétention de Vincennes pour être expulsés, puis libérés après avoir contesté l'irrégularité de leur détention, avec également un OQTF.

Ces expulsions, ordonnées par la préfecture selon le rapport de police (probablement à la demande de l'Ambassade d'Egypte), nous exposent aux mêmes risques d'arrestations, de détention abusive, de tortures et d'assassinats que les militants qui dénoncent en Egypte la répression du pouvoir actuel, comme en attestent les ONG des droits humains. En effet, notre retour forcé n'est possible qu'avec l'accord de l'Ambassade qui pourra nous faire arrêter à notre arrivée. De fait, son personnel connaît chacun de nous et nous a menacés à plusieurs reprises de nous faire expulser en Egypte et de veiller à notre arrestation sur place. Nous avons occupé l'Ambassade du 6 au 12 mai 2011 et exigé la révocation de l'Ambassadeur du régime de Hosni Moubarak, Nasser Kamel et 4 de ses adjoints : Moustafa Elgamil, Conseiller de Sécurité nationale (renseignement militaires), Mohamed El Farnawani, Vice Ambassadeur, Camelia Sobhi, conseillère culturelle, Nada Draz, Consul Général. Trois d'entre nous sont membres fondateurs et l'un d'entre nous ex-coordinateur général de l'Association des Jeunes d'Égypte du 25 janvier à Paris. Un quatrième est membre fondateur de l'Association des Jeunesses égyptiennes du 25 janvier en France et un cinquième membre fondateur de l'Association de la Place Tahrir. En outre, deux d'entre nous étaient responsables de la communication et de l'enregistrement des nouveaux adhérents et avons reçu des dizaines de menaces, nos numéros de téléphones étant publics. Nous avons chacun, également reçu des menaces d'arrestation en Égypte du président de la Communauté égyptienne en France, Salah Farhoud, représentant du Parti national démocratique de Moubarak en France et hôte de ses ministres en visite. L'un d'entre nous a enfin été violement battu par des inconnus suite à notre occupation de l'Ambassade. Agressé à la station des Quatre chemins, où il avait l'habitude de distribuer des tracts appelant à nos actions et de discuter avec les Egyptiens, il a dû subir deux opérations des ligaments de la jambe gauche et ses séquelles lui ont valu l'obtention de deux autorisations consécutives de séjour de six mois pour raisons médicales. Il demande actuellement une troisième autorisation pour pouvoir poursuivre son traitement.

Les deux juges administratif et des libertés qui ont libéré nos 3 camarades et accordé un changement de pays de destination à l'un d'entre eux sur la base de témoignages écrits de militants français, ont reconnu les risques pour notre intégrité en cas de retour forcé en Egypte

Nous demandons aux organisations et personnalités qui défendent la liberté d'expression en France et en Egypte d'adresser aux autorités françaises nos demandes (courriers joints)

  • de reconnaître notre droit à manifester en France, notamment devant les locaux de l'Ambassade d'Egypte, notre opposition aux atteintes aux libertés fondamentales et à la vie des défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie dans notre pays,
  • d'annuler les OQTF délivrées, à la demande de la préfecture, du fait de notre rassemblement le 28 janvier devant le Bureau militaire de notre Ambassade pour protester contre la répression en Egypte, du fait des risques pour notre intégrité physique et notre liberté que constitue un retour forcé en Egypte.

De venir manifester leur solidarité aux Egyptiens en lutte pour leurs droits politiques et sociaux en Egypte comme en France vendredi 14 mars et vendredi 28 mars 2014 à la Bourse du travail de Paris 4 rue du Château d'Eau Paris 11e.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/31705
Source : message reçu le 27 mars 10h
Source : message reçu le 25 mars 09h
Source : http://www.citoyensdesdeuxrives.eu/index.php?...
Source : http://npa2009.org/evenement/meeting-de-solid...
Source : http://www.ldh-france.org/Halte-aux-expulsion...