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jeudi 10 mai 2007 à 18h

A un an de la répression sanglante à San Salvador Atenco rassemblement devant l’ambassade du Mexique à Paris

Les 3 et 4 mai 2006, une violente répression s’est abattue sur la population de la ville de San Salvador Atenco, au Mexique (dans l’État de Mexico). Pendant plusieurs semaines, les autorités municipales (du Parti de la révolution démocratique, PRD), estatales du PRI (Parti de la révolution Institutionnelle) et fédérale du PAN (Parti de l’Alliance Nationale) ont essayé d’empêcher les nombreux vendeurs ambulants du marché de Texcoco (près de San Salvador Atenco, nombre de ces vendeurs ambulants viennent de cette ville) d’exercer leur activité. Alors que, dans le même temps, ces mêmes autorités se proposaient d’octroyer un vaste espace à Wal-Mart pour construire un centre commercial qui doit ruiner tous les petits commerces. Projet auquel s’oppose une large partie de la population.

Le mercredi 3 mai, la police expulse violemment 8 vendeurs de fleurs ambulants. Ceux-ci reçoivent le soutien spontané du FPDT (Front Communal de Défense de la Terre). Dans les affrontements qui s’ensuivent, un jeune homme de quatorze ans, Javier Cortés Santiago, est tué. De nombreuses autres personnes sont blessées. Certaines grièvement. Le lendemain, jeudi 4 mai, 3 000 policiers des différents corps de police envahissent San Salvador Atenco, procédant à de nombreuses perquisitions sans mandat, arrêtant plus de deux cents personnes, le plus souvent avec une grande violence. La quasi totalité des femmes arrêtées subissent des violences sexuelles allant jusqu’au viol. En plus de ces deux cents prisonniers, nombreux seront les disparus. Quelques semaines plus tard, une deuxième personne, Alexis Benhumea, un étudiant de l’UNAM, membre de l’Autre Campagne décède des suites des blessures reçues au cours de ces journées.

Les paysans d’Atenco s’étaient opposés victorieusement à la construction d’un aéroport international sur leurs terres en 2002 au début du mandat présidentiel de Fox. Les autorités de l’État de Mexico, comme celles de l’État fédéral mexicain ont choisi ce lieu pour faire un exemple sanglant de leur autorité à deux mois des élections présidentielles.

La brutale répression d’Atenco a pour fonction évidente de faire peur à la population et plus particulièrement aux mouvements sociaux. Cette politique de terreur ordinaire combinée à la propagande martelée par la télévision est une stratégie de criminalisation des luttes sociales. Ce qu’il s’est passé à Atenco représente un précédent qui a ouvert la voie à d’autres répressions du même type comme celle quis ‘est abattue sur le mouvement populaire de Oaxaca.

Cette semaine, un an après les faits, trois des prisonniers d’Atenco, détenus dans la prison de haute sécurité de Palma, Ignacio del Valle Medina, Felipe Álvarez Hernández et Héctor Galindo Gochicua ont été condamnés à 67 ans et demi de prison après un procès inique.

Nous tenons à témoigner notre totale solidarité aux prisonniers politiques et à la population de San Salvador Atenco en lutte pour des conditions de vie digne et juste. Nous protestons de la manière la plus forte contre l’escalade répressive à laquelle se livre le gouvernement mexicain et exigeons la liberté immédiate des prisonniers

Après les intimidations, arrestations, agressions dont ont été victimes dans de nombreux États du pays des participants à l’Autre Campagne lancée par les zapatistes, les événements de San Salvador Atenco montrent que le gouvernement mexicain est prêt à la logique du pire, à utiliser la répression la plus féroce contre ceux qui luttent en bas, à gauche.

LIBÉRATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES !

JEUDI 10 MAI 2007 à 18 heures RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DU MEXIQUE, rue de Longchamp, 75016, métro Iéna.



Source : http://infoblog.samizdat.net/2007/05/09/a-un-...
Source : http://paris.indymedia.org/breve.php3?id_brev...