mercredi 27 novembre 2013 à 10h30
Lancement campagne contre le travail de nuit et du dimanche
https://paris.demosphere.net/rv/29705
Union Départementale CGT de Paris
Le 27 novembre à 10h30, rendez-vous à la station Havre Caumartin
L'UD CGT de Paris y organise une première diffusion du tract pour le lancement de la campagne contre le travail de nuit et du dimanche. Un point presse sera fait à cette occasion.
Nous invitons les militants qui le peuvent à participer à cette initiative.
Le 23 septembre 2013 les organisations syndicales du commerce de Paris, réunies au sein du Clic P (Comité Intersyndical du Commerce - Paris CGT - FO - CFDT- UNSA - SUD) obtiennent une décision du tribunal qui interdit à Sephora Champs Elysée de faire travailler ses salariés au-delà de 21h00 et le contraint donc à fermer avant 21h00.
En réaction à cette décision de justice, nous avons assisté à une offensive sans précèdent du patronat (défilé de salarié en larmes, économistes expliquant l'absolue nécessité pour la survie de l'économie et pour l'emploi de dérèglementer les horaires du commerce, mise en avant des soit disant volontaires face aux syndicats qui seraient archaïques…).Sephora a fait appel à son équipe spécialisée et achète de pleines pages de publicité dans la presse (environ 80 000€ la page…). Evidemment tout cela soutenu par un parti pris évident de la presse bien-pensante…
Dans la foulée Bricorama obtient un jugement du tribunal contraignant Leroy Merlin et Castorama à fermer ses magasins en Ile de France le dimanche. Bricorama argumentant qu'il s'agit de concurrence déloyale, lui-même s'étant vu interdire l'ouverture le dimanche.
Là ce fut un déferlement médiatique éhonté. Le patronat a fait appel à une boîte de communication pour monter une véritable campagne d'opinion contre les organisations syndicales (en particulier la CGT) et les règlementations qui protègent encore les salariés.
Vingt-quatre heures plus tard le gouvernement missionne Jean Paul Bailly (ex PDG de la RATP puis de La Poste) sur le repos dominical. Celui-ci doit rendre son rapport fin novembre, voire plus tôt. A noter qu'il a déjà commis un rapport sur le sujet en 2007 et que celui-ci n'était pas favorable aux salariés.
C'est dans ce contexte que l'UD de Paris a décidé de lancer une campagne interprofessionnelle contre l'extension du travail de nuit et du dimanche.
Pourquoi une campagne interprofessionnelle sur cette question ? Tout simplement parce que c'est bien l'ensemble des salariés qui est concerné. Etendre les horaires de travail dans un secteur tel que le commerce (environ 150 000 personnes à Paris et 1,8 million en France), c'est à terme l'extension à l'ensemble des secteurs d'activité. En 2011 ce sont déjà 8,2 millions de personnes qui travaillent le dimanche de façon habituelle ou occasionnelle, dont 6,5 millions de salariés ! La banalisation du travail du dimanche et de nuit, rendraient de fait caduques toutes les contreparties et compensations dans l'ensemble des secteurs, ainsi que leur prise en compte dans le cadre de la pénibilité. Mais ce sont également des répercussions graves sur l'organisation de la société : surconsommation tout azimut 24h/24h, vie de famille dégradée, vie sociale éclatée, répercussion sur les rythmes de la ville et l'environnement…
Une riposte de toute la CGT est donc indispensable car c'est un enjeu qui dépasse les seules activités du commerce et des services. Obliger les salariés du commerce à travailler le dimanche c'est, à terme, entraîner de nombreuses professions vers la fin du jour de repos commun : crèches, banques et organismes financiers et l'ensemble des secteurs, ne pourront être épargnés, alors que pour d'autres, le travail du dimanche devra être intensifié (sécurité, ménage, nettoiement, transports, énergie…). A terme, c'est l'ensemble de la société qui pourrait se voir priver du jour de repos commun que constitue le dimanche.
La Mairie de Paris est déjà sur les rangs pour dérèglementer, Madame Hidalgo envisageant en effet d'ouvrir les bibliothèques municipales le dimanche : http://daccgtculture.over-blog.com/article-paris-anne-hidalgo-veut-ouvrir-dix-sept-bibliotheques-le-dimanche-120966712.html. Même le patronat de la métallurgie pousse pour ouvrir les garages le dimanche…
Le travail de nuit entraîne les mêmes effets négatifs que le travail du dimanche, auxquels il faut ajouter les problèmes de santé, de sécurité et de transport. Quant aux contreparties actuellement perçues par les salariés pour travail dominical et de nuit, elles tendront à disparaître lorsque la nuit et le dimanche auront été banalisés ! Beaucoup de salariés ont déjà pu constater une diminution des contreparties prévues, une fois banalisé le travail du dimanche dans leur entreprise.
Pourquoi la CGT défend-elle le repos dominical pour les salariés du commerce ?
Parce que nous pensons que les salariés du commerce ont droit à un jour de repos commun à l'ensemble des salariés, à l'exception des professions où le travail du dimanche est indispensable. Ce jour de repos permet de ne pas être décalé du reste de la population (famille, associations, pratiques sportives…). Les salariés du commerce subissent déjà les bas salaires, le temps partiel imposé et des conditions de travail difficiles : il ne faut pas, qu'en plus, ils subissent des horaires décalés.
D'autre part, on ne peut imaginer que les commerces puissent être ouverts sans entraîner à leur suite les autres professions (crèches, transports, nettoiement, services bancaires et financiers... Comme souvent (temps partiel, CDD, individualisation des salaires), le commerce sert de laboratoire pour une déréglementation qui atteint par la suite les secteurs mieux protégés par leur rapport de forces.
C'est également l'ensemble de la société qui est concernée par cette dérèglementation : rythmes de la vie en société, vie des riverains des zones commerciales, impact écologiques d'une consommation 7 jours sur 7 et 24h sur 24h : l'ouverture des magasins la nuit ou le dimanche, c'est bien l'affaire de tous !
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/29705
Source : http://ulcgt10.fr/spip.php?article2770