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samedi 30 novembre 2013 à 18h

2 parties : 1 2

Journée mondiale de lutte contre le sida

Sida : la précarité tue

manifestation d'Act Up-Paris le 30 novembre

Dans un contexte général de précarité accrue par des choix politiques d'austérité, supposés contrer la « crise économique », les premierEs frappéEs sont les plus précaires. Or, le lien ténu entre précarité et VIH est avéré : le manque de ressources, l'insécurité sociale entravent les progrès médicaux, exposent aux contaminations, et parallèlement l'infection à VIH, ses répercussions sur l'état de santé général et les stigmatisations et l'isolement qu'elle induit sont facteurs de précarité.

L'Allocation Adulte HandicapéE (AAH) plafonne à 790,18€, quand le seuil de pauvreté est à 977€ (Observatoire des Inégalités). Ces conditions ne permettent pas aux Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) de se loger et se nourrir correctement, alors que ces besoins primaires sont à la base d'une bonne observance, puisqu'on ne parle même plus de qualité de vie.

Les conditions d'obtention des prestations sociales sont des facteurs de renoncement, tout d'abord aux allocations, puis par ricochet aux soins : les délais d'instruction des dossiers sont multipliés par 2 ou 3 par rapport à ce que la loi prévoit.

Les politiques d'incitation au retour à l'emploi se traduisent par des refus de la reconnaissance du « 80% de taux d'incapacité permanente » qui est un critère principal d'attribution de l'Allocation Adulte HandicapéE.

La prise en compte des ressources antérieures pour l'attribution des allocations occulte totalement les spécificités de la pathologie VIH : la succession des symptômes, les effets des traitements, le caractère fluctuant des éventuelles maladies associées sont autant d'élément qui rendent le maintien dans l'emploi, et donc les ressources, extrêmement variable.

Aujourd'hui en France, seules 58,5% des PVVIH ont une activité professionnelle, quand le taux de chômage dans la population générale s'élève à 10,5% (INSEE 2013). Aujourd'hui en France, 20% des personnes touchées par le VIH ne parviennent pas à se nourrir au quotidien, par manque d'argent.

Act Up-Paris exige :

la revalorisation des minima sociaux, leur obtention sans prise en compte des revenus du conjoint, partenaire de PaCS ou d'union libre, leur calcul en fonction des ressources au moment de la demande.

http://www.actupparis.org/local/cache-vignettes/L496xH184/arton5311-30c27.jpg

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/29087
Source : http://www.actupparis.org/spip.php?article531...
Source : http://www.npa2009.org/node/39409
Source : message reçu le 31 octobre 01h


Journée mondiale de lutte contre le sida

Journée mondiale de lutte contre le sida
Sida : pas d'entraves à l'accès aux soins !

Si la violence économique engendre la précarité, les politiques choisies pour y faire face ont les mêmes effets : réaliser des économies au détriment de la qualité du service public de santé, geler les prestations sociales, sont autant de mesures qui pénalisent en premier lieu les malades les plus précaires, les privant de soins pourtant essentiels.

Depuis 2005, la Tarification à l'acte (T2A) détermine l'allocation des budgets aux établissements de santé en fonction du volume et de la nature de leurs activités : une intervention chirurgicale suivie d'un bref séjour assurent à l'établissement une rémunération conséquente tandis qu'unE patientE fragiliséE devant rester plusieurs jours à l'hôpital avec un traitement mal rémunéré sera une patientE non rentable.

Couplée au sous-financement chronique des hôpitaux, la T2A a dramatiquement accru le déficit des établissements, et la loi Hôpital PatientEs Santé et Territoires (HPST, dite « loi Bachelot ») est venue encadrer cette faillite orchestrée. Elle provoque la fermeture de services entiers, redirigeant des centaines d'usagerEs vers des établissements plus éloignés et déjà saturés. Quant aux établissements privés, non liés par une mission de service public, ils opèrent un tri parmi les patientEs, privilégiant une offre de soins « rentable ».

L'exemple parisien de l'Hôtel Dieu est emblématique : c'est au mépris de toute démocratie sanitaire que l'APHP en a planifié le démantèlement en vue d'une opération immobilière. Les séropositifVEs feront partie des premières victimes de la fermeture d'un service ambulatoire de consultations VIH coordonné avec les urgences et les unités d'examens indispensables à leur prise en charge. En outre, l'Hôtel Dieu parisien est le second centre mondial de délivrance de Traitements Post Exposition (TPE, ou traitements d'urgence), il en dispense plus de 500 chaque année : autant de contaminations VIH évitées.

Cette casse programmée augure mal de l'avenir d'autres établissements plus modestes, ou situés dans des régions en situation socio-économique critique : la Guyane reste marquée par un taux d'incidence des infections par le VIH bien plus élevé que dans l'Hexagone, quand la démographie médicale y est bien plus faible ; la situation reste préoccupante ailleurs outre-mers, notamment à Mayotte ou St-Martin.

De nombreuxSES séropositifVEs sont toujours en situation de grave précarité, en termes de revenus ou de logement, situation qui les éloigne toujours plus des dispositifs d'accès aux soins, sans qu'un mot en faveur d'une vraie hausse des minima sociaux et d'une politique de logement engagée vers les malades n'ait été prononcé par le gouvernement.

Aux mesures économiques néfastes s'ajoutent les orientations répressives dans lesquelles le parti socialiste s'obstine : expulser les étrangerEs malades, rechigner à mettre à disposition des prisonnierEs du matériel d'injection safe, pénaliser les clientEs des travailleurSEs du sexe et prostituéEs. En totale contradiction avec les objectifs de santé publique, ces postures idéologiques sont autant d'entraves supplémentaires à l'accès aux soins des personnes les plus exposées au sida.

Dans un contexte individuel de fragilité, économique ou administrative, la santé n'est jamais prioritaire, le PS le sait. Pourtant, il a renoncé à revenir sur les orientations sanitaires désastreuses prises par les gouvernements précédents et multiplie les obstacles à un accès aux soins de qualité, préférant faire peser les économies sur les malades et opter pour des politiques répressives.

Contre toutes les entraves à un accès aux soins pour touTEs, rejoignez-nous le 30 novembre 2013, 18h place de la République, pour la journée mondiale de lutte contre le sida.

Premiers signataires :

Solidarité Sida, Paroles Autour de la Santé, ENIPSE, Les Petits Bonheurs, Actif Santé, HF-Prevention Santé, HomoFesty, Le STRASS, Afrique Avenir, HomoSFèRE, Collectif La Santé n'est pas une marchandise, Comité de soutien Hôtel-Dieu, Acceptess-t Acceptess-Transgenres, Les Ours de Paris, Le Centre LGBT Paris-ÎdF, Actions Traitements, Le CAELIF, Act Up Sud-ouest, Fédération Total Respect, Association Tjenbé Rèd Prévention, ISOM (Initiative Sida Outre-Mers), LGBT/OM | Fédération lesbienne, gaie, bi & trans des outre-mers Cégom, Onzième Dom | Amicale des Français/es d'outre-mers du XIème arrondissement de Paris, OME | Outre-Mers Environnements, Black Caucus France | Union française des étudiant/e/s & diplômé/e/s africain/e/s & ultramarin/e/s, Rainbow Caucus France | Union française des étudiant/e/s & diplômé/e/s LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans), Le Long Yang Club - Paris, Le Couvent de Paname - Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, MAG Jeunes LGBT, Grisélidis, Le Collectif Droits et Prostitution, AIDES, Angel 91, Le Couvent du Nord - Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, ARCAT, Le Collectif 8 Mars Pour Toutes, Support Transgenre Strasbourg (STS), Pari-T, Diagonale Ile-de-France, Association de Défense des TravailleurSEs du Sexe (ADTS, Genève). Les amiEs du Patchwork des Noms, Les TumulTueuses, Les Séropotes Paris.

Soutiens :

Union Syndicale Solidaires, La FASE, Le NPA, STCPP de la CNT-AIT, La Fédération Anarchiste, L'Inter-LGBT, Le GLUP.

Source : http://www.solidaires.org/article46572.html