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mercredi 13 novembre 2013 à 20h30

Projection débat « Fenêtres sur intérieur »

Soirée sur la situation des prisonniers basques

en présence

  • de Josu Martinez , réalisateur ,
  • de Jeanine Berry, mère de prisonnier,
  • de représentants du Comité de Soutien au Peuple basque et
  • des animateurs de l'émission « Ca booste sous les pavés » sur Radio Libertaire,
  • avec le soutien de la Ligue des Droits de l'Homme.

Fenêtres sur intérieur

(Barrura Begiratzeko Leihoak)

Documentaire Pays Basque Sud 2012 1h30mn - RJosu Martinez, Txaber Larreategi, Mireia Gabilondo, Enara Goikœtxea et Eneko Olasagasti

C'est un film qui revient de loin. Un film simple et beau, rempli d'humanisme, qui évoque des destins brisés, qui aurait dû au vu de sa qualité avoir quelque soutien public. Ce devait être le cas de la ville de Donostia (San Sebastian pour les hispanophones qui ne situeraient pas) qui avait promis une modeste subvention. Mais l'opposition de droite a menacé de faire déclarer illégale la coalition autonomiste à la tête de la mairie, une loi interdisant toute sympathie même très indirecte envers ETA, (en gros la loi espagnole vous rend suspect de terrorisme si vous ne vous déclarez pas ennemi d'ETA) un film présentant en toute objectivité et sans condamnation d'anciens activistes pouvant tomber ainsi sous le coup de la loi. Et ce n'est que grâce à la mobilisation dans le cadre d'une souscription que le film a pu voir le jour, trouvé le chemin du public de chaque côté des Pyrénées.

L'étonnant Fenêtres sur Intérieur n'est pas un film, c'est plutôt cinq films de cinq réalisateurs basques sur cinq personnages tous aussi passionnants, d'âges et de parcours très différents mais ayant tous connu l'enfermement ou le risque d'enfermement dans le cadre des lois d'exception qui visent les activistes indépendantistes. Il y a la toute jeune Irati, au destin semblable à celui de la célèbre Aurore Martin, qui fut extradée en Espagne sur initiative de Manuel Valls pour simple appartenance à un groupe interdit là-bas mais autorisé ici et qui vit l'angoisse de l'incarcération imminente malgré le soutien sans faille de la population et des élus du village qui l'ont accueillie. Il y a Jon qui réintègre la société après 17 ans de réclusion, Gotzone emprisonné depuis 22 ans et dont la mère a disparu en 2004, Jexux Mari, un intellectuel professeur de journalisme qui se cherche dans la solitude de sa cellule, que rien ne prédisposait à finir en prison (mais il faut dire qu'en 10 ans de loi d'exception ce n'est pas moins de huit journaux indépendantistes qui ont été fermés et leurs journalistes jetés en prison arbitrairement pour des temps pouvant se chiffrer en années) et enfin Mikel un ex-dirigeant d'ETA qui retrouve son ami de jeunesse Eneko Olasagasti, devenu cinéaste.

Loin de tout militantisme indépendantiste le film présente surtout en tout humanisme les efforts de chacun pour envers et contre la prison : comment ces hommes et femmes sont parvenus à conserver leur intégrité mentale et idéologique, maintenant année après année des liens sociaux et familiaux souvent entravés (y compris en France où les prisonniers sont délibérément incarcérés à plusieurs centaines de kilomètres de leurs familles). Il évoque aussi l'existence de la torture encore pratiquée comme au temps de Franco et maintes fois dénoncée par Amnesty qui a pointé la responsabilité de l'Espagne. Il montre aussi l'incroyable et indéfectible dignité et solidarité du peuple basque qui leur a permis de tenir si longtemps.

FENÊTRES SUR INTÉRIEUR

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/28955
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...