thème : international
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 21 novembre 2013 à 18h30

Séminaire « La décolonisation des savoirs »

La créolisation est-elle une décolonisation ?

Avec Seloua Luste Boulbina

« J'appelle créolisation la rencontre, l'interférence, le choc, les harmonies et les dysharmonies entre les cultures. » Par ces mots, Edouard Glissant fait de la « créolisation » une décontinentalisation, qu'il nomme archipélisation, et qu'il corrèle à ce qu'il appelle « tout-monde ». Le monde entier, pour lui, se créolise et s'archipélise.

La proposition est si séduisante qu'elle en est presque devenue parole d'évangile. Ainsi, Hans Ulrich Obrist, un intellectuel nomade de l'art contemporain, suit un rite singulier : il lit tous les matins, depuis quinze ans et pendant quinze minutes, des textes d'Edouard Glissant. Peut-être l'art contemporain est-il, par son imprévisibilité, la scène de la créolisation par excellence tant il s'affranchit de l'identité.

Si l'art et la littérature apparaissent comme les champs par excellence de créolisation et d'imprédictibilité, cela signifie-t-il qu'ils se décolonisent et s'émancipent de toute colonialité ? Il faudrait, pour le savoir, clarifier la consistance même de l'idée de créolisation. Elle ne procède pas du métissage ; comment la concevoir, surtout sous l'angle de la décolonisation ?

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/28643
Source : http://www.ciph.org/direction.php?idDP=77
Source : message reçu le 10 octobre 17h