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jeudi 19 septembre 2013 à 18h30

Rencontre et présentation de la Bande dessinée d'El Djazaïr

En présence des auteurs, Luis Garcia et Adolfo Usero, de Raùl Morala, éditeur, et du bédéiste Farid Boudjellal.

Rencontre animée par Naïma Yahi de Maghrebzine.

En 1977, les Espagnols Luis GARCIA et Adolfo USERO, dessinateurs, et Felipe HERNANDEZ CAVA, scénariste, répondent à une commande du gouvernement algérien pour réaliser une bande dessinée évoquant l'histoire de la résistance algérienne face à la présence française. Soit une fresque courant de 1830 au matin du 1er novembre 1954, qui voit naître le début de l'insurrection organisée par le F. L. N. contre la puissance coloniale française.

Omar, mystérieux émissaire d'Alger, fournit la documentation et l'encadrement politique. Après la mort du président Houari Boumédiène, les Algériens se désintéressent du projet et l'album est finalement publié en 1979 chez Ikusager, un petit éditeur basque de grand talent. El Djazaïr restitue le quotidien de la violence coloniale : ingérence, humiliations, statut d'indigénat, recrutement obligatoire durant les deux guerres mondiales, répressions impitoyables, etc. Et rend hommage à la constance du peuple algérien dans sa quête de liberté. Comme le note l'auteur de bande dessinée Farid BOUDJELLAL en appendice à l'ouvrage: «El Djazaïr est à la bande dessinée ce que La Bataille d'Alger est au cinéma.» Soit, à l'instar du film de Gillo PONTECORVO, profondément, viscéralement anticolonialiste.C'est là la première vertu de cette BD, mais pas la seule, El Djazaïr est la première bande dessinée à restituer ce que fut la longue nuit coloniale en Algérie et la toute première - toutes colonisations confondues - à épouser le point de vue des colonisés. Elle constitue ainsi un document historique sans pareil. Les éditions Ici même et Envie de lire ont choisi de la rééditer accompagnée d'un dossier conséquent. Et cette décision n'est pas seulement destinée aux férus de bande dessinée, relire El Djazaïr aujourd'hui c'est faire oeuvre salutaire, c'est se remémorer qu'on ne saurait tirer aucun trait d'égalité entre une violence qui est l'essence même du fait colonial et le recours de ses victimes au choix des armes.

Raùl MORALA

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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/27623
Source : http://www.cca-paris.com/index.php?option=com...
Source : http://www.telephonearabe.net/mainout/debat_d...