jeudi 25 juillet 2013 à 18h30
Rassemblement pour l'avortement libre, sûr et gratuit au Chili
https://paris.demosphere.net/rv/27444
Nous vous invitons à participer nombreux/ses au rassemblement qui aura lieu jeudi 25 juillet à partir de 18h30 devant la Fontaine Saint-Michel en écho aux manifestations « Pour l'avortement libre, sûr et gratuit » qui auront lieu le même jour dans différentes villes au Chili et dans le monde.
Déclaration pour le droit à l'avortement
Manifestation pour l'Avortement Libre, 25 juillet 2013
« Yo aborto el 25 de julio[1] » est un appel à une Manifestation nationale lancé par des organisations féministes au Chili pour souligner le besoin urgent de dire Basta à la criminalisation de l'avortement. Nous exigeons l'avortement tout court (pas simplement thérapeutique), l'avortement libre, sûr et gratuit.
Nous appelons la société à ne pas s'y méprendre : nous ne faisons pas l'apologie de l'avortement et nous considérons qu'il faut prévenir l'avortement à travers l'éducation sexuelle. Toutefois, nous savons aussi que cela ne suffit pas pour résoudre le problème des avortements clandestins réalisés dans des conditions dangereuses. Nous, les femmes, ne naissons pas pour devenir des mères.
Ce n'est pas un problème de genre, puisqu'au Chili des avortements sont réalisés au sein de cliniques privées ou lors de voyages à l'étranger, tandis que les pauvres meurent au cours d'interventions insalubres et précaires. Nous appelons donc à en finir avec cette hypocrisie et à ne pas condamner les femmes pauvres qui exercent leur liberté de choix.
L'Etat chilien et son héritage dictatorial forcent les femmes à être des mères, avec des conséquences sur leur qualité de vie puisqu'elles se voient soumises à un service maternel obligatoire. Au Chili, les femmes sont criminalisées et traitées comme des délinquantes lorsqu'elles décident d'avorter, alors que la réalité montre que 438 avortements sont réalisés clandestinement et dans l'insécurité tous les jours dans notre pays.
L'Etat chilien prive les femmes de l'accès à l'avortement sûr et sanctionne par des peines de prison celles qui décident librement et en toute autonomie sur leur propre corps et leur reproduction. Les femmes sont criminalisées alors que les dirigeants des grandes entreprises sont envoyés à des cours d'éthique[2].
Les allocations familiales ne suffisent pas pour monnayer les projets de vie des femmes. Nous, les femmes, avons le droit de choisir d'être des mères ou des femmes autonomes. Nos utérus ne sont pas des biens publics, l'Etat ne peut dicter nos choix ni contrôler nos corps.
Nous sommes des femmes, des mères, des étudiantes, des travailleuses, des féministes, des femmes populaires, lesbiennes, trans et aux sexualités dissidentes et nous sommes en faveur de la vie des femmes. La vie d'un embryon ne vaut pas plus que la qualité de la vie d'une femme. Quand serons-nous libres de faire nos propres choix ? Nous ne sommes pas contre les mères mais en faveur d'une maternité protégée.
La droite, la Concertation[3], les organisations pro-embryon et les églises n'ont pas pris leur responsabilité dans la question de l'avortement, puisqu'elles défendent un système capitaliste basé sur la disponibilité de main d'œuvre peu chère et faiblement qualifiée. Nous sommes en faveur de la vie ; ce sont eux les assassins.
[1] J'avorte le 25 juillet.
[2] C'est le cas des dirigeants des trois chaînes principales de pharmacies - Ahumada, Cruz Verde et Salcobrand - qui s'étaient concertées sur les prix des médicaments (et avaient, pour deux des trois, refusé de distribuer la pilule du lendemain soulignant leur « objection de conscience »).
[3] Coalition réunissant la Démocratie Chrétienne et le Parti socialiste, le Parti pour la démocratie et le Parti radical social-démocrate ayant gouverné le pays de 1990 à 2010. La dernière présidente de la Concertation, Michelle Bachelet (PS, 2006-2010) se représente à l'élection présidentielle de fin 2013.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/27444
Source : message reçu le 22 juillet 18h