mardi 28 mai 2013 à 19h30
Mongane Wally Serote : Résistant et poète Sud-Africain
https://paris.demosphere.net/rv/26188
Une fois de plus nous accueillons un poète convié par la BIP, et comme toujours notre choix ne doit rien au hasard. Mongane Wally Serote est de ces romanciers et poètes sud-africains qui fut un des artisans du "Mouvement de la conscience noir" et son œuvre est indissociable de son engagement précoce dans le combat anti-apartheid.
Victime de la répression et contraint à l'exil, il occupa entre autres des responsabilités importantes au sein du département de la culture et des arts de l'ANC.
Comme nombre d'écrivains sud-africains, particulièrement d'écrivains noirs, son oeuvre fut boudée, guerre froide oblige, par les maisons d'éditions du "monde libre", en France c'est ainsi à une maison d'édition liée au Parti communiste (Messidor) que l'on doit la traduction d'"Alexandra mon amour ma colère", jamais rééditée depuis. À noter que c'est la jeune et déjà prestigieuse maison d'édition ivryenne "Gang éditions" qui édita en 2010 une de ses nouvelles magistrales dans l'ouvrage "Sheeben blues" du photographe ivoirien Ananias Léki Dago. Cette nouvelle met en scène un ancien résistant à l'Apartheid qui échange un soir des confidences désabusées avec une femme, seule comme lui. Par bribes, il se remémore le passé, ses combats, ses défaites. Cette nouvelle est un hommage aux "Sheeben", ces "bouges" clandestins des townships où se fourbirent les armes de la résistance morale et tant d'autres, elles, bien acérées, destinées à renverser le régime d'apartheid.
Lectures de ses poèmes, discussion autour de l'Afrique du Sud et sa littérature, une belle soirée faite d'intelligences et d'émotions...
Pour Don M. Banni
C'est une saison blanche et sèche les feuilles brunies ne durent pas, leur vie brève se dessèchent le coeur brisé, elles plongent doucement vers la terre en ne saignant même pas.
C'est une saison blanche et sèche mon frère, les arbres seuls connaissent la douleur, qui se dressent encore secs comme de l'acier, leurs branches sèches comme du fil de fer,
C'est vrai que la saison est blanche et sèche mais les saisons finissent par passer.
Mongane Wally Serote
C'est de ce poème qu'André Brink a tiré le titre de son roman "Une saison blanche et sèche".
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/26188
Source : message reçu le 15 mai 13h