thème : international
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vendredi 3 mai 2013 à 20h30

Projection « Dédale, un fil vers la démocratie »

« En Grèce comme en Europe: face à la crise et à la montée des extrêmes droites comment réinventer la démocratie directe? »

suivie d'une rencontre exceptionnelle avec les réalisateurs/trice et le journaliste et écrivain franco-grec Yannis Youlountas*, reporter en terre hellène pour le journal Siné Mensuel.
(Soirée délibérément libertaire friendly pourtant aimablement soutenue par le Parti de Gauche )


Dédale, un fil vers la démocratie

Un documentaire de Emmanuel Borgetto, Laurent Lhermite, Alice Tabart et Christian Vialaret - France 2012 1h20.

Avec les interventions de Yannis Youlountas, Corina Vasipoulou, Etienne Chouard, Panagiotis Grigoriou, Costas Charitakis, Argyris Ayriadis

Si vous êtes un peu curieux, et si vous êtes en plus spectateurs d'Utopia, vous avez peut être l'impression d'avoir tout vu et tout entendu sur les conséquences tragiques de la crise en Grèce. Le film Debtocracy, que près deux millions de personnes ont vu depuis qu'il été mis en libre diffusion sur Internet, analysait formidablement les tenants et les aboutissants économiques et politiques qui ont amené à la catastrophe que l'on connait. Le duo de réalisateurs a réalisé depuis Catastroïka, qui observe lui les conséquences sur les populations, conséquences qui pourraient s'appliquer de la même façon à d'autres pays européens. De son côté la réalisatrice franco-roumaine Anna Dimestrescu est partie spontanément capter, dans Khaos, la parole des Grecs de la rue. Les jeunes réalisateurs toulousains de Dédale cherchaient pour leur part à comprendre et filmer la souffrance des Grecs écrasés sous les décisions imposées par l'Europe ou le FMI. Et effectivement la première partie de leur film montre les vies brisées par les chutes brutales des revenus, les suicides qui font le quotidien d'Athènes, raconte les histoires d'enfants qui s'évanouissent à la cantine, victimes de la sous-nutrition, les manifestations où tous, jeunes, vieux, artisans ruinés, fonctionnaires paupérisés, retraités au bord de la clochardisation, viennent crier leur colère devant le Parlement. Mais ce qui rend Dédale passionnant, c'est que les réalisateurs découvrent que les Grecs, face aux plans d'austérité qui s'aggravent mois après mois et qui s'égrènent en cartons tout le long du film, développent des alternatives et des solidarités permettant de réinventer un lien social et politique: soins gratuits donnés devant le Parlement, cantines collectives en fonction du revenu, notamment dans le quartier d'Exarchia, ce quartier contestataire exemplaire qui est rentré en quasi autogestion, développement de monnaies locales basées sur l'échange de savoirs et de biens. Mieux encore, les Grecs développent des processus de décision qui rappellent le fonctionnement de la démocratie directe telle qu'elle se pratiquait il y a 2500 ans. Pour éclairer le débat, le film donne la parole au journaliste franco-grec Yannis Youlountas ou au penseur Etienne Chouard, pionnier en France de la lutte contre le traité constitutionnel européen, qui développe l'idée d'imposer une constitution tirée au sort afin d'éviter que ce soient les gouvernants qui rédigent des constitutions censées être des outils de contrôle du pouvoir.
Et bien au-delà du cas grec, le film s'avère une réflexion passionnante sur une redéfinition de notre rapport au politique. Et si la crise permettait de réinventer et redynamiser le processus démocratique?

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/25816
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...