mercredi 14 mars 2007 à 18h
Rassemblement de soutien à Mumia Abu-Jamal et contre la peine de mort aux US
https://paris.demosphere.net/rv/2568
Chaque mercredi, de 18h à 20h, place de la Concorde (début de l'avenue Gabriel).
Ce rassemblement existe depuis 1995, et ne cessera qu'avec la liberation de Mumia et de tous les prisonniers politiques aux Etats-unis.
Le prochain grand rassemblement pour Mumia sera le 24 avril 2006 - jour de son anniversaire. Contactez-nous pour plus d'information
COSIMAPP-Mumia
Comité de soutien international à Mumia Abu-Jamal et aux prisonniers politiques aux Etats-Unis
Antenne Française de International Concerned Family and Friends for Mumia Abu-Jamal
c/o Le Point du Jour
58 rue Gay Lussac,75005 Paris
01 45 79 88 44
mumia@no-log.org
http://mumia.samizdat.net
Passez à l'action pour sauver Mumia de l'exécution !! Invitez des orateurs comme Pam Africa, présidente de l'ICF&F-MAJ, à venir dans votre université, votre église, ou votre centre social. Donnez de l'argent pour aider la bataille légale dans les courts d'appel. Diffusez les textes qui expliquent l'affaire. Achetez les livres de Mumia et celui de son avocat 'Race for Justice', qui contient des copies des véritables pièces à conviction. Faites pression sur les radios pour qu'elles passent des interventions de Mumia. Ecrivez aux autorités de Pennsylvanie et de Philadelphie et dites leur d'examiner véritablement les faits, et libérer Mumia. Faites ce que vous voulez, mais ne laissez pas mourir Mumia ! Ne les laissez pas taire sa voix ! C'est lui aujourd'hui, mais demain, cela peut être n'importe lequel d'entre nous !!
Autres contacts en région parisienne :-
Comité de soutien à Leonard Peltier. c/o CSIA, BP 372, 75526 Paris cedex 11.
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Comité Mumia de l'Université Paris VIII. c/o Madjid Messaoudene, 18 avenue de l'Abbé St-Pierre, 92150 Suresnes.
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Association AFRICA (La Courneuve). c/o Mimouna Hadjam, 3, place G. Braque, 93120 La Courneuve.
Résumé du "cas Mumia"
Le cas de Mumia Abu-Jamal est devenu un objet de controverse sur la Peine de Mort aux Etats-Unis. La mesure d’exécution qui pèse sur lui a été condamnée par de nombreuses figures politiques et culturelles dans le monde entier, et le mouvement international visant à lui garantir un nouveau procès équitable suscite des interrogations sur le caractère arbitraire de la peine de mort dans la tête de millions de gens. Mumia Abu-Jamal est le seul prisonnier politique américain dans le couloir de la mort.
Journaliste de radio à Philadelphie, il était connu comme la ‘Voix des Sans-Voix’ durant les années Rizzo, l’abominable maire de Philadelphie. Il a étudié au Goddard College, obtenu le Major Armstrong Award pour le journalisme de radio, et désigné comme l’un des ‘Hommes à suivre’ de Philadelphie, par le Philadelphia Magazine. Il était Président de l’Association des Journalistes Noirs de Philadelphie (ABJP), et n’avait aucun antécédent judiciaire.
Un officier de police tira sur Mumia lors d’un incident de la route impliquant son propre frère, un autre homme, et l’officier. Mumia survécut au tir, et fut accusé du meurtre de l’officier, tué lors de l’incident. Personne d’autre ne fut accusé, et le procès au cours duquel Jamal fut condamné, fut une parodie de justice aux yeux de tout observateur impartial.
Le fait que Mumia ait été ciblé est autrement plus politique. Le FBI commença à amasser un dossier de 600 pages sur lui, quand il avait 15 ans et qu’il militait alors dans son lycée. Par la suite, il travailla au bureau national du journal ‘Black Panther’. Puis journaliste à la radio, il dénonçait régulièrement les brutalités policières. Dans le réquisitoire de son procès, le procureur utilisa des citations politiques tirés d’une interview de Jamal de 10 ans antérieure au procès, comme un argument en faveur de son exécution.
2000 est l’année critique pour le cas de Mumia. Il a été déposé une requête d’Habeas Corpus au niveau fédéral. Mais, à cause des pénibles décrets de la Loi pour une Peine de Mort Effective (Effective Death Penalty Act) datant de 1996, les Cours fédérales doivent accorder la présomption d’exactitude aux conclusions énoncées par la Cour de chaque Etat. Cela renvoie l’Appel de Mumia à l’ère des ‘Etats de droit’, comme si le Mouvement pour les Droits Civiques n’avait jamais existé. Les citoyens doivent exiger une audience entièrement fédérale sur le cas Mumia Abu-Jamal.
Ce cas met en lumière le fait que l’on doive violemment refuser les exécutions sommaires, utilisées pour supprimer toute dissidence. Il est essentiel que des Organisations de conscience s’emparent de ce cas, comme il est évident que son dénouement aura des conséquences sur les vies des milliers de personnes dans les années à venir.
Description du procès Abu-Jamal
Mumia fut amené au tribunal en juin 1982, et condamné à mort le 03 juillet.
Le juge, Albert Sabo, a condamné plus de gens à mort que n’importe quel juge en place aux Etats-Unis. Dans une affaire non-relatée, six avocats de Philadelphie et quelques anciens procureurs, témoignèrent qu’aucun accusé ne pouvait recevoir un procès équitable à sa Cour.
Le jury fut approuvé après que onze afro-américains parfaitement qualifiés aient été écartés par de véritables provocations, une pratique illégale récemment révélée comme ayant été apprise aux procureurs de Philadelphie, à travers une cassette vidéo d’entraînement spécial.
L’avocat de la Défense témoigna n’avoir jamais interviewé un seul témoin en préparant le procès de 1982, et informa la Cour à l’avance qu’il n’était pas préparé. On dénia aussi le droit à Mumia d’être son propre avocat. Quand il protesta, il fut exclu du tribunal pour le reste de son procès, sans autorisation pour pouvoir suivre la fin de la procédure.
L’enquêteur de la défense dut partir avant même que le procès ne débute, car les maigres fonds alloués à la Cour étaient épuisés. De même, ni un expert en balistique, ni un pathologiste, ne furent engagés pour cause de fonds insuffisants.
Le procureur utilisa des déclarations faites dix ans plus tôt par Mumia, quand il était membre du Black Panther Party, comme un argument pour justifier la condamnation à mort, une pratique jugée plus tard anticonstitutionnelle par la Cour Suprême des Etats-Unis dans le cadre d’une autre affaire.
Philadelphie est tellement connue pour ses préjugés raciaux dans l’application de la peine de mort, qu’elle fait le sujet d’une étude universitaire récente.
Esquisse des "Preuves"
L’accusation clama que Jamal s’était lourdement confessé à l’hôpital où il fut emmené, après avoir été atteint d’une balle par l’officier abattu, et molesté par la police. Mais le jury n’entendit jamais l’officier Gary Wakshul qui gardait Mumia à l’hôpital, et écrivit dans son rapport " le nègre ne fit aucun commentaire ". Quand il fut appelé en tant que témoin à la défense, l’accusation soutint que Wakshul était en vacances et indisponible. Le juge refusa un ajournement pour qu’il puisse être amené, quand en fait, il était chez lui, et complètement disponible.
Aujourd’hui nous savons qu’aucun des officiers de police ou gardes hospitaliers disant avoir entendu cette ‘confession’ ne l’a rapporté aux enquêteurs avant deux mois après que cela se soit prétendument passé, et que Mumia ait recensé les brutalités policières. Le médecin présent à l’époque nia aussi que Jamal ait dit quoi que ce soit.
L’accusation clama que les preuves balistiques prouvaient que Mumia était le tireur. Mais le jury ne vit jamais les conclusions écrites du médecin légiste qui contredit la déposition de l’accusation, en écrivant " tué par un calibre 44 " dans son rapport (L’arme de Mumia était de calibre 38 ). L’avocat commis d’office de Mumia dit qu’il n’avait jamais vu cette partie du rapport, qu’il ne montra donc pas au jury.
Aujourd’hui, nous savons que la police ne testa jamais l’arme de Jamal pour savoir si elle avait servi récemment, ne testa jamais les mains de Jamal pour voir s’il avait tiré avec une arme, n’a aucune preuve que l’arme de Jamal était celle du crime, et a perdu un fragment de balle retiré par le médecin légiste. Mumia portait une arme achetée légalement, pour son travail en tant que chauffeur de taxi nocturne, car il avait déjà été agressé plusieurs fois.
L’accusation clama que des témoins oculaires identifiaient Jamal comme le tireur. Mais le jury n’entendit jamais comme témoin-clé oculaire, William Singletary, qui vit tout l’incident, et témoigna que Mumia n’était pas le tireur. Singletary, un hommes d’affaire local, fut intimidé par la police quand il le leur rapporta, et quitta la ville juste après.
Aujourd’hui l’on sait pourquoi les témoins-clé Veronica Jones, Cynthia White, et Robert Chobert, témoignèrent comme ils le firent en 1982. Jones, qui aujourd’hui témoigne en faveur de Mumia, fut menacé de perdre ses enfants, si elle n’appuyait pas la version de la police. Chobert, chauffeur de taxi, blanc, affirma aux policiers arrivant sur place que le tireur s’était enfui. White se retrancha derrière la version officielle, mais aucun autre témoin ne se rappelle l’avoir vue dans la scène. Chobert et White reçurent un traitement très spécial, incluant l’arrêt de poursuites criminelles à leur encontre. A l’inverse, quand Veronica Jones témoigna en faveur de Mumia, elle fut arrêtée dans la salle d’audience avec un ancien mandat d’un autre état.
Histoire Politique de Mumia
Mumia Abu-Jamal est né le 24 avril 1954. A l’âge de 14 ans, Jamal fut molesté et arrêté pour avoir protesté lors d’un meeting du candidat-président ségrégationniste George Wallace.
A l’âge de 15 ans, il prit part à la campagne pour rebaptiser son lycée Lycée Malcolm X.
La même année, le FBI commença à le ficher. En 1969, il fut le co-fondateur et le Ministre de l’Information de la branche du Black Panther Party à Philadelphie, et travailla plus tard à Oakland, Californie, dans l’équipe du journal du parti. En 1970, il figurait en première page d’un article dans le Philadelphia Inquirer. Le FBI ajouta son nom au National Security Index, index servant à rassembler les personnes à emprisonner en cas d’urgence nationale.
Après avoir suivi les cours du Goddard College, il devint un critique actif du département de police de Philadelphie en tant que reporter radio. En plus des stations FM locales, Mumia parlait sur l’antenne du National Black Network, du Mutual Black Network, de la National Public Radio, et du Radio Information Center for the Blind. Il interviewa des figures publiques, telles que Julius Erving, Bob Marley, Alex Harley, et des combattants pour l’indépendance de Puerto Rico.
Le style journalistique de Jamal permit aux voix des gens de la rue d’être entendues à la radio, comme celles des membres de l’organisation MOVE, ce qui énervait les officiels. En 1978, Jamal fit un reportage sur le siège du Quartier Général de MOVE, où des scènes de police molestant les membres de MOVE furent diffusées. Le 8 août, Jamal assista à une conférence de presse houleuse à l’Hôtel de Ville. En réponse à une question posée par Mumia, le maire Franck Rizzo répondit : " Ils croient ce que vous écrivez, ce que vous dites. Et cela doit cesser. Un jour, et j’espère que cela se passera sous mon mandat, vous aurez à répondre de vos actes. "
Durant l’été 1981, Jamal couvrit le procès fédéral de John Africa, fondateur de l’organisation MOVE. John Africa était accusé d’un grand nombre de conspirations et de ports d’armes, comme cela était le cas pour les dissidents noirs à cette époque. Il se défendit brillamment et fut acquitté. Jamal fut profondément impressionné par John Africa pendant ce procès et se rapprocha sensiblement de MOVE.
Après la fusillade au cours de laquelle Mumia fut blessé et arrêté en décembre 1981, le Philadelphia Inquirer titrait : " Le Suspect- Jamal : Un Eloquent Activiste, qui n’a pas peur de faire entendre sa Voix. " L’article le décrivait comme un " enquiquineur parmi les journalistes et facilement reconnaissable à cause de ses dreadlocks, ses positions politiques révolutionnaires et sa voix grave de baryton. "
Depuis sa condamnation à mort en 1982, Jamal est tenue enfermée dans sa cellule individuelle 22 heures par jour. On lui refuse les droits de visite de sa famille, et il n’a jamais été autorisé à toucher ses petits-enfants. Les journalistes ne sont plus autorisés à l’enregistrer ou à le photographier. La dernière donnée de son dossier FBI qui a été transmise, montre le gouvernement fédéral contrôlant ses visiteurs depuis 1991.
Censure des Ecrits de Mumia
En 1994, la National Public Radio engagea Mumia pour faire une série de commentaires sur les conditions de vie en Prison. La NPR fut immédiatement menaçée par l’Ordre Fraternel de la Police (OFP, ou FOP en anglais), le New York Times et le leader de la majorité sénatoriale Robert Dole sur le fait de passer sur les ondes un " tueur de flics emprisonné ". La NPR annula la série le jour où elle devait commencer. En 1995, le livre de Mumia, En direct du couloir de la Mort , fut publié par Addison-Wesley. Le FOP tenta d’interdire le livre, et les membres du corps législatif de l’état appelèrent à une mise en route de poursuites contre le livre. (Quand le Sgt. Stacy Koons, en prison pour avoir battu Rodney King, publia son livre, le FOP ne se plaignit pas.) On refusa à Mumia les droits de visite et les coups de téléphone pour le punir d’avoir écrit le livre. Ce genre de pratiques dans les autres pays est d’habitude condamné par les Etats-Unis comme une violation des droits humains.
La Cour fédérale du district à Pittsburgh jugea que la Pennsylvanie avait illégalement isolé Mumia, quand ils empêchèrent la presse de l’interviewer en représailles de son livre. Peu de temps après ce jugement de 1996, le système carcéral institua une nouvelle règle, interdisant aux media d’enregistrer ou de photographier n’importe quel prisonnier.
En 1997, l’émission de Radio Pacifica, ‘Democracy Now’, programma une série d’enregistrements de Mumia. Elle devait être retransmise à Philadelphie sur WRTI, la station de radio de Temple University. Le FOP protesta une nouvelle fois. WRTI annula le show le jour où il passa sur les ondes.
En janvier 1999, Rage Against The Machine et trois autres groupes jouèrent au Continental Arena dans l’East Rutherford, New Jersey, pour un concert de soutien à Mumia. Le Gouverneur Christy Whitman exprima ses regrets de ne pas pouvoir interdire légalement le spectacle, et appela les gens à boycotter le concert. (Le concert était complet de toute manière.) Depuis, le FOP a appelé au boycott de tous les artistes ou entreprises qui expriment leur soutien à un nouveau procès pour Mumia.
" Ils ne veulent pas simplement ma mort, ils veulent mon silence. "
Mumia Abu-Jamal
Traduction de "Breifing paper/ The case of Mumia" revised January 2000
Sources : http://paris.indymedia.org/breve.php3?id_breve=3703
et http://mumia.samizdat.net/mumia/affaire/dosierm.htm