thème : international
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mardi 26 février 2013 à 14h15

Troisième séance du cycle de conférences sur l'espace sahélo-saharien

Géopolitique des ressources et conflits au Sahel

La fondation Gabriel Péri s'est engagée depuis le début de l'année 2012 dans un travail de réflexion sur les problématiques de sécurité, de paix et de développement dans la région ouest africaine et plus particulièrement sahélienne. La chute du régime d'Amadou Toumani Touré à la suite d'un coup d'État de sous-officiers de l'armée malienne, et l'avancée des groupes rebelles et islamistes armés au nord, ont révélé la fragilité du Mali, un État en crise. Responsables politiques, acteurs du développement, citoyennes et citoyens maliens, africains et européens qui entretiennent des liens avec la région sont interpellés. La France qui y intervient militairement depuis le 11 janvier 2013 pour une durée inconnue, doit accompagner la reconstruction politique de l'État malien et la mise en œuvre d'un cadre de développement régional pour les populations saharo-sahéliennes. Il convient ainsi d'analyser les causes de ces évolutions brutales, d'avancer dans l'élaboration de sorties de crise durables et de changer les pratiques qui ont conduit à ces situations.

Parmi les facteurs expliquant les conflits armés, la déstabilisation des États, la corruption, la pauvreté, on retrouve très souvent l'exploitation des ressources naturelles, agropastorales, hydriques et surtout minières. Dans cette zone, l'or, le diamant, la bauxite, le pétrole, le gaz et l'uranium sont au centre d'une concurrence entre puissances et pays pétroliers qui souhaitent garantir leur approvisionnement dans un contexte de tensions accrues sur les ressources souterraines en particulier énergétiques. Les multinationales et la diplomatie économique des États alimentent une instabilité dont les gouvernements locaux sont aussi responsables. Elle fragilise des populations locales déjà vulnérables sur le plan socio-économique.

Les situations rencontrées dans la zone saharo-sahélienne sont diverses. Le Niger est connu pour son uranium exploité par l'entreprise française Areva, et d'autres acteurs, notamment chinois ou italiens, dans le massif de l'Aïr, et à Imouraren. Le bassin de Taoudéni à cheval sur trois pays le Mali, la Mauritanie et l'Algérie a donné lieu à une répartition de permis d'exploration entre plusieurs entreprises, mais l'extraction n'a pas commencé. La région, stratégique pour le transport des ressources du sud vers le nord, recèle également un immense potentiel en termes de développement de l'énergie solaire, domaine dans lequel intervient notamment l'Allemagne.

L'insécurité liée à la présence de trafiquants armés et de groupes terroristes retarde la mise en valeur de ces ressources. Pour autant, certains s'interrogent : la violence et l'absence de pouvoirs institutionnels dans la zone pourraient permettre aux entreprises d'obtenir de meilleures conditions contractuelles face à des États de plus en plus vulnérables, ou peu enclins à réformer leur code minier dans l'intérêt des populations.

La focalisation de la « communauté internationale » sur le terrorisme et les groupes armés n'occulte-elle pas le jeu des puissances dans la région pour préserver leurs intérêts, et les conséquences de l'exploitation de l'uranium et de l'or, qui tant au niveau environnemental que de la condition des travailleurs sont délétères ?

La fondation Gabriel Péri et le réseau des partenaires de la région de Kidal souhaitent ouvrir un espace de réflexion et de débat autour de ces enjeux qui interrogent la cohérence du développement dans cet espace, le rôle des entreprises, la diplomatie économique française et de l'Union européenne, la pertinence d'une gestion concertée des ressources comme facteur de paix et de développement.

Programme prévisionnel

14h15 : Ressources naturelles, développement et instabilité dans la région sahélo-saharienne :

  • Colonel Oumar Diallo, opérateur minier à New Gold-Mali.
  • Moustapha Kadi, président du Collectif pour la Défense du Droit à l'Énergie (CODDAE) du Niger.
  • Philippe Hugon, économiste, directeur de recherches à l'Iris.
  • Bruno Hellendorff, chercheur au GRIP (Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité), Bruxelles : L'eau, les terres, et les ressources agropastorales : enjeux de paix et de développement au Sahel.

16h - 16h15 : Pause

16h15 : La gestion concertée et transparente des ressources comme mode de prévention des conflits et facteur de paix

  • Many Camara, chargé des relations internationales pour l'initiative citoyenne ARACF - Association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa, Mali.
  • Roland Desbordes, président de la CRIIRAD.
  • Marie-Laure Guislain, coordinatrice juridique, association Sherpa.
  • Un représentant du Ministre délégué chargé du développement (sous réserve)

Cette conférence est la troisième séance du cycle de conférences sur l'espace sahélo-saharien lancé par la fondation Gabriel Péri et le Réseau des partenaires de la région de Kidal.

Pour en savoir plus, sur le site de la fondation Gabriel Péri : http://gabrielperi.fr/spip.php?page=rubrique&id_rubrique=498

Inscription par mail : clemoing@gabrielperi.fr

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/24711
Source : http://www.gabrielperi.fr/Cycle-de-conference...
Source : http://regardexcentrique.wordpress.com/2012/0...