dimanche 13 janvier 2013 à 14h
Contre-rassemblement féministe
face aux homophobes et aux anti-avortement
https://paris.demosphere.net/rv/24208
Le 13 janvier se rassembleront des opposant-e-s au projet de loi pour le mariage et l'adoption pour tou-te-s. Les groupes catholiques intégristes ont décalé leur marche annuelle contre l'avortement pour se joindre à cette manifestation homophobe et haineuse.
Au-delà de la question du mariage, l'homophobie traverse la société. On ne l'a que trop vu avec les discours dégoulinants sur « les potentielles dérives » du mariage pour tou-te-s. Ne pas être hétéro expose à être exclu-e, discriminé-e et à être la cible de violences. Demander des droits n'est pas une lubie mais le minimum !
Il n'y a pas, à première vue, de rapport entre les luttes pour les droits des gays et des lesbiennes et celles pour l'accès à l'avortement. Mais pour nous, ces deux sujets sont liés. Choisir si je veux des enfants ou pas, si je préfère rester juridiquement célibataire, me pacser ou épouser ma voisine de palier parce que ça l'arrangerait pour les papiers : autant de façons de refuser un modèle familial unique, hétérosexuel, patriarcal et anachronique.
Le mariage est historiquement l'organisation sociale et économique qui permet la domination des femmes, la normalisation des enfants, le rejet de ceux et celles qui ne veulent pas rentrer dans ces normes hétéro-patriarcales. Même si les modes d'organisation familiaux se diversifient de fait (divorces, familles recomposées), la famille nucléaire et biologique reste la norme omniprésente : deux adultes et un élevage de mineurs. Comme s'il était impossible d'imaginer d'autres manières de vivre collectivement que sous cette forme individualiste améliorée.
On assiste à une valorisation de la maternité,un retour de l'accomplissement par la fabrication d'un enfant, de toutes les façons possibles : qu'il soit « à soi », « de soi », dans une obsession de la filiation qui ne questionne ni la Science du pouvoir ni le pouvoir de la Science. A qui est notre désir ?
L'adoption elle, en revanche, n'est pas du tout facilitée. Il est plus facile d'avoir un enfant par les techniques de procréation médicalement assistée (couteuses à tous points de vue) que d'en adopter un... A croire que porter 9 mois un fœtus est une garantie de parentalité réussie. Enfant d'origine contrôlée et retour de l'idée d'instinct maternel : sale temps pour l'émancipation.
De plus accéder à l'IVG continue d'être un parcours de la combattante : culpabilisation, délai de réflexion obligatoire, centres d'avortement menacés de fermeture, moyens en baisse dans les hôpitaux publics, pressions constantes exercées sur les femmes et les membres du personnels (ex : les bandes de cathos qui fêtent l'anniversaire du saccage du service IVG de Tenon).
S'il est important, voire nécessaire, voire simplement jouissif de combattre les hordes de rétrogrades arc-bouté-e-s sur leur modèle de société, n'oublions pas que ce débat autour de la loi sur l'égalité des droits permet d'escamoter gentiment les saloperies du parti socialiste. Tantque les opposant-e-s au mariage pour tou-te-s font la une, on ne parle pas de Notre dame des landes ni de problèmes de logement, ni d'austérité, ni d'expulsions massives de sans papier-e-s et de camps de roms.
Nous exigeons l'égalité des droits et l'égalité de fait mais nous n'aspirons pas au modèle familial défendu par ceux qui défilent le 13 janvier ! Face à l'homophobie, face au sexisme, devons-nous vraiment réclamer plus d'intégration, devons-nous vraiment nous montrer toujours plus normaux-ales ?
Rage de nuit
rage denuit@r iseup.ne t
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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/24208
Source : message reçu le 5 janvier 18h