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vendredi 16 novembre 2012 à 20h30

2 parties : 1 2

Projection débat « Le Beurre et l'Argent du Beurre »

Banalisé dans la grande distribution, le Commerce Equitable prétend aider les populations les plus déshéritées de la planète à émerger grâce à une répartition plus juste des revenus. Le beurre de karité, produit par les femmes les plus pauvres du Burkina Faso, est de plus en plus apprécié en Europe. En PARTAGEANT la vie de ces femmes, le film nous conduit au coeur des problèmes de survie de l'Afrique. Mais, à qui profite vraiment l'argent du beurre ? Qui se cache derrière l'étiquette ? Quelle répartition des richesses pour les petits producteurs ?

Suivi d'une rencontre-débat avec des représentants de Voir et Agir, un réseau alternatif de diffusion de films tel que "le beurre et l'argent du beurre", ainsi que de représentants de la coopérative Andines et de l'association Minga impliquées dans le développement d'une société plus équitable.

...et de la traditionnelle auberge espagnole pour partager ensemble nos p'tits plats et boissons

Entrée libre

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23375
Source : http://www.fetealeon.org/CineLeon
Source : message reçu le 31 octobre 22h


Le beurre et l'argent du beurre

Réalisation : Philippe BAQUÉ et Alidou BADINI

Production : La SMAC, SAHELIS

62 mn, 2007

Banalisé dans la grande distribution, le commerce équitable est devenu une référence pour les institutions et les discours officiels. Il prétend aider les populations les plus déshéritées de la planète à émerger grâce à une répartition plus juste des revenus.

Le beurre de karité, produit par les femmes les plus pauvres du Burkina Faso, est de plus en plus apprécié en Europe où il est utilisé dans les produits cosmétiques ou comme substitut du chocolat. En partageant la vie de ces femmes, le film nous conduit au cœur des problèmes de survie de l'Afrique.

Mais, à qui profite vraiment l'argent du beurre ? Qui se cache derrière l'étiquette ? Quelle répartition des richesses pour les petits producteurs ?

Descriptif du film

Dans la savane du Burkina Faso, l'arbre à karité occupe une place importante dans l'économie de subsistance villageoise. Les femmes extraient les amandes de ses fruits pour les transformer en beurre aux multiples vertus, utilisé dans la cuisine et pour les soins du corps. En vendant le karité, sous forme d'amandes ou de beurre, elles se procurent un petit revenu complémentaire.

Dans un petit village du sud-ouest du Burkina-Faso, nous partageons le quotidien de deux co-épouses, depuis la récolte des fruits du karité et la préparation du beurre jusqu'au marché local. Dans la même région, nous suivons le travail harassant de femmes réfugiées de Côte d'Ivoire qui produisent du beurre de karité pour le compte d'une association caritative. Toutes ces femmes vendent leurs produits à différents réseaux d'intermédiaires et de commerçants qui sillonnent les campagnes et achètent au plus bas prix. L'un approvisionne en amandes le représentant d'une importante société hollandaise, qui en exporte en Europe plusieurs milliers de tonnes. Elles sont transformées en beurre dans des usines et revendues aux industries agro-alimentaires. L'autre réseau alimente en beurre une mystérieuse société française de cosmétique. Dans les deux cas les bénéfices sont juteux, mais la part qui revient aux productrices burkinabées est infime : elles ne peuvent pas en vivre.

Pourtant un autre type de relation économique est possible. Dans la filière karité du Burkina Faso, plusieurs expériences de commerce équitable sont en cours. Juste prix, préfinancement, transparence… sont quelques-uns de ses principes. Mais ces expériences peuvent-elles échapper aux lois implacables du marché ? Leurs acteurs français affichent les mêmes intentions, mais sur le terrain leurs pratiques diffèrent.

Nous suivons au fil des semaines quelques femmes du groupement de productrices de beurre de karité de la ville de Léo. Elles reçoivent la visite d'un de leurs clients français, un responsable de la société L'Occitane, qui se présente à elles comme l'initiateur du commerce équitable. Des ONG proches de l'association Max Havelaar sont aussi en relation avec les femmes de Léo pour préparer des commandes dans le cadre du commerce équitable. Mais la transparence tant vantée n'est pas toujours au rendez-vous et les prix "justes" sont critiqués par les femmes du groupement. En France, nous suivons le parcours du beurre de karité jusque dans les locaux de L'Occitane. Quelle part du prix de vente revient aux femmes ? Leur travail est-il pris en compte ? Les responsables nous donnent leur version du commerce équitable. Comment le respectent-ils ? Comment est-il contrôlé ?

A Tenkodogo, nous nous familiarisons avec les productrices du groupement Laafi. Depuis trois ans, elles fournissent du beurre de karité à la société française de commerce équitable Andines. La présidente de Laafi a acquis une grande connaissance de la filière karité. Elle explique les difficultés à établir un commerce plus juste. Selon elle, seul le prix proposé par Andines peut permettre de rémunérer correctement le travail des femmes. Il est cinq fois plus élevé que celui de L'Occitane. Nous suivons la relation de confiance que les femmes de Laafi ont tissée avec la responsable d'Andines. Comment cette expérience est-elle possible et viable ? Mais l'exemple de Laafi et Andines dérange au sein même du petit monde du commerce équitable. Cette appellation, non contrôlée, a-t-elle encore un sens ?

Source : http://voiretagir.org/BEURRE-ET-L-ARGENT-DU-B...