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lundi 12 novembre 2012 à 19h30

2 parties : 1 2

Débat « Devenir les nouveaux guerriers de l'imaginaire? »

Lancement du festival migrant'scène 2012

Lundi 12 novembre 2012, migrant'scène invite au lancement du festival, au cinéma le Méliès à Montreuil.

Soirée en deux parties:

  • 19h30: Débat « Geste artistique, action politique: comment se croisent les regards sur les migrations ? »
  • 21h: Ciné concert, rencontre « Les Eclats (ma gueule, ma révolte, mon nom) »

19h30: Geste artistique, action politique: comment se croisent les regards sur les migrations ?

Rencontre-débat, entrée libre

Témoignant de l'humanité et de l'inhumanité simultanée de notre monde, la migration est de plus en plus fréquemment questionnée par la création artistique.

En 2006, Laurent Gaudé écrit Eldorado, qui met en scène les fantasmes de la migration d'un bord à l'autre de la Méditerranée. Pour l'écrivain, le roman, sans être le lieu du militantisme, est une arme formidable d'empathie, grâce au temps long de l'écriture. Depuis 6 ans, Sylvain George, cinéaste, réalise des films-essais, poétiques et politiques, sur la question de l'immigration. Son travail, placé sous le signe de l'émancipation, allie recherche formelle et engagement militant.

Avec le festival migrant'scène, depuis 5 ans, La Cimade, association de solidarité avec les migrants, cherche à ouvrir le combat des imaginaires, notamment en s'associant avec des chercheurs, citoyens, artistes, pour inventer, ensemble, d'autres regards sur les migrations.

Pour lancer l'édition 2012 de migrant'scène, La Cimade ouvre le débat sur les liens spécifiques qui unissent, autour de cette question de l'immigration, ceux qui mènent le combat sur le terrain des droits et ceux qui traduisent, transcrivent, transmettent, dans des œuvres de représentation, comme le roman ou le cinéma.

Représenter et combattre, est ce le même geste ? Artistes et militants de la solidarité peuvent-ils devenir ensemble les nouveaux guerriers de l'imaginaire ?

Le débat réunira

  • Sylvain George, cinéaste ;
  • Laurent Gaudé, écrivain et parrain du festival migrant'scène 2012 ;
  • Yamina Vierge, responsable de la vie associative à La Cimade ;

autour de la modération d'Elise Domenach, agrégée et docteur en philosophie, maître de conférence en études cinématographiques à l'ENS Lyon.

21h: Les Eclats (ma gueule, ma révolte, mon nom)

Sylvain George, En présence de Diabolo, auteur-compositeur de la musique du film

Avant première et ciné-concert

Tarif plein 6.5€ tarif réduit 4/5€

Il y a d'abord les traces des migrants filmées dans Calais. La caméra glisse dans la rue, dans la forêt, sur les rails, sur le port au son d'un harmonica. Un pantalon sèche sur une grille, un car de CRS tourne dans la ville, une décision de rejet de demande d'asile finit de se détremper sous la pluie. Une boîte de sardine, un tesson de bouteille gisent abandonnés. Pourtant,il ne s'agit pas d'un énième film qui figerait les migrants dans un rôle déjà calibré d'âme errante de nos villes. Quand la caméra dévoile en plans large la vie de ces personnes, elle montre la construction infinie de stratégies pour tenir, se maintenir en vie, guetter sans cesse la juste conjonction des facteurs, le moment propice pour passer la balustrade, rentrer dans le bateau, se glisser sous un camion. Les migrants sont les sur-vivants, les plus-vivants. Sylvain George qualifiait son précédent film Qu'ils reposent en révolte de Poème filmique incendiaire. Les éclats reprend et développe cette esthétique du fragment avec l'envie, selon les mots de son manifeste écrit en 2004, d'agir contre les images du monde, les représentations totalisantes, les vues unitaires. Sylvain George redonne la parole aux migrants, documente cette parole et la conjugue à sa propre épouvante, à sa propre colère face au caractère inacceptable du « monde comme il va ».

La projection sera suivie d'une rencontre avec le réalisateur animée par Carine Fouteau, journaliste à Médiapart.

Cette soirée est organisée en partenariat avec Le Méliès, cinéma municipal de Montreuil.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23307
Source : http://www.migrantscene.org/minisites/migrant
Source : message reçu le 26 octobre 16h


Festival « Migrant'scène »

Migrant'scène 2012 prend la mer...

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable.

Mais l'emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s'ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement.

Ces femmes et hommes se lancent sur la route parce que l'obtention d'un visa est devenue impossible. Ils prennent la mer par nécessité. Pour ce besoin essentiel du mouvement : si l'homme devait rester statique, il aurait des racines, pas des pieds. Ils prennent la mer pour fuir la guerre, la pauvreté, les persécutions. Ils prennent la mer parce qu'ils n'ont pas le choix et parce qu'ils veulent être libres.

La mer rassemble dans nos imaginaires un flot de mythes et de légendes. Le voyage initiatique d'Ulysse, l'esprit libre de Robinson Crusoe, l'arrivée des migrants européens en Amérique, les traversées en solitaire.... La mer est le lieu des héros, de la liberté et du passage. La mer porte la mémoire de ceux qui s'émancipent. Le plus grand exode maritime de l'histoire a eu lieu en 1975 : plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. L'occident s'était alors ému face au courage de ces combattants de la liberté.

Et voici ces nouveaux boat - people, naufragés de la mondialisation, bravant la mer, obligés par les contrôles des frontières à prendre des routes toujours plus longues et dangereuses. Quel regard posons nous sur eux ? Ils n'ont droit, au mieux qu'à notre commisération.

Il nous faut pourtant reconsidérer la force de celles et ceux qui ont eu le courage de tout quitter et d'affronter des territoires hostiles. Il nous faut écouter ces hommes et femmes qui ont "la pleine dignité de ceux que la vie gifle sans raison et qui restent debout"[1] : ils racontent une autre histoire du monde. Il nous faut retrouver l'hospitalité première des hommes en mer : l'hospitalité qui dit qu'il faut traiter l'autre comme soi même.

Migrant'scène prend la mer, pour en écouter la rumeur, pour prendre, depuis les océans, le pouls du monde et des migrations. Le festival aura lieu du 5 au 11 novembre à Rabat, au Maroc, et du 15 novembre au 2 décembre 2012 dans 35 villes en France. Comme chaque année, autour de débats, projections, concerts, spectacles, le festival invitera des artistes, chercheurs, migrants, citoyens d'ici et de là-bas, pour croiser les regards et permettre une approche sensible et humaine des migrations.

Source : http://www.migrantscene.org/minisites/migrant...