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samedi 20 octobre 2012 à 14h

Marche Existrans

L'Existrans : la marche des personnes trans et de celles et ceux qui les soutiennent aura lieu cette année le 20 octobre.

Le cortège partira de la Place de la Bastille à 14h pour une marche symbolique et pragmatique où chacunE est attenduE afin de venir scander et défendre les revendications du collectif.

Pour cette seizième édition, et dans un climat politique où le changement semble être l'objectif de touTEs, nous comptons bien faire entendre nos voix afin que cesse la transphobie ordinaire impulsée par l'État français.

« Des papiers : si je veux, quand je veux ! »

Nous attendons de l'État français l'arrêt immédiat et sans conditions de la marginalisation des populations trans.

Les communautés trans sont quotidiennement stigmatisées. Emploi, logement, sécurité, justice, prestations sociales, actes administratifs : aucun domaine n'échappe à la précarité dans laquelle nous sommes plongéEs. Sans état-civil conforme à notre genre identitaire et/ou à notre apparence, chacune des actions de la vie quotidienne devient un parcours du combattant.

Il arrive d'ailleurs que face à ces difficultés, au rejet, aux violences transphobes qui peuvent aller jusqu'au meurtre, certaines personnes trans craquent et se suicident. Stop ! Il faut que cela change !

Si la possibilité d'avoir des papiers en conformité avec son identité de genre est un enjeu central dans ce combat pour plus de dignité, il n'en reste pas moins qu'un enjeu parmi d'autres tout aussi importants.

Ainsi, nous demandons à ce jour et sans délai :

  • Le changement d'état-civil sans condition, sans obligation de stérilisation et de suivi psychiatrique
  • Le libre choix des médecins, avec le maintien des remboursements des parcours de transition en France ou à l'étranger
  • La reconnaissance de la transphobie comme discrimination liée à l'identité de genre et non à l'identité sexuelle
  • La lutte contre la transphobie par des campagnes nationales de sensibilisation
  • La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans (santé, éducation, social, administratif, justice, etc.)
  • Des recherches sur les interactions entre ARV et hormonothérapie, et sur les effets de la prise d'hormones à long terme
  • Plus de campagne de prévention contre le VIH/Sida, les Hépatites et les IST en direction des personnes trans
  • L'abolition de la loi sur le racolage public et le refus de la pénalisation des clients des travailleurSES du sexe, qui aggravent la précarité des personnes trans concernéEs
  • Le respect de l'identité de genre et l'amélioration des conditions des personnes trans en prison
  • Faciliter la régularisation des personnes trans migrantes
  • Le démantèlement immédiat des équipes hospitalières en charge des questions trans

Craignons la transphobie et les discriminations, pas les trans !

Il est urgent que ces mesures légitimes, cohérentes et vitales soient prises en compte afin que chacunE puisse vivre décemment et librement, en conformité avec les principes fondamentaux de notre république, fondée sur le respect de la dignité humaine ainsi que sur le droit à disposer de son corps. Des principes à valeur constitutionnelle. Si la France est le pays des droits de l'homme : qu'elle le montre !

Si nous soulignons le petit pas en avant opéré à l'occasion du débat sur la loi concernant le harcèlement sexuel, ayant introduit la transphobie dans le code pénal (1), cela n'est cependant pas suffisant !

L'adoption de ce texte ne doit pas reléguer au second plan les autres revendications des communautés trans ! Les petits pas ne doivent pas nous épargner d'en faire de grands !

La France va-t-elle enfin sortir de l'âge de pierre et faire l'effort d'adapter sa législation aux préconisations européennes telles que la résolution 1728, ou encore aux principes de Jogjakarta comme c'est le cas depuis le mois de mai 2012 en Argentine ? Sur la question des droits de l'Homme, une sérieuse mise à niveau s'impose !

Il existe aujourd'hui une réelle opportunité d'éradiquer de façon pérenne le règne de la stigmatisation et l'omerta gouvernementale : saisissons-la et soyons nombreuSESx le 20 octobre prochain afin de faire entendre la voix des trans oubliéEs, fantômes de la République, invisibles dépossédéEs de leurs identités ! (2)

Le changement c'est maintenant : le gouvernement a pris des engagements, il doit maintenant prendre ses responsabilités et les appliquer !

Signataires :

Collectif Existrans 2012, Acceptess-T, Acthe, Act-Up-Paris, ADHEOS Centre LGBT de Charente-Maritime, AIDES, Association Nationale Transgenre (A.N.T.), Centre LGBT de Nantes, Comité IDAHO, Coordination InterPride France (CIF), Diana Prince Club, Fédération LGBT, Fédération Total Respect|Tjenbé Rèd, Grisélidis, Homosexualités et Socialisme (HES), ID Trans', Inter-LGBT, le STRASS, Lesbian and Gay Pride de Lyon, Les Flamands Roses, Les Tumultueuses, l'Observatoire Des Transidentités, Rainbow Brest, SIS association, Soeurs de la Perpétuelle Indulgence Couvent de Paname, Trans' Act !, Txy.fr, OUTrans, Quazar - Centre LGBT d'Angers, What The Film!

Soutiens :

Centre LGBT Paris - Île-de-France, FLAG!, Genres Pluriels, Mix-Cité Paris, Sidaction, SOS Homophobie

Notes :
(1) La France a voté sa nouvelle loi n° 2012-954 du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel, en y introduisant un nouveau motif de discrimination fondée sur l'identité sexuelle dans l'article L. 225-1 du code pénal.
(2) En France, il n'y a même pas de statistiques officielles, dûment accessibles, recensant et/ou estimant le nombre de trans. En comparaison, l'Angleterre comptabilise près de 300 000 personnes trans.

Le Collectif Existrans soutient la campagne internationale
Stop Trans Pathologization 2012
www.stp2012.info

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23031
Source : message reçu le 8 octobre 16h