thème : sexisme
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 18 octobre 2012 à 19h30

Réunion mensuelle d'Osez le féminisme

Au programme de cette plénière d'OLF ouverte à toutes et tous :

  • L'actualité féministe et des actions d'OLF
  • Formation-débat : L'obtention du droit à la PMA (procréation médicalement assistée) pour les femmes lesbiennes, un projet féministe, contrairement à la GPA (gestation pour autrui), dispositif dangereux pour la condition des femmes !

Grande salle de la Maison Des Associations du 14ème Arrondissement : 22 rue Deparcieux, 75014 PARIS. M° Gaîté, ligne 13 et M° Denfert-Rochereau, ligne 4.

Éléments de contexte :

Certain-e-s font comme si la GPA (gestation pour autrui, "mères porteuses") était, pour les hommes homosexuels, un droit équivalent au droit à la PMA (procréation médicalement assistée) que nous souhaitons conquérir pour les femmes lesbiennes.

Or PMA et GPA sont deux pratiques très différentes, techniquement, d'abord, mais surtout en termes de projet de société et de conséquences sur la condition des femmes !

* Sur la PMA :

Le Président de la république s'est engagé pendant la campagne présidentielle (engagement 31) à : « Ouvrir à tous les couples, de même sexe ou de sexe différent, l'assistance médicale à la procréation par insémination avec don anonyme ». D'ailleurs, cet engagement a été réitéré par Madame Najat Vallaud-Belkacem, alors représentante du candidat Hollande lors du meeting LGBT pour l'Egalité du 31 mars 2012. Elle y a affirmé la promesse suivante : « reconnaître l'homoparentalité va supposer plusieurs réformes » parmi lesquelles : « ouvrir l'assistance médicale à la procréation avec donneur anonyme, à tous les couples, sans discrimination », et d'ajouter : « François Hollande a pris l'engagement que l'ensemble de ces réformes aboutissent d'ici le printemps 2013 (…), le projet de loi est déjà prêt, il est sur la table ».

Or où en est-on ? nous pointons un paradoxe énoncé par la Garde des Sceaux qui affirme que si « Le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté », néanmoins, il « ne prévoit pas d'élargir l'accès à la procréation médicalement assistée », ni « d'équivalent à la présomption de paternité, qui existe aujourd'hui au sein des couples mariés ». Avec le refus de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et celui d'établir une filiation égalitaire entre les enfants, quels que soient leurs parents, c'est une discrimination entre les couples qui est perpétuée. Ainsi, nous demandons l'alignement total des droits des familles homosexuelles sur les droits des familles hétérosexuelles, à savoir l'accès à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes ainsi que la reconnaissance de la filiation.

Ainsi, nous sommes surpris-es que Madame Taubira ne se saisisse pas de ce projet de loi, alors que celui-ci était déjà prêt avant l'arrivée au pouvoir du Parti Socialiste.

Nous exigeons que la procréation médicalement assistée, la présomption de parentalité (pour les couples mariés) et la parentalité par déclaration en mairie (pour les couples non-mariés) figurent dans le projet de loi, au même titre que le mariage et l'adoption.

* Sur la GPA : http://www.osezlefeminisme.fr/article/gestation-a-tout-prix

La GPA instrumentalise les corps des femmes à des fins de procréation. Elle ouvrirait la voie, comme elle l'a déjà fait outre Atlantique, à l'exploitation de femmes pauvres au profit de familles riches qui désirent un enfant. Rappelons par ailleurs que la grossesse, soit 9 mois au total, n'est pas sans conséquences sur les femmes. Conséquences parfois dramatiques puisque partout dans le monde, en France comme ailleurs, des femmes décèdent des suites de leur grossesse.

La GPA suscite par ailleurs d'autres interrogations. Le recours à cette pratique sous-entend que le lien biologique est une condition sine qua non de la parentalité. Or, on est parent parce qu'on choisit d'élever un enfant, non pas parce qu'on lui transmet la couleur de ses yeux ou de sa peau. La parentalité doit rester un lien social et non pas une affaire génétique.

L'argument rabâché régulièrement, selon lequel la GPA existe déjà et doit donc être encadrée n'est pas pertinent. En tant qu'organisation féministe, nous définissons d'abord quel est le projet de société que nous souhaitons et trouvons ensuite les moyens de l'atteindre. En matière de droits des femmes, dans de multiples domaines la réalité n'est pas belle à voir : inégalités, marchandisation du corps, violences, domination… Devons-nous accepter ou encadrer cette réalité sous prétexte qu'elle semble parfois inamovible ? Non !

Les techniques scientifiques et médicales ne peuvent s'imposer simplement parce qu'elles existent. Toute société humaine, et donc dotée d'une capacité de réflexion et de jugement, doit faire des choix dans l'utilisation quelle fait des possibilités scientifiques qui lui sont offertes. Ces choix doivent être faits selon des principes et des règles qui doivent avoir pour objectif l'émancipation de toutes et de tous. Pour les militantes et militants d'Osez le féminisme, le refus de toute forme de marchandisation ou d'instrumentalisation du corps des femmes doit être une de ces règles que la société se fixe pour pouvoir progresser.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/22972
Source : http://osezlefeminisme.fr/evenement/1810-reun...