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mardi 25 septembre 2012 à 20h

2 parties : 1 2

Groupe de lectures communistes

Michael Walzer: « Guerres justes et injustes »

12e session des lectures communistes de la section du 18e, portant sur un texte de Michael Walzer.

le chapitre "Interventions" de l'ouvrage de Michael Walzer, Guerres justes et injustes.

Plus d'informations ici : http://paris18.pcf.fr/27697

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/22784
Source : http://paris18.pcf.fr/27697
Source : message reçu le 24 septembre 16h


Guerres justes et injustes

selon Michaël Walzer[1]

« La guerre est un lieu et un moment extrêmes.
Si des jugements moraux exhaustifs et cohérents
sont possibles en ce moment et en ce lieu,
ils le sont partout et toujours » (p.29).

Michaël Walzer fournit une réflexion sur l'argumentation morale qui peut prévaloir dans les situations limites que représentent l'usage de la violence et de la force armée. La position qu'il défend repose sur l'affirmation de l'existence de principes moraux en matière de guerre, liés à la reconnaissance de principes moraux universels ; le domaine de la guerre ne peut pas être séparé du champ de la réflexion morale en général. Il faut ensuite étudier, au cas par cas, la manière d'envisager l'usage de la force qui soit le plus à même de mettre en ouvre ces principes au présent et d'assurer leur maintien pour l'avenir.

Ainsi, la réflexion morale au sujet de la guerre doit prendre en compte deux séries de problèmes, concernant d'une part la finalité de la guerre, et donc le jus ad bellum au sujet de la légitimité d'une intervention militaire, et d'autre part les moyens de parvenir à l'objectif de la victoire, et donc le jus in bello, à propos de l'évaluation des techniques et des actes de guerre. Les deuxième et troisième parties de l'ouvrage, « la théorie de l'agression » et « la convention de la guerre », traitent respectivement de ces deux domaines. La quatrième partie aborde alors « les dilemmes de la guerre », et principalement le conflit entre la fin et les moyens, entre le souci de remporter une victoire légitime et les moyens à prendre pour se battre bien. La cinquième partie approfondit les présupposés du jugement moral sur la guerre et les combattants ou politiques qui la mènent, la question de la responsabilité, individuelle et collective.

En matière morale, interviennent chez Walzer, même s'il ne les décrit pas comme tels, trois niveaux de réflexion : la dimension universelle concerne les principes de dignité, d'égalité, de liberté et de vie défendus par les droits de l'homme contemporains. Quelle que soit la complexité des situations auxquelles les guerres conduisent, ces aspirations fondamentales demeurent l'horizon ultime d'une action juste. Le niveau particulier concerne les conditions toujours spécifiques dans lesquelles doivent s'opérer des choix. Ceci est vrai en matière politique et militaire : les décisions sont prises dans un contexte historique et géopolitique donné, qui fait intervenir une convention particulière de la guerre, celle-ci devant être référée à la dimension universelle constituée par le respect de toute vie humaine, et la liberté et l'autonomie des sociétés humaines. La dimension singulière intervient dans la mesure où chaque être humain est reconnu comme ultimement responsable de son existence et de ses choix. En dernière instance, c'est sa conscience morale qui doit le guider. Walzer indique bien la relation étroite entre la décision individuelle et l'atmosphère ou l'environnement collectif où elle s'effectue. Mais toute son argumentation morale repose sur la reconnaissance possible de responsabilités individuelles dans la cité.

Il s'agit finalement pour Walzer de réfléchir sur la possibilité de fournir une argumentation morale dans un contexte extrême tel que la guerre. Il se trouve en particulier face à certaines questions actuelles, concernant notamment le caractère inédit de la guerre aujourd'hui, en raison de la puissance des moyens pouvant être mis en ouvre : la menace nucléaire rend-elle inopérantes toutes les classifications classiques ? Pour Walzer,
la stratégie de la dissuasion nucléaire est elle-même immorale, mais elle doit donner lieu à une réflexion sur les solutions alternatives.

Source : http://www.assomption.org/Ressources/Itinerai...